« L'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres et de cadavres. Parmi les survivants, un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d'objets hétéroclites, censés les aider dans leur voyage. Sous la pluie, la neige et le froid, ils avancent vers les côtes du sud, la peur au ventre : des hordes de sauvages cannibales terrorisent ce qui reste de l'humanité. Survivront-ils à leur périple ? ».
Merci à Dargaud pour ce synopsis. En même temps pas de surpris car cette belle BD est issue du livre et/ou du film. Avec Aragorn alias Viggo Mortensen. Malgré tout c’est AUSSI un « Manu Larcenet ».. C’est donc un bijou. Comme chacun sait mais cela va mieux en l’écrivant le Vieux Fumetti aime le noir et blanc, les romans graphiques, les bulles en mode réduit . Bref un cocktail efficace pour que l’Oncle y trouve son bonheur. Manu Larcenet est au sommet de son art. C’est clean et propre. Synonyme direz-vous ? Oui c’est vrai mais là ça le fait. Bonne lecture. On ne va pas en faire des tonnes pour le retour…
Manu Larcenet est né en 1969. En 1994 il intègre ‘Fluide glacial‘ et, en 2000, il s'installe chez "Poisson Pilote" (Dargaud) avec Trondheim et "Les cosmonautes du futur" (2000-2004), puis avec son frère Patrice Larcenet et "Les Entremondes" (2000-2001), puis tout seul avec "Le Temps de chien" (2002), "Nic Oumouk" (2005-2007) et le magnifique "Combat ordinaire" (2003-2008), pour lequel il obtient en 2004 le prix du meilleur album du festival d'Angoulême.
« En 1994, les vacances se terminent lentement pour Harold, 14 ans, et son petit frère Carl. Des vacances très monotones et encore plus pieuses : la semaine chez les grands-parents, la prière à chaque repas et la messe le dimanche.
Aussi, le petit Carl n'est pas très concerné par son rôle d'enfant de choeur : c'est qu'il préférerait avoir le temps de passer le niveau 51 de Jungle Gold sur sa GameToy ! Et puis surtout, il veut absolument suivre son grand frère dans les mauvais coups qu'il monte avec son copain Peter. Un ami qui, vivant dans un monde moins étriqué que le leur, ne fait pas l'unanimité chez les parents de Carl et Harold. Et pour cause : il ne va pas à la messe et jure comme un charretier. Mais la découverte de matériel pornographique dans une maison abandonnée va soudain remuer le semblant d'équilibre qui soudait le trio... Pas facile de s'éveiller à la sexualité entre un curé qui dit « ce qui est bien et bon », un frère qui ne vit pas les choses de la même manière et une amitié qui vacille.
Un roman graphique. C’est vraisemblablement vers ce nouveau, plus tout à fait, domaine du 9 ème Art que nous allons devoir trouver notre besoin. La Franco-Belge est un peu dévoyée. Le manga tourne en boucle. Un peu comme si on se lassait de la BD au kilomètre. On est plus sur de la narration sociétale un peu plate que sur ce qui nous motivait par le passé. Plus de Métal Hurlant etc… Maintenant ce sont des commandes d’éditeurs et de leurs équipes marketings. Il faut donner aux acheteurs ce qu’ils veulent et ne plus être force de propositions. Mais il y a encore des novateurs et des artistes. Ben Gijemans est de ceux-là. Des planches travaillées. Un trait classique mais mis en valeur. Des idées. Un style. Des codes cassés. Un scénario. Bref un bien bel objet que l’on a plaisir à lire, à regarder et à mettre dans sa bibliothèque. Bonne lecture.
Ben Gijsemansest né en 1989 en Belgique. Il a étudié la peinture à la School of Arts de Gand, l'animation à la KASK à Gand pour finir par la Haute-Ecole LUCA (Illustration et bande dessinée) à Bruxelles. C'est là, dans le centre de la Belgique, qu'il se forme aux arts graphiques.
Boulibel Petitlaine n’a plus de mûres à se mettre sous la dent. Pour se remplir la pance de ces baies délicieuses sans attirer l’attention des loups, le mouton se fabrique un costume… de loup aussi vrai que nature. Ni vu, ni connu ou presque.
La mode est au roman graphique. A une forme de poésie. Dans ce livre vous ne trouverez pas de héros aux muscles hypertrophiés, pas plus que vous ne trouverez de cow boys tirant plus vite que leurs ombres… Tout simplement un mouton déguisé en loup. Vous allez vous gausser. Le Vieux Fumetti pête un cable !!! Il devient gateux !!! Et si l’avenir de la BD moderne passait pas l’uinivers de l’onirisme mais le vrai. La poésie aussi. C’est ce que propose Sid Sharp. Avouez que le patronyme fait rêver… Sharp. Eh bien ce nom coupe comme il se doit. C’est original, simple et créatif… Cela va nous changer un peu !!!
