« Je sens que j'ai encore beaucoup de choses à faire, que je dois faire, et que je suis le seul à pouvoir accomplir. Ce qui me préoccupe, c'est mon devoir. Pas les autres. Au risque d'être mal compris, les autres ne m'intéressent pas. » :tirés d’une interview de 2016 parue dans Libération.
Katsuhiro Ōtomo(大友克洋) est un dessinateur japonais de Manga, scénariste et réalisateur de films d’animation. Il est l’auteur de Akira et de Steamboy. Grand Prix de la ville d’Angoulême en 2015.. Notamment. C’est son anniversaire aujourd’hui.
« Jørgen Nyberg est un peintre célèbre de la deuxième moitié du XXIe siècle. Il a installé sa notoriété grandissante avec des peintures de scènes intimistes aux formats gigantesques. D’une modernité implacable, ses toiles ont la particularité d’être exécutées avec une technique très ancienne de la Renaissance italienne. Ses œuvres font autant parler d’elles sur le Workin’glass, le réseau social dominant, que la volonté de l’artiste de ne jamais apparaître en public. Avant d’être Jørgen Nyberg, il fût l’une des figures marquantes du Cinquecento, Giacomo della Fenice. Malheureusement, il meurt à 46 ans, en 1531, en Toscane, mordu à mort dans une ruelle de Sienne. L’immortalité lui est offerte par son agresseur, un vampire et collectionneur d’art qu’il n’a jamais revu. Cinq siècles plus tard, il vit et travaille dans un immense loft au 153e étage d’une tour de Stockholm où il réside, la lumière de l’aube y étant plus confortable. Un jour, Yris, l’intelligence artificielle qui gère son lien avec le monde extérieur, lui conseille vivement d’accepter un rendez-vous avec Niels, un jeune artiste étudiant fasciné par l’œuvre et la troublante personnalité de Jørgen Nyberg. Une rencontre qui va bouleverser leurs vies. »
Après un tel synopsis qu’écrire… Comment ne pas rallonger la sauce inutilement…Une histoire de vampire survivant dans un loft New Yorkais. C’est déjà fait mais cela peut être refait. Thierry Murat s’y colle cette fois-ci. On pourrait s’attendre à une redite. Déjà c’est une BD. Ann Rice elle est une romancière comme Bram Stoker. Donc on échappe à la lecture classique d’un roman. Le récit est intéressant. L’utilisation de l’intelligence artificielle apporte sa touche de nouveauté. Le graphisme plus encore. C’est très travaillé. Le noir mis à dessein est très bien utilisé. Oncle Fumetti raffole du noir et blanc et il en a pour son… argent. La colorisation est aussi très bien venue. Très présente mais à bon escient. C’est adapté artistiquement et c’est un parti pris esthétique qui met bien en valeur le récit. Très plaisant. A lire absolument.
Thierry Murat est né en 1966 à Périgueux.Après des études d’arts appliqués à Poitiers, il est d’abord graphiste et s’intéresse à l’illustration. En 2002, il fait paraître son premier livre jeunesse, Kontrol 42 (Éditions du Rouergue). D’autres titres viendront. Il se lance dans la bande dessinée. Après plusieurs ouvrages de collaboration, il se lance dans l’adaptation de romans : Les Larmes de l'assassin, librement adapté du roman d'Anne-Laure Bondoux et, en 2014, Le Vieil homme et la mer, d’après le roman d'Ernest Hemingway. Mais c’est avec son premier grand récit en tant qu’auteur complet, Étunwan qu’il obtient le Prix Première du roman graphique et le Prix Cheverny de la bande dessinée historique à Blois.
« Pour mes premiers pas, mon père m'a donné un crayon, et j'ai eu le sentiment de m'appuyer sur quelque chose… Au bout d'un certain temps, j'ai compris que le dessin, l'art pouvait être une possibilité de m'en sortir. » Plantu. 22/08/2019 sur France Culture.
Jean Plantureux, dit Plantu, est un dessinateur de presse, caricaturiste et sculpteur français. Il est né le 23 mars 1951 à Paris. Il est encore pour aujourd’hui encore (pour la dernière fois) le dessinateur du quotidien Le Monde.
