Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
10 février 2021 3 10 /02 /février /2021 07:55

Le synopsis du livre :

« Sherlock Time est une série fantastique et policière. Le propriétaire d’une maison hantée se rend compte qu’elle sert de piège à des extraterrestres pour capturer des humains. Il accepte qu’un dénommé Sherlock Time investisse l’une des tours du manoir. À l’instar de Holmes et Watson, tous deux mènent diverses enquêtes en onze épisodes »

Cette série qui date de 1958 a été considérée par Alberto Breccia comme son premier travail significatif. Son style est déjà très présent, affirmé même. Il fera de lui une référence ou encore un modèle. C’est classique, en noir et blanc et les grands à-plats sont légions. C’est un style. Oncle Fumetti aime et le revendique. Ce style n’est pas dénué d’audaces au demeurant. Ce classique n’est pas si répandu que cela et il permet à la jeune génération de découvrir ce grand artiste. Pour le reste le scénario est plaisant. Il suffit d’aimer la « fantasy ».

Alberto Breccia est l’un des grands maîtres de la bande dessinée argentine.Il voit le jour en  Uruguay. Son talent précoce de dessinateur lui permet d’échapper au travail dans les abattoirs de Buenos Aires. Ami d’Hugo Pratt il enseignet à la Escuela Panamericana de Arte. Ses chefs-d’oeuvre sont nombreux, et notamment le fameux Mort Cinder.

Hector Oesterheld (1917-1978) était à la fois scénariste et journaliste. C’est un personnage incontournable de l’histoire de la bande dessinée argentine. Il collabora avec Albert et aussi avec Hugo Pratt sur Ernie Pike notamment. Opposant à la dictature, il est enlevé en 1978 et meurt assassiné par la junte

Partager cet article
Repost0
6 février 2021 6 06 /02 /février /2021 07:55

Bonjour Amaury. On ne vous connait pas assez. Qui êtes-vous ? Quel est votre parcours en quelques mots ?

Bonjour, je suis un lyonnais de 48 ans, biologiste de formation et de pratique (20 ans), mais passionné de dessin et autodidacte, qui a décidé de tenter sa chance il y a une dizaine d’années. La crise de la quarantaine, quoi. C’est assez classique. Le jeu vidéo n’a pas voulu de moi, mais quand j’ai finalement opté pour la BD, ça a été assez rapide.

 

• Au-delà de vos compétences techniques, pourquoi ce support pour vous exprimer ? Pourquoi la BD ?

La BD, c’est un fantasme de gosse, un truc autour duquel je tourne depuis tout petit, mais avec des résultats catastrophiques chaque fois que je m’y suis essayé. J’étais ado, je n’avais aucune aide, aucun contact dans le milieu, et à l’époque, pas de tutos Youtube. C’est le numérique qui m’a débloqué. Après 20 ans de pratique numérique en amateur, dans l’association Arkham par exemple, mon dessin était devenu potable, et la souplesse de l’outil m’a permis de faire des essais de composition, de découpage, jusqu’à ce que je me dise : « Mais j’y arrive, je suis capable ! Je peux raconter quelque chose ! ».

 

• Parlez-nous de «Ion Mud ». Expliquez-nous la genèse de cet album. Pourquoi ce contexte ? Pourquoi cette histoire, ce personnage ?

L’histoire d’ION MUD s’est construite au fil des années, dans un coin de ma tête. C’est le croisement d’influences diverses, dont le fameux manga Blame! , qui longtemps m’a hanté, et la volonté de raconter une histoire de SF intéressante, à l’ancienne. Faire du personnage principal un vieil homme était à la fois un pied-de-nez à certains codes, et une évidence : cela donne une autre dimension à son entêtement, à son amertume. Et une profondeur qu’on n’aurait peut-être pas ressentie chez un personnage plus jeune. Mais l’histoire a été modifiée 3 fois, sous les remarques bienveillantes et argumentées de mon contact chez Casterman. La quatrième est nettement la meilleure.

 

• Comment travaillez-vous ? Est-ce que vous vous isolez en mode ermite ou vous laissez vous envahir par votre contexte habituel, votre environnement, par les médias, la société humaine en général.

Plutôt en mode ermite, de 8h à 18h, avec de la musique. C’est un processus solitaire, j’ai besoin de concentration. Quant aux médias, à la société humaine, je n’étais déjà pas très en phase, mais depuis le COVID, je préfère rester loin, très loin. On assiste à une démission de l’intelligence qui fait froid dans le dos. La moitié de la population refuse de simplement réfléchir par elle-même, par peur, lâcheté, intérêt ou besoin d’adhésion au groupe… C’est flippant. De l’ingénierie sociale de haute volée. Et il n’y a même plus de dialogue possible. A ce niveau, il faudrait presque une sécession entre les deux courants de la population. J’ai déjà fait sécession, à ma petite échelle. Mort aux cons :D.