Sid Sharp est Canadien. C’est un artiste et illustrateur de Toronto. Son expression se situe entre le dessin, la peinture et des bandes dessinées. Ses centres d’intérêt sont inclus dans le folklore, le fantastique. Il a étudié à l'Université OCAD. Il a travaillé dans une librairie et a publié The Wolf Suit, leur premier roman graphique pour enfants, chez Annick Press en octobre 2022. Le voici chez Gallimard.
Il est des BD qui ne sont connues ou à peu près connues que d’une génération. Celle est soixante-huitards. Il n’est pas possible que cela en reste là. C’est ce que pense Le Vieux Fumetti.
Même si on peut trouver que le style et le trait sont naïfs, ce qui très injuste, il ne faut pas oublier qu’à l’époque tout est fait à la main. Pas de PC, de Mac ou Photoshop… Il en va ainsi pour « les Naufragés du temps ». De Paul Gillon avec au scénario pour les 4 premiers tomes le très fameux Jean Claude Forest. L’auteur Paul Gillon, est né en 1926 à Paris et il nous quitte en 2011 à Amiens. Voilà pour la nécro. Il est bien évidemment un illustrateur et un scénariste de BD. On s’en serait douté. Il s’est très tôt spécialisé dans le genre dit réaliste avec une prédilection pour les récits d'aventures historiques ou de SF. Il dessine, à cette époque c’est encore possible pour de nombreux journaux tels que France-Soir, Vaillant, Le Journal de Mickey, Pif Gadget et le grand le beau, le très créatif Métal Hurlant. C’est vous planter le décor et quel décor !!!! Une sacrée belle époque. Le plateau est relevé et il y a du Level !!! A noter qu’en 1974 il obtient le Prix Phénix pour les Naufragés du temps ainsi que le Grand Prix du dessinateur français en 1978 à Angoulême.
Arrivé à un stade de sa carrière, Paul Gillon se tourne vers un nouveau style en abordant ainsi la bande dessinée pour adulte, la SF. Il veut se lancer avec le dessinateur Jean-Claude Forest, déjà cité avec un projet qu’il destine au journal France-Soir en arrêtant de produire 13, rue de l'Espoir. La rédaction refuse dans un premier temps. Il lance alors la série Les Naufragés du temps d'une ébauche de Forest, dont les premières planches sont publiées le . Les premiers scénarios sont élaborés par téléphone, l'histoire évoquant un couple placé en hibernation dans un satellite à la fin du XXe siècle pour préserver l'espèce humaine du Fléau, des spores extraterrestres mortelles pour les humains. Christopher Cavallieri et sa compagne Valérie, en hibernation dans l'espace, ne sont réveillés que mille ans plus tard dans un univers comportant de multiples civilisations, dont plusieurs dans le système solaire, parmi lesquelles celle des Trasses, des rats intelligents menaçant d'envahir ledit système solaire. Il y aura 10 albums. Cela reste un classique de la BD Franco-Belge. Tout était encore possible et les talents de l’époque ne manquants pas il est bien certain que l’émulation aura su profier à ce très intéressant projet.
« Luce a six ans. C'est une petite fille tendre et débrouillarde qui passe de paisibles vacances dans une ville de province chez son Papi, garagiste à la retraite. Luce est une gamine tout à fait normale… mais Luce voit des choses que personne d’autre ne semble voir : elle croise, presque partout, une petite fille drapée dans un crêpe noir, accompagnée d’un homme nu. Tout autour d’elle, de son Papi, des amis de celui-ci, Luce voit rôder la Mort. Tout d’abord, elle ne s’en effraie pas, elle se contente de regarder passer l’étrange couple sans rien dire. Mais le vieux Simon décide de mettre fin à ses jours. Dès lors, Luce commence à s’interroger sur la mort… la sienne et celle des autres… ».
Parfois une réédition c’est bien aussi. Il vaut mieux ressortir une BD pour la faire rédécouvrir. Elle a avoir rencontré son public pas totalement et parfois pas du tout. La ressortir c’est lui redonner sa chance ou compléter son public et lui donner un nouvel accueil. Bonne idée donc de la part de Glénat.Allez le Vieux fait court. Le synopsis est long et la bio aussi. C’est de la bonne BD.
