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21 octobre 2025 2 21 /10 /octobre /2025 07:36

Le pitch du livre :
En 1913, dans les eaux mystérieuses du Pacifique Sud, la guerre gronde et les destins se croisent. Pris dans la tourmente, Corto Maltese, marin sans attaches, et Raspoutine, pirate sanguinaire, recueillent deux naufragés, Pandora et Caïn. Ensemble, ils affrontent tempêtes, trahisons et rêves de liberté, sous l’œil du mystérieux Moine. La Ballade de la mer salée est une fresque d’aventure, de poésie et de mélancolie, où l’océan devient le théâtre des passions humaines.

Le style graphique de Pratt est immédiatement reconnaissable et a profondément marqué la bande dessinée européenne. Là où Juanjo Guarnido (Blacksad) par exemple impressionne par la richesse du détail, la couleur et la virtuosité du trait, Pratt choisit l’épure et la suggestion. Son dessin, en noir et blanc, joue sur les contrastes, les ombres portées et les blancs laissés en réserve. Les décors sont souvent esquissés, les arrière-plans parfois absents, laissant toute la place à l’imaginaire du lecteur. Cette économie de moyens donne à chaque case une force évocatrice singulière : un simple regard, une silhouette sur un quai, un horizon marin suffisent à créer l’atmosphère. Pratt maîtrise l’art du silence et du non-dit. Les dialogues sont sobres, parfois elliptiques, et laissent place à la poésie des images. Les personnages, stylisés mais expressifs, semblent toujours en mouvement, portés par le vent de l’aventure. L’influence du cinéma, du roman noir et de la littérature anglo-saxonne se ressent dans la composition des planches, le découpage cinématographique et le rythme narratif. Pratt privilégie l’ambiance à l’action, la suggestion à la démonstration, et fait de la mer un personnage à part entière, tour à tour complice, menace ou refuge. Corto Maltese est une invitation à larguer les amarres, à explorer les frontières du réel et de l’imaginaire, et à suivre, le temps d’un album, le sillage d’un marin libre et rêveur.

Hugo Pratt est né en 1927 à Rimini, en Italie. Il passe son enfance en Éthiopie, où son père, militaire, est en poste. De retour en Italie pendant la Seconde Guerre mondiale, il découvre la bande dessinée américaine et commence à dessiner très jeune. Dans les années 1950, il s’installe en Argentine, où il collabore avec de grands scénaristes et affine son style. En 1967, il crée Corto Maltese, personnage emblématique de l’aventure et de la liberté, avec La Ballade de la mer salée. Pratt impose un style graphique épuré, jouant sur les ombres et la suggestion, et une narration poétique, influencée par la littérature et le cinéma. Il publie de nombreux albums, explorant l’histoire, les mythes et les cultures du monde entier. Son œuvre, traduite dans de nombreuses langues, a révolutionné la bande dessinée adulte. Pratt s’éteint en 1995, laissant un héritage majeur et une figure mythique du neuvième art.

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14 octobre 2025 2 14 /10 /octobre /2025 11:59

Le pitch du livre :
Dans un futur post-apocalyptique, la Terre est plongée dans un hiver éternel à la suite d’une catastrophe climatique. Les derniers survivants de l’humanité sont entassés dans un train gigantesque, le Transperceneige, qui file sans fin à travers des paysages glacés. À l’intérieur, une société rigide s’est formée, divisée en classes sociales strictes, où les plus pauvres survivent dans la misère à l’arrière du train, tandis que les privilégiés vivent dans le luxe à l’avant. L’histoire suit Proloff, un homme du fond du train, qui tente de remonter les wagons pour découvrir la vérité sur le système qui les opprime. Le Transperceneige est un récit de science-fiction sombre, une allégorie sociale puissante sur la lutte des classes, la survie et la condition humaine. Bien plus qu’une bande dessinée d’anticipation, Le Transperceneige est une œuvre visionnaire qui interroge notre rapport au progrès, à l’écologie et à la justice sociale. Dès les premières planches, le lecteur est happé par l’ambiance glaciale et oppressante créée par le dessin de Jean-Marc Rochette. Son trait anguleux, ses noirs profonds et ses décors industriels renforcent la sensation d’enfermement et de désespoir. L’univers graphique, à la fois brutal et poétique, sert parfaitement le propos du scénario, qui ne laisse aucun répit au lecteur.