 

• Est-ce qu’un tel livre dont l’action se déroule dans un tel contexte, dans un univers très éloigné du nôtre nécessite un gros travail de recherche, ou puisez-vous vos idées en général ?

Non, pas tellement. J’ai passé tellement de temps à imaginer des mondes, des personnages et des histoires, pendant les cours quand j’étais ado, ou plus tard pendant les réunions au boulot, que ça vient tout seul. C’est dans ce fond que je vais chercher mes idées. Après, quelques recherches sur internet sont parfois nécessaires pour étoffer un point particulier, trouver un détail amusant, enrichir un contexte. Et bien sûr je suis un gros consommateur de mondes imaginaires, BD, romans, films…

Je pense que ça se travaille, comme tout. J’avais lu tout Jules Vernes à 15 ans. En termes de stimulation de l’imaginaire, je crois qu’on ne fait pas mieux !

 

• Etes-vous plutôt mine de plomb, Photoshop ou est-ce un « mix » des deux qui contribuent à vos créations ?

Cet album est complètement numérique, pour les raisons citées précédemment. Mais sur le prochain je bascule en manuel : encre de chine sur Canson. C’est un défi, c’est encore assez dur. Pas de CTL+ALT+Z quand le trait de plume est foireux… Mais dans l’avenir, je pense utiliser les deux en alternance, en fonction du projet. En mix, aussi, pourquoi pas ?

 

• Quels sont vos modèles dans la BD ? Qui sont vos inspirateurs ? On parle d’influence de mangas, de Moebius. Qu’en est-il ?

Mes influences suivent mon parcours de lecteur de BD : franco-belge jusqu’aux années 90 (Bilal, Moebius, Rosinski, Hermann), puis de grosses claques US (Mignola, Miller, Charest, Cho), en même temps que du manga (Ottomo, Shirow, Nihei). Ce sont ceux qui me viennent tout de suite à l’esprit, mais une liste exhaustive ferait 3 pages ! Il y a du très bon partout. J’en découvre tous les jours, et je m’en veux à chaque fois d’être passé à côté… Toppi, De La Fuente, David Petersen, avec ses légendes de la garde…

Ce qui m’attire le plus c’est un dessin réaliste, en noir et blanc, avec un gros travail sur les ombres, les textures, les hachures… Du coup c’est ce trait que j’essaie de reproduire, modestement. Je suis loin d’avoir trouvé mon style, mais c’est un processus lent et douloureux, et je ne suis pas inquiet. Je progresse tous les jours.

Je peux aussi être happé et fasciné par quelque chose de complètement différent (le mercenaire, de Segrelles, au hasard), mais si j’en apprécie la lecture, je vais vers un dessin complètement différent.

 

• Si vous aviez une BD à reprendre en mode «reboot » laquelle serait-ce ? Et pourquoi ?

Aucune. Le reboot est à mes yeux une aberration, en BD comme au cinéma. Pour moi c’est un non-respect du travail original. Pourquoi le reprendre ? Parce qu’il ne correspond plus à l’époque ? Il faut réécrire Michel Strogoff en langage texto, du coup ? Non, c’est aussi et surtout de la fainéantise intellectuelle. Cela évite de prendre des risques. De mon point de vue, si on n’est pas capable d’inventer quelque chose, et donc de prendre des risques, il ne faut pas faire un métier créatif. Et je ne crois pas du tout que cela corresponde à une demande du public. Vraiment pas.

 

• Sur quels projets travaillez-vous ? Où allez-vous nous emmener ?

Mon prochain album n’est pas encore signé, mais c’est de la fantasy à ma sauce, avec des peuples et des créatures de mon invention. C’est un conte sombre, avec de la magie et une fin où tout le monde est perdant.

Et puis j’ai deux autres idées en gestation, plutôt bien avancées : j’ai la trame principale et je sais où je vais, cela demande juste du développement. Une de ces histoires est bien barrée, avec un personnage détestable que je suis impatient de dessiner. J’espère que le public suivra. J’essaie d’être authentique et honnête, et d’écrire les histoires folles que j’aimerais lire. On verra bien si la démarche porte ses fruits ! 

