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4 avril 2015 6 04 /04 /avril /2015 07:08
Le reste du monde de Jean Christophe Chauzy chez Casterman

le synopsis de Casterman :

«Dernière soirée de vacances pour une jeune femme récemment plaquée,qui a du mal à faire face à sa nouvelle situation de mère d’ados célibataire. Et c’est un crève coeur de fermer le chalet d’alpage où elle avait pour un temps trouvé refuge. Quand un orage de montagne d’une violence inouïe éclate, suivi de secousses sismiques, celle qui se croyait dévastée, va comprendre ce qu’est la vraie dévastation...Destruction en chaîne, fin des communications, des blessés et des morts partout et surtout des secours qui survolent la zone et ne s’arrêtent pas. S’engage alors une lutte pour la vie, où pour protéger les siens et continuer à avancer coûte que coûte il faut réapprendre l’instinct, les gestes de survie, tout en évitant de sombrer dans la sauvagerie. »

Les expériences de survie en univers post-apocalypse ou post-conflits divers. Nous avons souvent vu ce sujet au cinéma. Cela a été peu traité dans le 9ème art. Déjà vu donc mais peu. Chauzy qui a fait plutôt dans le polar avec réussite et dans l'humour sort de ces registres. Il nous propose sa vision. C'est sûrement nourri de lectures et de visions de film. C'est en tout cas bien pensé et bien conçu. La mère de famille qui prend son destin et celui des ses proches en main c'est très interessant à voir. Que faire ? Où aller ? Comment gérer les rapports humains rendus compliqués par le désir de subsistance. Tout est pensé et présenté avec talent. On connait le trait de Jean Christophe Chauzy. Classique et efficace. Beau aussi. Des dialogues posés quand il le faut ou il le faut. Bref du bel ouvrage. C'est travaillé. Un vrai moment de plaisir. En espérant ne jamais être confronté à la situation...

Jean-Christophe Chauzy est né en 1964. Entre1982 à 1990, il collabore avec la presse rock indépendante comme illustrateur. En 1989, il travaille pour la maison Futuropolis, pour laquelle il publiera 4 albums. En 1993, parution de Peines perdues (en collaboration avec Matz) chez Casterman, de Sans rancœur chez Futuropolis et de J’ai tué mon prof (illustration sur un texte de Mosconi) chez Syros. Puis vient en septembre 1995, Parano, qu'il se met en scène de manière caustique et lucide. Puis suivront Béton armé, en 1997, et La peau de l’ours, en 1998. Avec Denis Lapière au scénario, il met en scène "Clara" dont le second tome, L’ange inachevé, est paru chez Casterman en septembre 2000.

Le reste du monde de Jean Christophe Chauzy chez Casterman
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1 avril 2015 3 01 /04 /avril /2015 06:55
Jiseul de Keum Suk Gendry-Kim chez Sarbacane

Le synopsis de Sarbacane :

« Le livre revient sur l’une des pages les plus sombres de l’histoire de la Corée : le massacre de dizaines de milliers d’habitants de l’île de Jeju, en 1948, marquant l’établissement du régime autoritaire de Syngman Rhee, soutenu par les forces d’occupation américaine. Jiseul est basée sur l’histoire vraie de 120 villageois, habitants de l’île, qui se sont cachés dans les cavernes de Seogwipo, après que les autorités d’occupation américaines eurent désigné tous les habitants dans un rayon de 5 km depuis les côtes comme des « émeutiers » et donné l’ordre qu’ils soient exécutés. Le mot « Jiseul » désigne, dans le dialecte de Jeju, la pomme de terre et le symbole de l’espoir de survie des insulaires. »

Sarbacane nous propose depuis début mars un superbe livre ; un roman graphique puisque c'est ainsi que cela s'appelle sur un moment de la guerre en Corée alors que les américains soutenaient le régime totalitaire de l'époque. Ce livre en noir et blanc, très fin et artistique nous relate cet événement qui bien entendu n'est pas connu. Le dessin est minimaliste et aquarellisé. Il donne vie à ces personnages si courageux et malmenés. Comme d'habitude «les puisssants » broient les faibles et ne leurs laissent pas de place. Durant ces pages on apprend à connaître ce que furent leurs espoirs et leurs combats. C'est profondément humain et prenant. Et l'on découvre avec tristesse que l'horreur et l'ignominie sont universelles. C'est un 256 pages. C'est sorti et on a le droit de l'acheter. Il ne faut pas s'en priver.