Chaque tome explore une facette différente de la survie humaine : la révolte contre l’ordre établi dans le premier volume, la manipulation et la folie dans L’Arpenteur, la quête d’un nouveau départ dans La Traversée. Les thèmes abordés – inégalités, écologie, pouvoir, sacrifice – résonnent avec une force particulière dans notre monde contemporain, marqué par les crises et les incertitudes. Le personnage de Proloff, anti-héros taciturne et déterminé, incarne la résistance face à l’injustice. Sa progression à travers les wagons est autant un voyage physique qu’une métaphore de l’ascension sociale et de la quête de sens. Les dialogues, sobres et percutants, laissent place à de longs silences, renforçant la tension dramatique et l’atmosphère de huis clos. Publié par Casterman, maison d’édition historique de la bande dessinée européenne, Le Transperceneige bénéficie d’une édition soignée, avec des albums grand format et une qualité d’impression qui met en valeur le travail graphique de Rochette. Casterman a accompagné la série depuis ses débuts, lui offrant une visibilité internationale, notamment grâce à l’adaptation cinématographique de Bong Joon-ho et à la série télévisée qui ont contribué à faire connaître l’œuvre au grand public. La bande dessinée a reçu de nombreux prix et est aujourd’hui considérée comme un classique du genre. Le Transperceneige est une lecture incontournable pour tous ceux qui aiment les récits engagés, les univers dystopiques et les réflexions sur la société. C’est une œuvre qui marque durablement, par sa force narrative, sa richesse graphique et son message universel.

Jacques Lob (1932-1990) fut un scénariste prolifique, reconnu pour son engagement et sa capacité à explorer des thèmes sociaux à travers la bande dessinée.
Jean-Marc Rochette, né en 1956, est un dessinateur et peintre français, dont le style unique a marqué l’histoire du neuvième art.
Benjamin Legrand, écrivain et scénariste, a poursuivi la série après la disparition de Lob, apportant une nouvelle dimension à l’univers du Transperceneige.

Image de couverture © Casterman. Illustration par Jean-Marc Rochette.

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11 octobre 2025 6 11 /10 /octobre /2025 15:51

Le pitch du livre :
Dans la France rurale du début des années 2000, Marco, photographe trentenaire en proie à l’angoisse et au doute, tente de donner un sens à sa vie. Entre ses relations familiales complexes, ses souvenirs d’enfance, ses amitiés fragiles et ses amours naissantes, il mène un combat quotidien contre ses propres démons. Le Combat Ordinaire est une chronique douce-amère de la vie ordinaire, où chaque petite victoire sur soi-même prend des allures d’exploit.

Bien plus qu’une simple bande dessinée autobiographique, Le Combat Ordinaire est une œuvre universelle sur la difficulté de grandir, d’accepter le changement et de trouver sa place dans le monde. Manu Larcenet y déploie un récit d’une grande sensibilité, oscillant entre humour, émotion et réflexion existentielle. Le dessin, faussement naïf, exprime avec justesse la fragilité des personnages et la beauté des instants simples. Les paysages, les silences, les regards : tout concourt à créer une atmosphère intimiste et authentique.

L’album aborde des thèmes profonds tels que la transmission familiale, la maladie, la peur de l’avenir, la mémoire et la résilience. Marco, anti-héros attachant, incarne les doutes et les espoirs d’une génération en quête de sens. Son parcours, semé d’embûches et de remises en question, résonne avec force auprès des lecteurs, qui se reconnaissent dans ses failles et ses aspirations.

Le scénario de Manu Larcenet est d’une grande finesse. Il alterne scènes du quotidien, dialogues ciselés et moments de poésie, offrant une narration fluide et immersive. Les personnages secondaires, qu’il s’agisse de la famille de Marco, de ses amis ou de ses collègues, sont tous d’une grande humanité, apportant profondeur et réalisme à l’ensemble.

Publié chez Dargaud, Le Combat Ordinaire bénéficie d’une édition soignée, avec un format agréable et une impression de qualité. La série a été saluée par la critique et le public, remportant notamment le Fauve d’Or (Prix du meilleur album) au Festival d’Angoulême en 2004. Elle est aujourd’hui considérée comme un classique de la bande dessinée contemporaine, traduite dans de nombreuses langues et adaptée au cinéma.