Benoît Springer débute sa carrière en 1995. Il collabore avec des scénaristes (Gibelin, Sevestre) sur plusieurs séries fantastiques (Terres d’ombre,Volunteer) avant de se tourner vers des univers plus intimistes puis, plus récemment, Zidrou avec le beau voyage et la petite souriante. Il écrit et dessine son premier scénario avec Les funéraillesde Luce. Parallèlement, il est aussi illustrateur (Gallimard, Fleurus, Nathan, Hachette, Hatier…) et character designer pour le jeu vidéo (Alone in the Dark, Highlander, Drakerz…). Il enseigne la bande dessinée. En 2019, il réalise une série d’illustrations sur le thème de la mythologie grecque qui sont exposées à la galerie Glénat. En 2021, il adapte Claude Gueux de Victor Hugo avec Séverine Lambour (Éditions Delcourt). En 2021 et 2022, il est dessinateur d’audience pour Charlie Hebdo pendant le procès des attentats du 13 novembre 2015.
« Khartoum 1884.Les troupes anglaises du mythique Gordon Pacha sont assiégées dans la capitale du Soudan.Face à ses 7000 hommes, Gordon voit venir les vagues d'assaut de 50 000 Mahdistes de Muhammad Ahmad.Un homme parvient à contourner le blocus et à rejoindre Gordon : le journaliste Bob Wingate.Dans la citadelle assiégée, il semble être le seul espoir de la garnison : Gordon le charge de contacter au plus vite et de guider l'expédition de secours. ».
Le Vieux Fumetti n’écrit presque plus dans son blog. Bon !!!! C’est vrai que le support est ancien mais il n’a pas compris grand-chose à Instagram, àTik Tok etc… Et puis surtout il aime le bon et l beau et c’est vrai qu’il n’est pas aidé par ce qui sort en ce moment…. Bon !!! si vous aimez les aventures sexuelles de l’adulescente de votre palier, les pseudos BD pour Bobos en mal de lecture commandées par les services marketings de maisons d’éditions, vous êtes comme Le Vieux en panne…. Donc on se tourne vers la Maison Mosquito et Sergio Toppi. C’est tellement ce que l’on aime. Bonne lecture !!
Sergio Toppi est né en 1932. Il débute dans l'animation. Dans les années 70, il se révèle en faisant se développer la bande dessinée transalpine. Dans les années 80, Toppi va développer un style profondément original et novateur. Dans les années 2000, Les planches de Toppi seront sélectionnées pour l'exposition «les maîtres de la bande dessinée européenne» à la Bibliothèque Nationale puis au Musée de la bande dessinée d'Angoulême. Sa contribution au 9ème Art est immense et son travail prolixe est d'une créativité exceptionnelle. Le 21 août 2012, Toppi décède à Milan des suites d'un cancer.
C’est en 1983 qu’un ovni vient perforer le plafond nuageux du monde du 9e art : « La quête de l’oiseau du temps. ». L’action se déroule en plusieurs cycles éclatés en plusieurs albums. Le troisième cycle est en élaboration. C’est une sorte d’opéra-BD d’une certaine façon.
Tout cela se déroule dans un univers moyenâgeux et sur une planète semblable à la nôtre. C’est typiquement de l’Héroïc Fantasy en somme. L’objet du scénario permet de faire se côtoyer des êtres humains et des personnages fantasmagoriques en leur faisant vivre des aventures à la fois drôles, dangereuses et doucement philosophiques. Un des personnages emblématiques est la magnifique Pélisse qui aura fait fantasmer quelques adolescents boutonneux… Ou pas. L’idée vous l’aurez compris est de trouver l’oiseau du temps. C’est l’objet de la quête. En fait c’est simple. Tout est dans le titre. Il y a quelques personnages-cultes additionnels : Le fourreux !!! Bragon, Le Rige et bien d’autres. Une bonne partie de cette œuvre tient aux talents additionnés de Serge Le Tendre et de Régis Loisel. Ils étaient peu connus à la sortie du premier opus. Cette quête les aura fait plus que sortir de leurs anonymats et leurs permettre de nous accompagner de nombreuses années et encore maintenant au grès de leurs travaux.
Régis Loisel est plus que connu des aficionados de la BD. Il est né en 1951 dans Les Deux-Sèvres. Il est dessinateur et scénariste. Il se destine très tôt à la BD. Ses premières planches sont publiées en 1972. On peut parler donc de longévité pour ce qui le concerne (50 années…). Son apport est extrêmement important à cet art qui nous motive. On retiendra de multiples contributions autre la quête… Peter Pan, Magasin Général, Le Grand Mort, Mickey Mouse, "Café "Zombo". Il reçoit le Grand Prix du Festival d’Angoulême en 1983.