Keum Suk Gendry-Kim a très tôt une passion pour l’art et pour le dessin. Elle découvre dans le monde de la bande dessinée, une forme d’expression qui lui convient, et qui séduit. En 2010 elle a été publiée par différents éditeurs, et c'est en 2012 que son premier récit long paraît chez cet éditeur, Sarbacane : le très beau Le chant de mon père. On remarquera aussi son travail en tant que traductrice de bande dessinée coréenne. Vertige Graphic, Cornélius, Atrabile, Sai Comics, Casterman, Kana utiliseront ses services.

Jiseul de Keum Suk Gendry-Kim chez Sarbacane
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29 mars 2015 7 29 /03 /mars /2015 06:55

Que des génies du 9ème art... Tiré d'une émission de 1975. Merci à l'INA. www.ina.fr

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27 mars 2015 5 27 /03 /mars /2015 07:55
Les légendes de la Bande Dessinée par Oncle Fumetti... Claire Bretécher et Agrippine.

Claire Bretécher, dessinatrice et scénariste, entre dans la bande dessinée par la très grande porte lors d'une collaboration avec René Goscinny en 1963, puis chez Spirou. Elle collabore avec Tintin, de 1965 à 1966. En 1969, elle crée dans le journal Pilote, le personnage de Cellulite. Dans cette série, elle stigmatise les excès du féminisme sans pour autant dénigrer la cause des femmes. Par la suite, elle revient à Spirou avec des satires de ses contemporaines, où l'on voit son style évoluer vers un trait plus acide, qui la rapproche de son collègue Reiser.

En 1972, elle crée avec Gotlib et Mandryka, L'écho des savanes. En 1973, elle entre au Nouvel Observateur avec la série les Frustrés (15 octobre 1973), intégrée dans la rubrique sociétale « Notre époque ». Dans les Frustrés, Claire Brétecher fait le portrait des lecteurs du "Nouvel Obs » : « les snobs, les fils de bourgeois gauchisants, les mous, les durs... La société post-Mai 1968. Claire Bretécher pratique également la peinture. On ne voit plus grand chose de cette Grande Dame de la BD et c'est très dommage. Vous la retrouverez demain matin au paperboard avec ses collègues sur ce blog.

Agrippine est une adolescente pas très jolie, blasée, boudeuse, sarcastique, égoïste, bavarde, mais aussi paresseuse et mais si attachante. En révolte avec ses parents elle consacre une bonne partie de ses temps libres à les faire flipper. Elle trouve son petit frère Biron insup-portable. Son aïeule Zonzon, aussi chiante qu'elle, est la seule membre de sa famille qui possède le respect d'Agrippine. Elle a des amis, Bergère Leprince (surnommée Morue-Sauce-verte),Psyché Chia (plutôt effacée) et Modern Mesclun l'éternel amoureux rejeté d'Agrippine avec laquelle il a tout de même failli conclure une fois. Ce personnage, comme sa demie-soeur Cellulite aura enthousiasmé toute une génération et aura été le révélateur d'une époque.

Les légendes de la Bande Dessinée par Oncle Fumetti... Claire Bretécher et Agrippine.
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23 mars 2015 1 23 /03 /mars /2015 07:55
Interview de Sylvain Combrouze pour Prison d'ébène chez La Boîte à Bulles.

Livre singulier que celui proposé par Sylvain Combrouze ; Prison d'ébène. Déjà chroniqué par Oncle Fumetti. Celui-ci a comme à son habitude souhaité en savoir plus.