Le Combat Ordinaire est une œuvre incontournable, qui allie justesse du propos, beauté graphique et émotion sincère. Elle touchera tous ceux qui cherchent une bande dessinée profonde, humaine et lumineuse.

Manu Larcenet, né en 1969 à Issy-les-Moulineaux, est un auteur de bande dessinée français reconnu pour son style singulier et sa capacité à explorer l’intime. Après des débuts dans la presse et l’illustration, il s’impose avec des séries comme Les Cosmonautes du futur ou Le Retour à la terre. Le Combat Ordinaire marque un tournant dans sa carrière, lui valant une reconnaissance internationale et de nombreux prix.

Image de couverture © Dargaud. Illustration par Manu Larcenet.

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10 octobre 2025 5 10 /10 /octobre /2025 11:33

 

Le pitch du livre :
Dans le Los Angeles des années 1940, alors que la tension monte entre communautés et que la ville est secouée par les émeutes du Zoot Suit, un justicier masqué surgit des quartiers populaires. Héritier d’une tradition rebelle, Pachuco lutte contre la corruption, le racisme et les gangs qui gangrènent la cité. Mais derrière le masque, c’est aussi une quête intime : celle d’un homme hanté par la disparition de son frère et la mémoire d’un père assassiné. Entre règlements de comptes, secrets de famille et affrontements sanglants, « Death to Pachuco » explore la frontière entre justice et vengeance, dans une fresque urbaine sombre et haletante.

Présentation de l’œuvre
« Death to Pachuco » est une mini-série de comics noir, portée par une ambiance rétro et un graphisme nerveux. L’univers, inspiré par l’histoire réelle des Pachucos et des émeutes du Zoot Suit, mêle polar, drame social et action. Les décors, magnifiquement restitués par Sebastián Fiumara, plongent le lecteur dans un Los Angeles nocturne, vibrant de tension et de mystère. Le récit, dense et engagé, aborde des thèmes puissants : la lutte contre l’oppression, l’identité culturelle, la famille et la résilience face à la violence. Le style graphique, à la fois brut et élégant, sublime chaque planche avec des jeux d’ombre et une atmosphère unique. La première édition américaine a été publiée en octobre de cette année par Image Comics, inaugurant une nouvelle vague de récits engagés et historiques dans le catalogue de l’éditeur.

Steve Orlando est un scénariste américain reconnu pour ses travaux sur « Midnighter », « Martian Manhunter » et « Wonder Woman ». Il s’illustre par des récits puissants, souvent centrés sur des personnages marginaux ou en quête de justice. Avec « Death to Pachuco », il signe un hommage vibrant à la culture chicano et aux luttes sociales du XXe siècle.

Sebastián Fiumara, dessinateur argentin, est célèbre pour ses collaborations sur « Abe Sapien » et « The Amazing Spider-Man ». Son trait expressif et son sens du détail donnent vie à des univers sombres et complexes, où chaque personnage semble habité par ses propres démons.

« Death to Pachuco » est publié par Image Comics, maison d’édition américaine fondée en 1992, qui offre une grande liberté créative à ses auteurs. Image Comics s’est imposée comme un pilier de la bande dessinée indépendante, publiant des titres emblématiques et audacieux.

Image de couverture © 2025 Image Comics. Illustration par Sebastián Fiumara.

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4 août 2025 1 04 /08 /août /2025 09:38

Le pitch du livre : Dans une Amérique des années 1950, sombre et corrompue, John Blacksad, détective privé félin au passé trouble, enquête sur des affaires mêlant meurtres, racisme, politique et trahisons. Chaque tome est une plongée dans les bas-fonds d’une société en crise, où la justice est souvent une illusion. Blacksad est un polar noir anthropomorphique, à la fois classique dans sa structure et moderne dans ses thématiques. C’est une œuvre élégante, violente et mélancolique, portée par un héros charismatique et désabusé.