 

Partager cet article
Repost0
4 février 2021 4 04 /02 /février /2021 07:55

Le synopsis de Casterman :

« Lupo, un humain solitaire, erre à la surface d’un vaisseau gigantesque, tentant de survivre et de rencontrer les aliens qui l’ont enlevé près de 50 ans auparavant.
Il fait face à une contamination par un organisme hostile transformant toutes formes de vie en créatures mutantes et causant d’importants dysfonctionnements au vaisseau. Est-ce cela qui force les extra-terrestres à se retrancher dans les entrailles du vaisseau, derrières de monumentales portes, infranchissables à tout autre ? »

En ce moment nous sommes dans un creux… La monde de la BD est en crise ; cf le boycott du Festival d’Angoulême déjà mis à mal par le Covid-19. Et pourtant il ne s’en est jamais vendu autant. Oncle Fumetti sait que l’on vend plus d’albums. C’est possiblement vrai pourtant il a toujours préféré la qualité à la quantité. Et la qualité n’est pas là. Par conséquent nous n’allons pas bouder notre plaisir. Amaury Bündgen nous propose un album très travaillé visuellement. C’est sophistiqué et recherché. Il y a de la maturité techniquement. On replonge un peu dans la BD des années 70/80 quand il y avait de la création et de la prise de risque. Le scénario sort des sentiers battus. Tout n’est pas égal mais dans l’océan de pauvreté actuelle c’est un album qui propose et intéresse. Bonne lecture.

Amaury Bündgen est découvert lors d’un speed dating au salon Lyon BD en 2018, C’est à quarante ans, qu’il se lance dans ce qui était jusqu'alors une passion. Il signe avec cet album sa première création dans la BD. On le dit influencé par le manga Blame de Tsutomu Niheï, mais également par de nombreux autres auteurs japonais, européens ou américains. Il vit et travaille à Lyon.

Partager cet article
Repost0
23 décembre 2020 3 23 /12 /décembre /2020 07:55

Le synopsis de l’album :

« Ce récit générationnel s’attache à suivre de jeunes adultes au fil des étapes de leur vie. Les cases s’ajoutent les unes aux autres pour construire le décor au fur et à mesure des pages, tandis que des gros plans se concentrent sur des personnages ou sur des détails. Un exercice de style fascinant, digne de Georges Perec ou de Chris Ware. »

Il y a effectivement du Chris Ware dans le travail de Pierre Jeanneau. Ce serait toutefois un peu rapide de résumer son œuvre à ce simple raccourci. C’est beaucoup plus que cela. C’est une œuvre au long cours qui doit sans doute beaucoup à l’esprit « globe-trotter » de ce personnage touche à tout du 9e Art. C’est à la fois très cartésien, assez normatif et en maintenant assez poétique. Surprenant en tout cas. A découvrir absolument.

Pierre Jeanneau est né à Poitiers. En 1989 pour ceux qui aiment la précision. Il est diplômé de l’école des beaux-arts d’Angoulême. Depuis 2016 sous forme de fanzines il publie les chapitres de Connexions, son projet de plus grande ampleur à ce jour. Il est également co-fondateur et membre actif des éditions Polystyrène, maison d’édition de bande dessinée dont les ouvrages ludiques et expérimentaux questionnent la forme de l’objet-livre.
 

Partager cet article
Repost0
21 décembre 2020 1 21 /12 /décembre /2020 07:55

Le synopsis du livre :

« C’est une maison abandonnée, où personne n’entre et dont personne ne sort. Un jour, ou plutôt un soir, trois voisins indiscrets décident de percer son mystère… Cette enquête policière en vue subjective se double d’une expérience graphique et narrative étonnante, au croisement des univers de David Lynch, d’Agatha Christie et de David Hockney. »

Heureusement les « petites » maisons d’édition prennent des risques. A défaut nous n’aurions droit qu’à des intégrales et/ou à des albums déjà lus, vus et déjà oubliés sur des sujets essorés depuis un bon moment. L’époque est aux marketeurs et aux stéréotypes quand ce n’est pas à la pensée commune…si ce n’est unique. Bref. Lisa Mouchet prend le contrepied de tout cela et c’est tant mieux. Pas de viking dans cet album mais un parti pris artistique intéressant. Des basics mais bien utilisés. De l’innovation mais avec bon goût et bon aloi. On revient aux fondamentaux avec ce qu’il faut d’idées et de modernité. C’est esthétique et intéressant. C’est sélectionné à Angoulême donc il n’y a pas que le Vieux Fumetti qui le pense. Bonne lecture et bon coup d’oeils.

Lisa Mouchet est originaire de Châteauroux,. C’est une jeune diplômée de la Haute École des Arts du Rhin, elle vit et travaille à Paris. Dessinatrice de livres, scénographe et illustratrice freelance, elle est co-fondatrice de la Revue Zuper. Autre livre à sn actif : "Panorama", Quintal éditions, 2018

Partager cet article
Repost0
20 décembre 2020 7 20 /12 /décembre /2020 07:55

« Petite réflexion autour d'un article qui met en lumière, cette rentrée, les nombreuses convergences entre la bande-dessinée et la peinture. » ; Merci à France Culture, à Lucile Commaux et à son émission « le Petit Salon ».