Bonjour Sylvain Combrouze. Votre premier livre est publié ces jours-ci et vous êtes encore peu connu. Qui êtes-vous ? D’où venez-vous ? Et surtout pourquoi ce mode d’expression ?

Bonjour. Je m'appelle Sylvain Combrouze, j'ai trente sept ans et je vis à St Junien à côté de Limoges. J'ai étudié les Arts Appliqués, et je suis aujourd'hui concepteur volumiste-graphiste dans le domaine du carton. Depuis toujours le dessin m'accompagne donc il me paraissait évident de raconter cette histoire en bande dessinée.

Vous publiez « prison d’ébène » avec les éditions La Boîte à Bulles. Présentez-nous ce livre ? Quel est le sujet ? Pourquoi ce thème ? Et pourquoi cette narration sur deux époques ?

"Prison d'ébène" est une histoire fantastique, dont les thèmes sont la vie, la mort, la vengeance, sur les choix que l'on doit faire, sur l'ambivalence du personnage principal: Ernest. Elle est construite sur l'alternance de deux époques: Une qui se déroule au 18ème siècle, l'autre de nos jours à Nantes. Cette mise en scène permet de maintenir un intérêt, une intensité, un effet miroir qui prend tout son sens à la fin. J'ai toujours eu le goût pour les récits fantastiques, surréalistes et c'est vrai que le vaudou, la magie noire s'y prêtent bien. Et puis ces origines, croisement des croyances des esclaves venus d'Afrique et des croyances catholiques. Ayant vécu dans cette belle ville durant trois ans, je me suis intéressé à son passé, ces lieux, et je voyais là tous les ingrédients pour réaliser une histoire. Ce n'est pas un récit historique, c'est plutôt un conte, une fable surréaliste sur une base historique.

Une fois le sujet et le thème abordés. Pourquoi le noir et blanc ? Pourquoi cette absence de texte ?


Au début de l'écriture, il y avait du texte. Mais je me suis vite aperçu que ces images fortes que j'avais depuis longtemps dans la tête fonctionnaient beaucoup mieux sans. Et puis cette absence de paroles renforce ces ambiances sombres, ce climat mystérieux, le clair obscur, et le dessin en noir et blanc s'y prête merveilleusement.

Interview de Sylvain Combrouze pour Prison d'ébène chez La Boîte à Bulles.

Cette œuvre est sombre et laisse le lecteur un peu livré à lui-même. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi et le sens de votre démarche ?

Il est certain que ce parti pris radical offre une liberté d'interprétation. Je ne veux pas non plus perdre le lecteur : On suit les événements, le parcours des personnages dans l'ordre que j'ai établi. Mais il y a cette volonté de ne pas imposer mon point de vue. Chacun peut s'approprier l'histoire, cela reste un livre ouvert. Il est peut-être possible de voir encore autre chose en relisant le livre. Cela enrichit, donne de l'épaisseur au récit.

Vous publiez votre premier livre à presque quarante ans. C’est dû à quoi ? Pourquoi cette maturation lente de votre livre ?

Cette façon de raconter demande une grande rigueur sur le découpage, l'articulation des planches. Je me suis un peu éternisé sur le story: J'ai recommencé, je me suis égaré, je suis revenu... La mise en scène, j'adore ça, c'est peut être l'aspect que je préfère en bande dessinée. Et puis c'est un premier bouquin avec ses hésitations, ses doutes, trouver le bon angle,un rythme, cela prend pas mal de temps.

Vous travaillez comment ? Quels outils ? A quel rythme ? Qu’est-ce qui vous inspire ?

Pinceau, encre de chine, gouache blanche, cutter sont mes armes. Ensuite il y a la palette graphique pour réaliser la bichro. Je travaille quand je peux, le soir après le boulot ou bien le week-end.

Quelles sortes de BD lisez-vous ? et comment vous ont-elles influencé si c’est le cas ?