Blacksad est bien plus qu’une bande dessinée policière : c’est une fresque narrative ambitieuse qui s’inscrit dans la tradition du roman noir tout en y apportant une touche graphique et narrative unique. Dès les premières pages, le lecteur est frappé par la qualité exceptionnelle du dessin de Juanjo Guarnido, ancien animateur chez Disney. Son trait réaliste, son sens du détail et sa maîtrise des ambiances font de chaque planche une œuvre d’art. Les décors urbains, les jeux de lumière, les expressions des personnages — tous animaux anthropomorphes — sont d’une richesse visuelle rare. L’univers de Blacksad est profondément inspiré par l’Amérique des années 40 à 60, avec ses tensions raciales, ses luttes politiques, ses désillusions post-guerre et son ambiance jazzy. Chaque tome explore un thème fort : la corruption dans Quelque part entre les ombres, le racisme dans Arctic-Nation, la guerre froide et la chasse aux sorcières dans Âme rouge, la désillusion artistique dans L’Enfer, le silence, et la crise écologique dans Amarillo. Ces récits, bien que fictifs, résonnent avec une acuité troublante dans notre monde contemporain.

Le personnage de John Blacksad, chat noir au regard perçant, incarne le détective classique : solitaire, cynique, mais profondément humain. Il évolue dans un monde où la morale est floue, où les puissants manipulent les faibles, et où la vérité est souvent dissimulée derrière des masques. Sa quête de justice est autant personnelle que professionnelle, et chaque enquête le confronte à ses propres démons. Le scénario de Juan Díaz Canales est d’une grande finesse. Il mêle suspense, émotion et réflexion sociale avec une fluidité remarquable. Les dialogues sont ciselés, les personnages secondaires sont tous mémorables, et la narration, souvent introspective, donne une profondeur psychologique à l’ensemble. Le rythme est maîtrisé, alternant scènes d’action, moments de tension et instants de poésie. Publié par Dargaud, maison d’édition emblématique de la bande dessinée européenne, Blacksad bénéficie d’une édition luxueuse, avec des albums grand format, des bonus graphiques et une qualité d’impression irréprochable. Dargaud accompagne les auteurs depuis le premier tome, leur offrant une liberté artistique totale et une reconnaissance internationale. La série a été saluée par la critique et le public, remportant de nombreux prix, dont le Prix du Public à Angoulême, le Prix Eisner et le Prix Harvey. Elle est traduite dans plus de vingt langues et considérée comme l’un des chefs-d’œuvre du neuvième art. Blacksad est une œuvre incontournable, qui allie beauté graphique, profondeur narrative et engagement social. Elle ravira les amateurs de polar, les passionnés de dessin et tous ceux qui cherchent une bande dessinée intelligente, sensible et captivante.


Juan Díaz Canales, né en 1972 à Madrid, est un scénariste espagnol passionné de bande dessinée et d’animation depuis son plus jeune âge. À 18 ans, il intègre un studio d’animation, où il rencontre Juanjo Guarnido. Ensemble, ils imaginent le projet Blacksad, inspiré des polars noirs américains. En 1996, il fonde le studio « Tridente Animation », collaborant avec des sociétés européennes et américaines. Blacksad est sa première série, mais il poursuit depuis une carrière prolifique, notamment avec Fraternity (dessiné par José-Luis Munuera) et Corto Maltese, qu’il scénarise depuis 2015.

Juanjo Guarnido, né en 1967 à Grenade, est un dessinateur espagnol formé aux Beaux-Arts. Il débute sa carrière dans l’animation, travaillant notamment pour les studios Disney à Montreuil, où il participe à des films comme HerculeTarzan ou Atlantide. Son expérience dans l’animation se reflète dans son style dynamique et expressif. En 2000, il publie avec Díaz Canales le premier tome de Blacksad, qui rencontre un succès immédiat. Son travail à l’aquarelle, son sens du mouvement et sa capacité à donner vie à des personnages anthropomorphes lui valent une reconnaissance internationale.

Image de couverture © Dargaud. Illustration par Juanjo Guarnido.

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1 août 2025 5 01 /08 /août /2025 12:35

Le pitch du livre :
Grant McKay, scientifique rebelle et fondateur de la Ligue Anarchiste des Scientifiques, parvient à percer les secrets du "Pilier", un appareil capable de voyager à travers les dimensions. Mais l’expérience tourne mal, et lui et son équipe se retrouvent piégés dans une spirale d’univers parallèles, chacun plus dangereux et étrange que le précédent. Trahisons, dilemmes moraux et tragédies personnelles jalonnent leur quête pour rentrer chez eux. Black Science est une odyssée de science-fiction haletante, où chaque saut dimensionnel révèle autant de merveilles que d’horreurs.