« Dans un monde voué à mourir, une femme continue de se battre.
La société a implosé. Les années, en passant, ont transformé les villes en cimetières où seul règne le silence. L’horizon n’offre désormais au regard qu’un désert de misère et dans ce contexte, Larkia accouche d’un petit garçon bien décidé à vivre, mais dont les yeux restent clos. Le lendemain de sa naissance, alors qu’elle se remet à peine de l’opération, ils sont tous deux pris en chasse par des miliciens aussi enragés que surarmés. Sans relâche, la mère et l’enfant fuient, car ni repos, ni réponses ne leur sont accordés. Quelque part, dans le passé, se trouve une explication... l’origine de cette course poursuite violente et insensée.»
Une bonne BD dans un contexte post-apocalyptique. Ce n’est pas un genre nouveau.
Après il y a tout le travail des créateurs qui vous proposent un cadre avec une dramaturgie.
Le dessin, le trait, le découpage des planches. La colorisation aussi. Tout ce qui fait l’univers que nous aimons et qui nous amène à faire des choix et d’en prendre une plutôt qu’une autre dans les bacs… Quand on pouvait aller prendre dans les bacs des libraires. Celle-ci serait choisie. Allez bonne lecture.
Ingrid Chabbert est une autrice née en 1978 à qui l’on doit un roman jeunesse et de nombreux scénarios d'albums jeunesse et de bande dessinée. À ce jour, elle a publié plus d'une cinquantaine d'ouvrages. Capable de manier une grande palette de styles, elle parvient à s'adresser aux tout-petits (Un Crocodiles sur mon toit édité chez Kilowatt et dessiné par Lisa Blumen, Elma, une vie d'ours édité chez Dargaud, dessiné par Léa Mazet), aux adolescents (Les amis de Papiers édité chez Bamboo dessiné par Cécile) et aux adultes (Écumes et En attendant Bojangles, édités chez Steinkis et dessinés par Carol Maurel). Dans Larkia, son premier ouvrage publié chez Glénat, elle livre un récit post-apocalyptique libérateur et jubilatoire.
Patricio Angel Delpeche est un illustrateur et dessinateur argentin qui a notamment publié dans diverses revues étrangères dont Fierro, Terminus, V1 et Heavy Metal. En 2020, avec Elles se rendent pas compte (adaptation du roman de Boris Vian), il réalise sa première collaboration avec les éditions Glénat ainsi que ses premiers travaux pour une maison d'édition française. Réside à Buenos Aires.
« 2011 : L’ETA dépose les armes. Un armistice inédit qui bouleverse le destin d’une Espagne divisée par la haine et le nationalisme. Au cœur de ce conflit, deux familles, deux femmes : Bittori et Miren amies d’enfance séparées par le terrorisme : L’une est la femme d’un « assassiné », l’autre la mère d’un terroriste. 2011 résonne différemment chez elles. Deux points de vue, deux destinées… Librement adapté du best-seller de Fernand Aramburu, ce roman graphique bouleverse par la portée de ses textes et la forc de son trait et de ses couleurs taillés dans le vif de la violence terroriste. »
Et si le roman graphique était le futur de la BD. C’est un peu tôt pour l’annoncer mais cela pourrait être le cas. Si vous êtes un puriste et que vous êtes attaché au graphisme et à la créativité, il est difficile de trouver sa « ration » dans la BD franco-belge actuelle. Oncle Fumetti n’hésite pas à écrire que le 9ème art est devenu un No man’s land dans lequel les marchands du temple occupent les meilleures places avec les rééditions pompeusement appelées des « intégrales » etc… Tout cela n’est plus que de la gestion de patrimoine éditoriale. Cet album propose autre chose… De la créativité, de la prise de risque, une mise en page décalée et travaillée. Rien que pour la forme c’est réussi le Vieux vous laisse découvrir le fond. Bonne lecture.
Toni Fejzual est serbe. Né en 1980 il a maintenant un parcours certain dans la BD ; une vingtaine d’années.