Comme tout le monde j'ai lu les grands classiques: Les Astérix, Tintin, Spirou...mais de plus en plus je lis les auteurs qui ont un univers, quand j'ai le sentiment qu'il me parle avec leur propre language: C'est Edmond Baudoin, Blutch, Dave McKean, Chris Ware, Burns, Moebius, Zezelj, Thomas Ott, Winshluss, Larcenet, Druillet, Levallois ... Y'en a tellement. Tous ces auteurs m'ont influencés, m'ont inspirés de près ou de loin, tant sur le plan graphique que narratif : Par exemple "Cages" de Mckean m'a beaucoup marqué à l'époque de sa sortie, il y avait ce parfum un peu étrange, ce regard sur la vie, cette poésie embellie par une très jolie bichromie, c'est un livre important pour moi. Et puis Arzach de Moebius, les Yeux du Chat, c'est culte! Je vais pas tous les citer mais il y a vraiment des petits bijoux en bande dessinée.

Interview de Sylvain Combrouze pour Prison d'ébène chez La Boîte à Bulles.

Didier Comès a publié « Silence » presqu’au même âge que vous « prison d’ébène ». C’était quasiment sa première publication, un succès, et c’est aussi une œuvre en N &B. C’est le hasard ?

C'est un pur hasard ! Comès fait partie des grands et si le livre rencontre le même succès que Silence ça serait énorme ! Il y a aussi cet ouvrage: "L'ombre du corbeau" un récit magnifique qui m'avait beaucoup marqué enfant.

Comment envisagez-vous la suite de votre travail ? Quels sont vos projets ?

Pour le moment j'ai envie d'accompagner le plus loin possible ce livre, participer à des manifestations. Il a un bel accueil pour l'instant, donc c'est très motivant, on va continuer. Pour la suite, j'ai un embryon d'histoire, mais trouver le bon équilibre entre la vie de famille, mon métier et cette activité très prenante, solitaire, n'est pas toujours évident.

Merci pour toutes ces réponses Sylvain et à bientôt.

Interview de Sylvain Combrouze pour Prison d'ébène chez La Boîte à Bulles.
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21 mars 2015 6 21 /03 /mars /2015 07:55
Paroles de BD… Jack Kirby.

“…The Hulk I created when I saw a woman lift a car. Her baby was caught under the running board of this car. The little child was playing in the gutter and he was crawling from the gutter onto the sidewalk under the running board of this car — he was playing in the gutter. His mother was horrified. She looked from the rear window of the car, and this woman in desperation lifted the rear end of the car. It suddenly came to me that in desperation we can all do that — we can knock down walls, we can go berserk, which we do. You know what happens when we’re in a rage — you can tear a house down. I created a character who did all that and called him the Hulk. I inserted him in a lot of the stories I was doing. Whatever the Hulk was at the beginning I got from that incident. A character to me can’t be contrived. I don’t like to contrive characters. They have to have an element of truth. This woman proved to me that the ordinary person in desperate circumstances can transcend himself and do things that he wouldn’t ordinarily do. I’ve done it myself….”. Tiré d’une interview donnée en février 1990 au Comics Journal.

Jacob Kurtzberg alias Jack Kirby naquit en 1917 à New York. Il a créé bon nombre de personnages de comics : Capitaine America, les 4 fantastiques, Thor, Hulk, Spiderman, Ironman autant de personnages que l’on retrouve maintenant dans des blockbusters sur les grands écrans. Il a donné aussi un style qui a influencé et nourrit encore les créateurs. Il nous a donné notamment les «Splash-Pages» dessins de pleine page qui tranchent avec les planches découpées ou encore les «Krackles». C'est un Géant du 9ème Art. Il nous quitte en 1994.

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20 mars 2015 5 20 /03 /mars /2015 07:55
Songes – Intégrale de Terry Dodson et Denis Pierre Filippi chez Les Humanoïdes Associés.