Black Science est une œuvre de science-fiction foisonnante, à la fois spectaculaire et introspective, qui s’inscrit dans la tradition des grands récits pulp tout en y injectant une profondeur émotionnelle rare. Dès les premières pages, le lecteur est plongé dans un tourbillon d’univers parallèles, chacun porteur de ses propres règles, dangers et merveilles. Ce voyage inter-dimensionnel n’est pas qu’un prétexte à l’aventure : il devient le miroir des tourments intérieurs du protagoniste, Grant McKay, et de ses choix souvent discutables. L’univers graphique conçu par Matteo Scalera est d’une richesse visuelle saisissante. Son trait nerveux, anguleux, presque fébrile, donne une intensité dramatique à chaque scène. Les décors, tantôt futuristes, tantôt tribaux ou dystopiques, sont sublimés par les couleurs éclatantes de Dean White, qui accentuent le caractère psychédélique et chaotique du récit. Chaque monde traversé est une explosion visuelle, une invitation à l’émerveillement autant qu’à l’effroi. Narrativement, Rick Remender construit une histoire dense, complexe, où les rebondissements sont nombreux et les dilemmes moraux omniprésents. Il ne s’agit pas simplement de survivre, mais de faire face aux conséquences de ses actes, de ses ambitions et de ses regrets. Le thème du sacrifice est omniprésent : sacrifice familial, personnel, scientifique. Grant McKay est un personnage profondément imparfait, rongé par la culpabilité, mais animé par une volonté farouche de réparer ses erreurs.

La série aborde également des questions philosophiques sur le déterminisme, le libre arbitre et la nature humaine. Chaque univers visité semble être une variation sur un thème : que se passe-t-il si l’on pousse telle idéologie à son extrême ? Si l’on modifie un événement clé du passé ? Cette approche donne à Black Science une dimension presque métaphysique, où la science devient un outil de réflexion sur l’existence.

Enfin, Black Science se distingue par son rythme effréné, son écriture incisive et sa capacité à mêler le grand spectacle à l’intime. C’est une œuvre qui ne laisse pas indifférent, qui bouscule, interroge et fascine. Elle s’adresse autant aux amateurs de science-fiction qu’aux lecteurs en quête de récits humains, profonds et audacieux.

Rick Remender est un scénariste américain né en 1973. Il a travaillé dans l’animation avant de se consacrer aux comics, collaborant avec Marvel sur des titres comme Uncanny X-ForceCaptain America ou Deadpool. Avec Black ScienceDeadly Class ou Low, il s’impose comme une figure majeure de la bande dessinée indépendante, explorant des récits sombres, introspectifs et souvent autobiographiques. Il est reconnu pour ses personnages complexes et ses intrigues à la fois spectaculaires et profondes.

Matteo Scalera, né en 1982 en Italie, est un dessinateur de comics au style nerveux et anguleux, influencé par l’animation et le cinéma noir. Il a travaillé pour Marvel et DC avant de se faire remarquer avec Black Science, qui lui a valu une reconnaissance internationale. Son trait énergique, couplé à une mise en scène inventive, donne vie à des mondes aussi beaux que terrifiants. Il collabore régulièrement avec Rick Remender sur d’autres projets.

Black Science est publié par Image Comics, maison d’édition emblématique de la bande dessinée indépendante américaine. Fidèle à sa philosophie de liberté créative, Image permet à des auteurs comme Remender et Scalera de développer des univers originaux et audacieux, loin des contraintes des grandes franchises. Grâce à cette approche, Black Science s’impose comme une œuvre incontournable de la SF contemporaine.

Image de couverture © Image Comics. Illustration par Matteo Scalera.

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22 juillet 2025 2 22 /07 /juillet /2025 10:51

Le pitch du livre :
Chicago, fin des années 1960. Karen Reyes, une jeune fille de dix ans passionnée par les monstres et les films d’horreur, se rêve en loup-garou détective. Lorsque sa voisine, Anka, une survivante de l’Holocauste, est retrouvée morte dans des circonstances mystérieuses, Karen décide de mener l’enquête. À travers son journal intime illustré, elle explore les secrets enfouis de son quartier, les traumatismes de l’histoire et les ombres qui hantent les adultes. Moi, ce que j’aime, c’est les monstres est une œuvre poignante, étrange et profondément humaine, où l’innocence côtoie l’horreur.