« … Le noir et le blanc c’est le Yin et le Yang, la dualité par contraste, comme dans la peinture chinoise ou japonaise, une grande maîtrise du trait et de la tâche. J’ai fait du manga. Pour les Japonais, le sexe est au cœur des choses, contrairement à notre civilisation judéo-chrétienne qui traite le sexe à la légère… ».
Tirée d’une interview de 2012 sur Génération BD.
Alex Varenne est né le et il meurt en 2020. Il était un dessinateur et un auteur de Bande Dessinée érotique français. Il aura été un des précurseurs de cette branche du 9e art pas toujours convenablement assumée par le milieu qui trouvait ce mode d’expression vulgaire et sans doute un peu facile. Il n’en reste pas moins que les créateurs de cette partie étaient et son t de très fins artistes graphiques.
« Sherlock Time est une série fantastique et policière. Le propriétaire d’une maison hantée se rend compte qu’elle sert de piège à des extraterrestres pour capturer des humains. Il accepte qu’un dénommé Sherlock Time investisse l’une des tours du manoir. À l’instar de Holmes et Watson, tous deux mènent diverses enquêtes en onze épisodes »
Cette série qui date de 1958 a été considérée par Alberto Breccia comme son premier travail significatif. Son style est déjà très présent, affirmé même. Il fera de lui une référence ou encore un modèle. C’est classique, en noir et blanc et les grands à-plats sont légions. C’est un style. Oncle Fumetti aime et le revendique. Ce style n’est pas dénué d’audaces au demeurant. Ce classique n’est pas si répandu que cela et il permet à la jeune génération de découvrir ce grand artiste. Pour le reste le scénario est plaisant. Il suffit d’aimer la « fantasy ».
Alberto Breccia est l’un des grands maîtres de la bande dessinée argentine.Il voit le jour en Uruguay. Son talent précoce de dessinateur lui permet d’échapper au travail dans les abattoirs de Buenos Aires. Ami d’Hugo Pratt il enseignet à la Escuela Panamericana de Arte. Ses chefs-d’oeuvre sont nombreux, et notamment le fameux Mort Cinder.
Hector Oesterheld (1917-1978) était à la fois scénariste et journaliste. C’est un personnage incontournable de l’histoire de la bande dessinée argentine. Il collabora avec Albert et aussi avec Hugo Pratt sur Ernie Pike notamment. Opposant à la dictature, il est enlevé en 1978 et meurt assassiné par la junte
Bonjour Amaury. On ne vous connait pas assez. Qui êtes-vous ? Quel est votre parcours en quelques mots ?
Bonjour, je suis un lyonnais de 48 ans, biologiste de formation et de pratique (20 ans), mais passionné de dessin et autodidacte, qui a décidé de tenter sa chance il y a une dizaine d’années. La crise de la quarantaine, quoi. C’est assez classique. Le jeu vidéo n’a pas voulu de moi, mais quand j’ai finalement opté pour la BD, ça a été assez rapide.
• Au-delà de vos compétences techniques, pourquoi ce support pour vous exprimer ? Pourquoi la BD ?
La BD, c’est un fantasme de gosse, un truc autour duquel je tourne depuis tout petit, mais avec des résultats catastrophiques chaque fois que je m’y suis essayé. J’étais ado, je n’avais aucune aide, aucun contact dans le milieu, et à l’époque, pas de tutos Youtube. C’est le numérique qui m’a débloqué. Après 20 ans de pratique numérique en amateur, dans l’association Arkham par exemple, mon dessin était devenu potable, et la souplesse de l’outil m’a permis de faire des essais de composition, de découpage, jusqu’à ce que je me dise : « Mais j’y arrive, je suis capable ! Je peux raconter quelque chose ! ».
• Parlez-nous de «Ion Mud ». Expliquez-nous la genèse de cet album. Pourquoi ce contexte ? Pourquoi cette histoire, ce personnage ?
L’histoire d’ION MUD s’est construite au fil des années, dans un coin de ma tête. C’est le croisement d’influences diverses, dont le fameux manga Blame! , qui longtemps m’a hanté, et la volonté de raconter une histoire de SF intéressante, à l’ancienne. Faire du personnage principal un vieil homme était à la fois un pied-de-nez à certains codes, et une évidence : cela donne une autre dimension à son entêtement, à son amertume. Et une profondeur qu’on n’aurait peut-être pas ressentie chez un personnage plus jeune. Mais l’histoire a été modifiée 3 fois, sous les remarques bienveillantes et argumentées de mon contact chez Casterman. La quatrième est nettement la meilleure.