Le synopsis des Humanoïdes Associés :

« Le jour, la belle Coraline tient le rôle de dame de compagnie d'un étrange garçon, inventeur de génie malgré son jeune âge, qu'elle peine à égayer tant il est obsédé par ses livres et ses expériences. La nuit, elle devient l'héroïne malgré elle d'aventures oniriques délicieusement érotiques, à travers des rêves aussi coquins qu'agités. Une héroïne pulpeuse en diable, et une histoire qui mêle mystère, humour et sensualité, dans une ambiance rétro-futuriste délicatement surannée. »

La BD a toujours été érotique. On connait tous les auteurs très versés dans le domaine avec souvent des héroïnes pulpeuses dans des univers variés tant il est vrai que l’amour physique se prête à beaucoup de situations. Les Humanoïdes Associés fêtent leurs quarante années. Cet éditeur nous propose une intégrale des aventures de Coraline. Sage la journée. Un peu moins la nuit. Dans un style légèrement steampunk les deux auteurs nous narrent les aventures charmantes de cette « May Poppins » dévergondée. C’est superbement dessiné et illustré par Terry Dodson qui a, et on le sait depuis longtemps, beaucoup de talent. C’est aussi très habilement mené par DP Filippi qui anime son personnage tout au long des pages et des planches. C’est drôle, onirique, inventif et érotique. Un peu érotique, suivant ce que l’on veut mettre dans le mot. Une découverte sympathique pour ceux qui ne connaissent pas. Une agréable redécouverte pour les autres. Pour les esprits chagrins et bien Oncle Fumetti dira qu’il n’y a pas de mal à se faire du bien. Na !!!

Denis- Pierre Filippi est né à Bergerac en 1972. Il y lit après Spirou, Bilal, Loisel, Schuiten, Gimenez et Ptiluc. Après un bac scientifique, Denis-Pierre décroche une maîtrise de philosophie. En 1995,durant le Salon du Livre de Bordeaux, Filippi fait lire un de ses contes à Tiburce Oger, l'auteur de Gorn. Trois années plus tard, les deux signent Orull, le faiseur de nuages, chez Delcourt. En 2000 : Filippi travaille avec Boiscommun sur Le Livre de Jack, un conte fantastique mettant en scène un jeune garçon trop curieux. Le second volet intitulé Le Livre de Sam sortira en décembre 2002. Il travaille un temps avec Delcourt puis viennent les collaborations multiples avec les Humanos. Dupuis viendra aussi. Le premier tome de la série Songes parait quant à lui fin 2006.

Terry Dodson est américain. Il se fait connaître dès 1993 en créant le personnage de Manhra avec Mike W. Barr, pour Marvel Comic's Ultraverse. En 1996, il crée la série Storm, composée de quatre histoires, autour du personnage d'X-Men du même nom, écrite par Warren Ellis et publiée chez Marvel Comics. En1998, il devient un dessinateur régulier de Generation X, chez Marvel. Il suivra la série jusqu'en 2000 (ce qui correspond aux numéros 38 à 60). En 2000, il passe de Marcel à DC Comics pour le personnage Harley Quinn. En 2002, retour chez Marvel pour dessiner Spider-Man/Black Cat: The Evil that Men do. Il travaille ensuite avec Delcourt sur un projet autour de Star Wars. Vient par la suite le projet « Songes » chez Les Humanïdes Associés.

Songes – Intégrale de Terry Dodson et Denis Pierre Filippi chez Les Humanoïdes Associés.
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18 mars 2015 3 18 /03 /mars /2015 07:55
Une saison en Egypte de Claire Fauvel chez Casterman.