Cette oeuvre est bien plus qu’un roman graphique : c’est une expérience immersive, un objet littéraire et artistique hors norme. Conçu comme le journal intime d’une enfant, le livre se présente sous la forme d’un cahier d’écolier à spirales, entièrement dessiné au stylo bille, avec une virtuosité graphique qui force l’admiration. Chaque page est une œuvre d’art à part entière, mêlant croquis, collages, pastiches de couvertures de pulps horrifiques et compositions foisonnantes.

L’univers visuel d’Emil Ferris est profondément influencé par les films de monstres des années 1930 à 1950, les comics d’horreur, l’expressionnisme allemand et l’art outsider. Mais derrière cette esthétique gothique et baroque se cache une œuvre d’une grande sensibilité, qui explore les marges de la société à travers le regard d’une enfant différente, queer, passionnée par ce que les autres rejettent.

Le récit est dense, labyrinthique, à la fois enquête policière, chronique sociale et introspection psychologique. Il aborde des thématiques lourdes avec une délicatesse rare : la Shoah, le racisme, l’homophobie, la pauvreté, la maladie mentale, mais aussi l’amour filial, la découverte de soi et la puissance de l’imaginaire comme refuge. Karen, l’héroïne, utilise les monstres comme métaphore pour comprendre le monde et se protéger de sa brutalité. Dans son regard, les monstres ne sont pas ceux que l’on croit : ce sont souvent les plus humains.

L’œuvre se distingue aussi par sa narration fragmentée, non linéaire, qui reflète la manière dont les souvenirs, les émotions et les traumatismes s’entrelacent dans l’esprit d’un enfant. Cette structure complexe, alliée à une richesse visuelle inédite, fait de Moi, ce que j’aime, c’est les monstres un livre exigeant, mais profondément bouleversant.

Emil Ferris, née en 1962 à Chicago, est une artiste et écrivaine américaine. Victime du virus du Nil occidental en 2002, elle perd temporairement l’usage de ses jambes et de sa main droite. C’est pendant sa convalescence qu’elle commence à dessiner Moi, ce que j’aime, c’est les monstres, son premier roman graphique. Publié en 2017 après de nombreuses difficultés éditoriales, le livre est salué comme un chef-d’œuvre et remporte plusieurs prix prestigieux, dont trois Eisner Awards en 2018. Ferris est aujourd’hui considérée comme une voix singulière et essentielle dans le monde de la bande dessinée.

Monsieur Toussaint Louverture, maison d’édition française indépendante, est connue pour son exigence artistique et son catalogue audacieux. En publiant Moi, ce que j’aime, c’est les monstres, elle a permis à l’œuvre d’Emil Ferris de rencontrer un large public francophone, confirmant son statut de classique contemporain.

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17 juillet 2025 4 17 /07 /juillet /2025 11:57

Le pitch du livre : Dans un monde ravagé par la guerre entre humains et créatures magiques, Maika Demi-Loup, une jeune femme marquée par un passé douloureux, cherche à percer les mystères de ses origines. Dotée d’un pouvoir ancien et terrifiant qu’elle ne contrôle pas, elle devient l’objet de toutes les convoitises. Entre trahisons, secrets et luttes de pouvoir, Monstress explore les ténèbres de l’âme humaine et les cicatrices laissées par les conflits. C’est une épopée sombre, féministe et profondément émotive, où la magie côtoie la monstruosité.

Présentation de l’œuvre

Monstress est une série de comics de dark fantasy, magnifiquement illustrée, qui mêle influences steampunk, art déco et mythologie asiatique. L’univers est dense, richement construit, peuplé de races hybrides, de sorcières, de dieux anciens et de sociétés secrètes. Le récit, complexe et mature, aborde des thèmes puissants : la guerre, l’identité, le traumatisme, le pouvoir et la résilience féminine. Le style graphique de Sana Takeda, d’une finesse exceptionnelle, sublime chaque page avec des détails somptueux et une atmosphère unique.
La première édition américaine a été publiée en 2015 par Image Comics, regroupant les six premiers chapitres de la série.