• Comment travaillez-vous ? Est-ce que vous vous isolez en mode ermite ou vous laissez vous envahir par votre contexte habituel, votre environnement, par les médias, la société humaine en général.
Plutôt en mode ermite, de 8h à 18h, avec de la musique. C’est un processus solitaire, j’ai besoin de concentration. Quant aux médias, à la société humaine, je n’étais déjà pas très en phase, mais depuis le COVID, je préfère rester loin, très loin. On assiste à une démission de l’intelligence qui fait froid dans le dos. La moitié de la population refuse de simplement réfléchir par elle-même, par peur, lâcheté, intérêt ou besoin d’adhésion au groupe… C’est flippant. De l’ingénierie sociale de haute volée. Et il n’y a même plus de dialogue possible. A ce niveau, il faudrait presque une sécession entre les deux courants de la population. J’ai déjà fait sécession, à ma petite échelle. Mort aux cons :D.
• Est-ce qu’un tel livre dont l’action se déroule dans un tel contexte, dans un univers très éloigné du nôtre nécessite un gros travail de recherche, ou puisez-vous vos idées en général ?
Non, pas tellement. J’ai passé tellement de temps à imaginer des mondes, des personnages et des histoires, pendant les cours quand j’étais ado, ou plus tard pendant les réunions au boulot, que ça vient tout seul. C’est dans ce fond que je vais chercher mes idées. Après, quelques recherches sur internet sont parfois nécessaires pour étoffer un point particulier, trouver un détail amusant, enrichir un contexte. Et bien sûr je suis un gros consommateur de mondes imaginaires, BD, romans, films…
Je pense que ça se travaille, comme tout. J’avais lu tout Jules Vernes à 15 ans. En termes de stimulation de l’imaginaire, je crois qu’on ne fait pas mieux !
• Etes-vous plutôt mine de plomb, Photoshop ou est-ce un « mix » des deux qui contribuent à vos créations ?
Cet album est complètement numérique, pour les raisons citées précédemment. Mais sur le prochain je bascule en manuel : encre de chine sur Canson. C’est un défi, c’est encore assez dur. Pas de CTL+ALT+Z quand le trait de plume est foireux… Mais dans l’avenir, je pense utiliser les deux en alternance, en fonction du projet. En mix, aussi, pourquoi pas ?
• Quels sont vos modèles dans la BD ? Qui sont vos inspirateurs ? On parle d’influence de mangas, de Moebius. Qu’en est-il ?
Mes influences suivent mon parcours de lecteur de BD : franco-belge jusqu’aux années 90 (Bilal, Moebius, Rosinski, Hermann), puis de grosses claques US (Mignola, Miller, Charest, Cho), en même temps que du manga (Ottomo, Shirow, Nihei). Ce sont ceux qui me viennent tout de suite à l’esprit, mais une liste exhaustive ferait 3 pages ! Il y a du très bon partout. J’en découvre tous les jours, et je m’en veux à chaque fois d’être passé à côté… Toppi, De La Fuente, David Petersen, avec ses légendes de la garde…
Ce qui m’attire le plus c’est un dessin réaliste, en noir et blanc, avec un gros travail sur les ombres, les textures, les hachures…Du coup c’estce trait que j’essaie de reproduire, modestement. Je suis loin d’avoir trouvé mon style, mais c’est un processus lent et douloureux, et je ne suis pas inquiet. Je progresse tous les jours.
Je peux aussi être happé et fasciné par quelque chose de complètement différent (le mercenaire, de Segrelles, au hasard), mais si j’en apprécie la lecture, je vais vers un dessin complètement différent.
• Si vous aviez une BD à reprendre en mode «reboot » laquelle serait-ce ? Et pourquoi ?