Le synopsis de Casterman :

«Saint-Pétersbourg, début du XIXe, il n’est pas aisé pour Sacha, jeune homme sans le sou et sans aucune expérience de réaliser son rêve de gloire et d’écriture.Surtout quand la tuberculose guète.Ce dernier a heureusement l’idée pour soigner son mal et son spleen, de s’embarquer pour le Caire. Beautés fatales, peintre obsédé par son modèle, courses dans le désert,bohème et folie : débute pour lui une initiation accélérée qui va le propulser au coeur de l’Orient et au coeur de la vraie vie. »

C'est un joli roman graphique que propose Claire Fauvel. Cette artiste encore peu connue dans le milieu du 9ème art est prometteuse. Pour sa première création elle nous offre une œuvre romanesque, sensible et belle. Quand la peinture entre dans la BD cela nous donne des planches très agréables à l'oeil. Elles sont à la fois simples dans leurs approches mais aussi dans leurs conceptions. Elles sont travaillées avec finesse et sensibilité. Quatre cases taillées simplement pour alterner les plans. Des couleurs chaudes. L'histoire s'étale avec élégance. Les personnages sont attachants. On aime se perdre dans ce Caire là. Un vrai moment de plaisir pour l'oeil et l'imaginaire. Une première œuvre réussie pour cette créatrice qui entre avec force dans le métier. C'est un 192 pages de vrais plaisirs. On espère d'autres travaux pour bientôt. On dit à « très vite » alors !!!

Claire Fauvel a un joli parcours dans de belles écoles artistiques. Elle a étudié l'illustration à l'école Estienne, puis le cinéma d'animation à la prestigieuse école des Gobelins à Paris. Elle a travaillé un temps comme décoratrice pour une série animée. Elle se lance dans la bande dessinée afin de raconter ses propres histoires. Une saison en Egypte est sa toute première bande dessinée.

Une saison en Egypte de Claire Fauvel chez Casterman.
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16 mars 2015 1 16 /03 /mars /2015 07:55
Prison d'ébène de Sylvain Combrouze chez La Boîte à Bulles.

Le synopsis de La Boîte à Bulles :

« Deux histoires, deux époques. Nantes, au XXIe siècle. À la limite du vagabondage, Lucien débarque en ville, sans argent ni repères. Le hasard lui fait croiser le chemin d’Ernest, un vieil homme paisible. Ernest... Est-il vraiment ce qu’il paraît être ? Un petit vieillard solitaire, doux et sans histoires ? Petit à petit, son passé remonte à la surface… Un passé étonnant… Ile de Gorée, au XVIIIe siècle. Un sorcier vaudou négocie avec un capitaine négrier la libération de son « stock » de marchandises... Un marché au prix inestimable. Au fil des chapitres, le lien entre ces deux époques se dessine et donne à voir furtivement un pan peu glorieux de l’histoire de Nantes.. »

La Boîte à Bulles prend des risques. Ils sont calculés mais cette Maison d'édition prend des risques. Elle a choisi de nous présenter la première œuvre d'un « pas encore quadragénaire». C'est couillu. Ils ont raison. Sylvain Combrouze a cogité cet album longtemps et il a bien fait aussi. C'est un travail chargé de significations. L'esclavage, le vaudou, deux époques et puis ce style pictural, ce noir & blanc.... Ce noir charbonneux. C'est un parti pris artistique incroyable. Sans phylactère en plus. Un sujet sombre, un style en marge. Et si c'était la singularité qui était payante. Pour le moins c'est surprenant, intriguant. L'absence de texte et l'histoire sur deux niveaux laissent le lecteur livré à lui-même. Il tourne les pages. Il regarde. Il va de l'avant, puis revient en arrière. Cherche et trouve sa vérité. C'est prenant et intéressant. Ce livre très mature dans sa conception sort le 18 mars. Oncle Fumetti pense qu'il est utile de découvrir ce travail. 160 pages d'imaginaire et d'imaginations.

Sylvain Combrouze nous vient de Limoges. Il est né en 1977. Il est initié tôt au dessin à Palaiseau. Il étudie les Arts Appliqués à La Souterraine. Dès 2007 il participe au concours « Jeunes Talents » à Angoulême. Prison d'ébène est son premier livre. Il l'a travaillé pendant plusieurs années.