Serge Le Tendre est né à 1946 à Vincennes. Il publie ses premiers scénarios en 1975 dans Pilote. La même année, il débute La Quête de l’oiseau du temps dans Imagine, luxueux fanzine dirigé par Rodolphe. Il crée ensuite avec Pierre Makyo et Alin Dodier en 1985 Jérôme K Bloche, un détective dans la plus pure veine de ce style d’histoires dont il abandonne le scénario après les deux premiers volumes. En 1987 Le Cycle de Taï Dor, autre série d'Heroic fantasy à succès vient puis Labyrinthes en 1993. Il poursuit avec son western asiatique Chinaman avec TaDuc en 1997 jusqu'en 2007 avec 9 tomes. Un dernier opus, nommé Le Réveil du Tigre parait en 2021.Bref il n’a jamais arrêté.
« Au fond de la forêt équatoriale, dans le palais de T'Zée, la rumeur enfle. Le vieux dictateur aurait été tué. Alors que le pays s'enfonce dans le chaos d'une guerre civile, les membres du clan présidentiel vivent les derniers moments d'un régime corrompu qui disparaît. Le destin d'Hippolyte, fils de T'Zee, croise une ultime fois celui de Bobbi, la jeune épouse du dictateur porté disparu : se révèle alors un amour impossible et monstrueux. Dans la touffeur de la nuit africaine, voici le crépuscule d'un pays imaginaire… »
Quand vous mettez deux pointures ensemble à fortiori quand elles ont déjà collaboré et se connaissent bien cela crée des étincelles. Dans le cas ici. Les deux créateurs se complètent de se bonifient mutuellement. Le sujet est maitrisé. Les pages sont très représentatives du savoir- faire de Brüno. Couleurs chaudes. Belles grandes planches très claires. De la ligne claire sous contrôle. Bien fait. Bien vu. De son côté Appollo maitrise la narration et la dramaturgie. Top !!! Une BD réussie. On en manque en ce moment.
Brüno de son vrai nom Bruno Thielleux en né 1975 en Allemagne. C’est à Rennes qu’il obtient une maîtrise d’arts plastiques. Il a également un parcours riche dans le monde de la BD. A 21 ans il fait déjà paraître ses premières œuvres aux éditions La Chose. En 2001, il travaille pour Vents d’Ouest sur une série policière. Il réalise une série à «quatre mains » disponible sur internet avec Pascal Jousselin. Puis il collabore avec Dargaud avec Appollo. Il sort aussi Atar Güll avec Fabien Nury déjà, puis Tyler Cross et de nouveau Appollo.
Olivier Appollodorus alias, Appollo est né en 1969 en Tunisie. Déjà au lycée il fonde avec des amis (comme Téhem, Li-An et Serge Huo-Chao-Si) un journal de bande dessinée, ‘Le Cri du margouillat' (qui s'arrêtera en 2001). Il poursuit une carrière de scénariste pour les éditions Vents d'ouest. Il collabore ainsi sur la série en trois tomes "Une aventure de Louis Ferdinand Quincampoix" entre 1991 et 1992. Après la mort de Mad, Appollo rentre à la Réunion, où il devient professeur de lettres. Il part au Nigéria effectuer son service national comme coopérant. À son retour sur l'île, il poursuit son activité de scénariste et publie, avec Serge Huo-Chao-Si, "La grippe coloniale" (Vents d'ouest, 2003). L'album obtient le prix de la critique au Festival international de la bande dessinée d'Angoulême en 2004. Dès lors, Appollo multiplie les collaborations : avec Li-An, Manu Brughera, Lewis Trondheim ou encore Brüno.
« Le maestro italien était aussi un grand féru de science-fiction. Ce recueil rassemble quelques unes de ses histoires brèves dans lesquelles Toppi savait à merveille mêler fantastique et ironie… »
Pour paraphraser Lamartine «Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ». C’est sans doute un peu outrancier mais c’est parfois vrai. Cela s’applique très bien à Sergio Toppi. Heureusement la Maison Mosquito nous sort des albums qui pérennisent le travail du Maître. Celui-ci est de ceux-là. Histoires courtes et traits de génie au sens plein. Oncle Fumetti est un grand fan. Il n’y a pas grand-chose à écrire mais juste à lire et à savourer.
Sergio Toppi est né en 1932. Il débute dans l'animation. Dans les années 70, il se révèle en faisant se développer la bande dessinée transalpine. Dans les années 80, Toppi va développer un style profondément original et novateur. Dans les années 2000, Les planches de Toppi seront sélectionnées pour l'exposition «les maîtres de la bande dessinée européenne» à la Bibliothèque Nationale puis au Musée de la bande dessinée d'Angoulême. Sa contribution au 9ème Art est immense et son travail prolixe est d'une créativité exceptionnelle. Le 21 août 2012, Toppi décède à Milan des suites d'un cancer.
Trez, pseudonyme d'Alain Tredez, né à Berck le 2 février 1926. C’est donc bien son anniversaire. Il est dessinateur de presse, de BD et peintre. Bon Anniversaire Monsieur !!