 

Partager cet article
Repost0
19 décembre 2020 6 19 /12 /décembre /2020 07:55

Le synopsis du livre :

« Billy Noisettes est un être fabriqué par des souris à base de détritus et des restes d'une tourte à la viande, un Frankenstein agressif adopté par une petite fille intelligente chevauchant un cheval à bascule. Au pays des merveilles et du non-sens, cette série d'aventures rocambolesques rend hommage à l'âge d'or des strips américains, à Gustave Doré, Herriman, Melville ou Mark Twain. »

Encore un album en noir et blanc. Enfin de l’innovation !!! . Enfin une prise de risque… Marre des Vikings, de l’héroïc fantasy et des BD sur l’antiquité romaine. Vive Billy Noisettes !!! Et surtout bravo à Tony Millionnaire. Espérons qu’il soit récompensé à Angoulême 2021.

Tony Millionaire de son vrai nom Scott Richardson est de Boston aux  USA. Il est né  en 1956. Il est fils d’illustrateur. Il a étudié la peinture au Massachusetts College of Arts. Il commence à dessiner dès l’époque du lycée, en réalisant des illustrations des belles maisons de son quartier qu’il vend ensuite à leurs propriétaires. Le travail d’illustrateur sera son principal gagne- pain pendant 20 ans.
Une nuit, dans un bar de Brooklyn, il dessine un strip qui a comme protagoniste un oiseau alcoolique, Drinky Crow, qui deviendra son personnage le plus connu.  Parallèlement il réalise des bandes dessinées et des livres illustrés centrés sur le personnage de Oncle Gabby, le Sock Monkey (singe de chiffon). Tony Millionaire a reçu 7 Eisner Awards et notamment en 2000 (Talent méritant une plus grande connaissance pour Sock Monkey), 2001 (Meilleur talent humoristique pour Maakies), 2003 (Meilleur auteur humoristique pour House at Maakies Corner), 2004 (Harvey spécial pour l’humour pour Sock monkey et du Meilleur commis strip en syndication pour Maakies), 2006 (Meilleur comic strip en syndication pour Maakies) et 2007 (Meilleur auteur humoristique pour Billy Hazelnut et Sock Monkey: The Inches Incident). Une paille…

Partager cet article
Repost0
9 décembre 2020 3 09 /12 /décembre /2020 07:55

Le synopsis de Sonatine :

Chicago, 1959. Quand le jeune Charlie emménage chez Matt, son père aveugle, il est persuadé que celui-ci a perdu la vue à cause d'un accident de chasse. Mais le jour où un flic sonne chez eux, Matt choisit de révéler la vérité… »

 

Les romans noirs, Oncle Fumetti aime. Les romans graphiques, Oncle Fumetti aime. Les BD en noir et blanc… Vous savez quoi ? Il aime aussi. Et là on est en plein dedans. C’est graphique et c’est noir. C’est un one-shot. C’est conçu par deux américains et on se sent comme chez Alex Raymond… C’est de la même veine. De la bonne vieille BD comme dans les années 50 comme il s’en trouvait dans les newspapers des grandes villes américaines. On y replonge. C’est une sélection officielle du Prochain Festival d’Angoulême. Si maintenant vous ne lisez pas on ne peut plus rien pour vous.

Landis Blair est un illustrateur américain. Il est influencé par l’œuvre d’Edward Gorey. Le New York Times qualifie son livre « d’ardeur graphomaniaque ». Il est aussi l’illustrateur du second livre de Caitlin Doughty, From Here to Eternity, qui figurait parmi les bestsellers du même journal. Par ailleurs, il illustre ses propres textes, comme The Envious Siblings publié en octobre 2019. L’artiste est un membre actif de The Order of the Good Death, une organisation qui prône l’acceptance de la mort, à laquelle il s’agit de redonner un caractère positif. Landis Blair vit à Chicago.

David L. Carlson est américain. Il a été réalisateur et musicien. Il est également le co-fondateur d’ « Opera-Matic », une compagnie d’opéra de rue à but non lucratif, basée à Chicago. L'Accident de chasse est son premier roman graphique, réalisé en collaboration avec l’illustrateur Landis Blair.

Partager cet article
Repost0
29 novembre 2020 7 29 /11 /novembre /2020 07:55

Quand c'est mieux fait par les autres il faut savoir "déléguer" 😀. Merci à France Inter et à Laetitia Gayet. Enjoy  et bon dimanche !!!!

 

Partager cet article
Repost0
22 novembre 2020 7 22 /11 /novembre /2020 07:55

En cette période de confinement durant laquelle les expositions sont interdites, il est temps de revenir sur celle dédiée à Hugo Pratt en 2019 au Musée des Confluences à Lyon. C’est quand on ne peut plus sortir que l’on réalise qu’une exposition c’est génial !!!! Merci à France Culture.

Partager cet article
Repost0