Prison d'ébène de Sylvain Combrouze chez La Boîte à Bulles.
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14 mars 2015 6 14 /03 /mars /2015 07:55
Goya de Olivier Bleys et Benjamin Bozonnet chez Glénat.

Le synopsis de Glénat :

« Début 1819, Francisco de Goya, atteint de surdité, emménage dans une nouvelle propriété, la Quinta Del Sordo, en compagnie de l’un de ses modèles, Leocadia Weiss, et de sa fille, Rosario. Au premier abord terrifiée par le vieux peintre et la noirceur de ses tableaux, la jeune fille demeure fascinée par sa capacité à engendrer des univers entiers à la seule force de ses pinceaux. De son côté, Goya s’émerveille de la vitalité de l’enfant qui lui permet de surmonter sa solitude et sa mélancolie. Une véritable complicité s’installe entre ces deux êtres que tout oppose… Mais, peu à peu, Rosario s’étiole, se dessèche. Goya la croit alors atteinte du désespoir qui le ronge. Il s’accuse de l’avoir contaminée. Le tableau Saturne dévorant l’un de ses enfants est peint sous cette influence... »

L'Espagne est une terre de peintures et de peintres. Goya, Velasquez, Picasso...Autant d'artistes qui auront été des précurseurs. L'art pictural est une constante de l'art espagnol. Cela trouve son prolongement dans le 9 ème art. C'est de Goya que Olivier Bleys a choisi de nous raconter l'histoire ou plutôt une partie de l'histoire car le Monsieur a un parcours riche. Très riche. Son père est doreur. Un artisan. Il y a fort à penser que le métier de son père eut une influence sur son travail artistique. Comment pourrait-il en être autrement. Son parcours en revanche fut très différent. Il est formé par les maîtres de son époque ; Raphaël Mengs notamment. Alors que son beau-frère, Francisco Bayeu est le peintre en vogue de son époque. Il commence sa vie professionnelle comme dessinateur de tapisserie. Encore l'artisanat. Il s'en écarte et peint. En 1770, il part pour l'Italie et il découvre le néo-classicisme. Il adopte ce style lorsqu'il rentre à Madrid. Sur son parcours artistique on peut dire qu'il aura été en avance sur ses pairs et novateurs. Olivier Bleys (encore lui) et Benjamin Bozonnet nous racontent avec brio une partie de sa vie. La fin de sa vie puisqu'il mourut en 1828 à Bordeaux. C'est une sorte de huis-clos brûlant entre Goya et le jeune fils de son modèle. C'est très étonnant graphiquement. Cela ne laisse pas indifférent. C'est une bonne façon de découvrir cet artiste brillant et à la marge qui nous aura laissé une œuvre majeure... Saturne dévorant l'un de ses enfants.

Olivier Bleys est né en 1970. c'est un écrivain français. Il a publié vingt livres : romans, essais, récits de voyage, bandes dessinées, roman graphique, récit d'anticipation, surtout chez Gallimard et chez Albin Michel. Le voici dans le monde de la Bande Dessinée. L’ensemble de son œuvre est traduit dans une dizaine de langues, et lui a valu de nombreuses récompenses dont un prix de l’Académie française pour Pastel (Gallimard, 2000) et le Grand Prix du Roman de la Société des Gens de Lettres (SGDL) pour Le Maître de Café (Albin Michel, 2013. En juillet 2014, Mme Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, a fait Olivier Bleys chevalier des Arts et des Lettres.

Benjamin Bozonnet est né en 1974 à Lyon. Il étudie à l'école Boulle en 1990. Il peint volontiers. Il rentre aux Beaux-Arts de Paris, d'où il sort diplômé en 1999. Entretemps, il achève une maîtrise d'arts plastiques à Paris I sur les processus de création. Un profil diplômé. Depuis 2000, il multiplie les expositions ou les résidences en France et à l'étranger. Dernièrement, il a publié Pilori aux éditions Elytis, un roman graphique en collaboration déjà avec Olivier Bleys.

Les vieilles de Francisco de Goya.

Les vieilles de Francisco de Goya.

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