Aucune. Le reboot est à mes yeux une aberration, en BD comme au cinéma. Pour moi c’est un non-respect du travail original. Pourquoi le reprendre ? Parce qu’il ne correspond plus à l’époque ? Il faut réécrire Michel Strogoff en langage texto, du coup ? Non, c’est aussi et surtout de la fainéantise intellectuelle. Cela évite de prendre des risques. De mon point de vue, si on n’est pas capable d’inventer quelque chose, et donc de prendre des risques, il ne faut pas faire un métier créatif. Et je ne crois pas du tout que cela corresponde à une demande du public. Vraiment pas.
• Sur quels projets travaillez-vous ? Où allez-vous nous emmener ?
Mon prochain album n’est pas encore signé, mais c’est de la fantasy à ma sauce, avec des peuples et des créatures de mon invention. C’est un conte sombre, avec de la magie et une fin où tout le monde est perdant.
Et puis j’ai deux autres idées en gestation, plutôt bien avancées : j’ai la trame principale et je sais où je vais, cela demande juste du développement. Une de ces histoires est bien barrée, avec un personnage détestable que je suis impatient de dessiner. J’espère que le public suivra. J’essaie d’être authentique et honnête, et d’écrire les histoires folles que j’aimerais lire. On verra bien si la démarche porte ses fruits !
« Lupo, un humain solitaire, erre à la surface d’un vaisseau gigantesque, tentant de survivre et de rencontrer les aliens qui l’ont enlevé près de 50 ans auparavant. Il fait face à une contamination par un organisme hostile transformant toutes formes de vie en créatures mutantes et causant d’importants dysfonctionnements au vaisseau. Est-ce cela qui force les extra-terrestres à se retrancher dans les entrailles du vaisseau, derrières de monumentales portes, infranchissables à tout autre ? »
En ce moment nous sommes dans un creux… La monde de la BD est en crise ; cf le boycott du Festival d’Angoulême déjà mis à mal par le Covid-19. Et pourtant il ne s’en est jamais vendu autant. Oncle Fumetti sait que l’on vend plus d’albums. C’est possiblement vrai pourtant il a toujours préféré la qualité à la quantité. Et la qualité n’est pas là. Par conséquent nous n’allons pas bouder notre plaisir. Amaury Bündgen nous propose un album très travaillé visuellement. C’est sophistiqué et recherché. Il y a de la maturité techniquement. On replonge un peu dans la BD des années 70/80 quand il y avait de la création et de la prise de risque. Le scénario sort des sentiers battus. Tout n’est pas égal mais dans l’océan de pauvreté actuelle c’est un album qui propose et intéresse. Bonne lecture.
Amaury Bündgen est découvert lors d’un speed dating au salon Lyon BD en 2018, C’est à quarante ans, qu’il se lance dans ce qui était jusqu'alors une passion. Il signe avec cet album sa première création dans la BD. On le dit influencé par le manga Blame de Tsutomu Niheï, mais également par de nombreux autres auteurs japonais, européens ou américains. Il vit et travaille à Lyon.
« Ce récit générationnel s’attache à suivre de jeunes adultes au fil des étapes de leur vie. Les cases s’ajoutent les unes aux autres pour construire le décor au fur et à mesure des pages, tandis que des gros plans se concentrent sur des personnages ou sur des détails. Un exercice de style fascinant, digne de Georges Perec ou de Chris Ware. »
Il y a effectivement du Chris Ware dans le travail de Pierre Jeanneau. Ce serait toutefois un peu rapide de résumer son œuvre à ce simple raccourci. C’est beaucoup plus que cela. C’est une œuvre au long cours qui doit sans doute beaucoup à l’esprit « globe-trotter » de ce personnage touche à tout du 9e Art. C’est à la fois très cartésien, assez normatif et en maintenant assez poétique. Surprenant en tout cas. A découvrir absolument.
Pierre Jeanneau est né à Poitiers. En 1989 pour ceux qui aiment la précision. Il est diplômé de l’école des beaux-arts d’Angoulême. Depuis 2016 sous forme de fanzines il publie les chapitres de Connexions, son projet de plus grande ampleur à ce jour. Il est également co-fondateur et membre actif des éditions Polystyrène, maison d’édition de bande dessinée dont les ouvrages ludiques et expérimentaux questionnent la forme de l’objet-livre.