Marjorie Liu est une autrice américaine née en 1979. D’abord avocate, elle se tourne vers l’écriture de romans fantastiques avant de se faire remarquer dans l’univers des comics. Elle a travaillé pour Marvel sur des titres comme X-23 et Astonishing X-Men, devenant la première femme à remporter un Eisner Award dans la catégorie "Best Writer". Avec Monstress, elle s’impose comme une voix majeure de la bande dessinée contemporaine. Elle milite pour une meilleure représentation des femmes et des minorités dans la fiction.

Sana Takeda, née en 1977 à Niigata au Japon, est une illustratrice et artiste de comics reconnue internationalement. Elle commence sa carrière comme designer 3D chez Sega, avant de devenir freelance à 25 ans. Elle collabore avec Marvel sur des titres comme X-MenMs. Marvel ou Venom, avant de créer Monstress avec Marjorie Liu. Son style, influencé par l’ukiyo-e, les yōkai japonais et l’art gothique, lui a valu plusieurs Eisner et Hugo Awards. Elle vit aujourd’hui à Tokyo.

Monstress est publié par Image Comics, une maison d’édition américaine fondée en 1992 par plusieurs artistes de renom, dont Todd McFarlane et Jim Lee. Image Comics est connue pour offrir une grande liberté créative à ses auteurs, leur permettant de conserver les droits sur leurs œuvres. Elle a publié des titres emblématiques comme SagaThe Walking DeadInvincible ou encore Spawn. Grâce à cette politique éditoriale audacieuse, Image est devenue un pilier de la bande dessinée indépendante aux États-Unis.

Image de couverture © 2015 Image Comics. Illustration par Sana Takeda

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20 mai 2025 2 20 /05 /mai /2025 14:32

Synopsis de l’éditeur :
Deux Filles nues est une œuvre graphique puissante et intime, dans laquelle Luz explore les thèmes du désir, de la mémoire et de la reconstruction. À travers une narration fragmentée et poétique, l’auteur met en scène deux femmes, deux corps, deux présences qui se cherchent, se confrontent et se dévoilent. Loin d’un récit linéaire, l’album propose une expérience sensorielle et émotionnelle, portée par un dessin libre, expressif et profondément personnel.


Avec Deux Filles nues, Luz signe une œuvre à la fois pudique et audacieuse, où l’intime devient le terrain d’une exploration artistique sans concession. Loin des codes traditionnels de la bande dessinée, l’auteur adopte une approche presque picturale, jouant avec les formes, les couleurs et les silences pour traduire des émotions brutes. Le récit, volontairement éclaté, reflète la complexité des relations humaines et la difficulté de dire l’indicible. Luz ne cherche pas à raconter une histoire au sens classique du terme, mais plutôt à faire ressentir. Chaque planche est une variation sur le thème du corps, du regard, du souvenir. Les deux protagonistes, jamais nommées, deviennent des figures universelles du désir et de la perte. Le lecteur est invité à se laisser porter par les sensations, à accepter de ne pas tout comprendre, mais à tout ressentir.

L’album est aussi une réflexion sur la représentation du nu dans l’art, entre érotisme, vulnérabilité et puissance. Luz y interroge son propre regard, celui du lecteur, et celui de la société. Il brouille les frontières entre le réel et l’imaginaire, entre le vécu et le fantasmé, dans une démarche profondément introspective. Le trait de Luz, libre et nerveux, se libère des contraintes narratives pour mieux épouser les contours de l’émotion. Les couleurs, souvent chaudes et saturées, évoquent la chair, la chaleur, mais aussi la douleur. Certaines pages, presque abstraites, rappellent les expérimentations des peintres expressionnistes. Récompensé par le Fauve d’or au Festival d’Angoulême 2025, Deux Filles nues a marqué les esprits par sa singularité et sa sincérité. C’est une œuvre qui ne laisse pas indifférent, qui dérange parfois, mais qui touche toujours. Une bande dessinée qui dépasse les genres pour devenir une expérience artistique à part entière.

Luz, de son vrai nom Renald Luzier, est un dessinateur de presse et auteur de bande dessinée français. Connu pour son travail à Charlie Hebdo, il a marqué les esprits avec Catharsis, un album poignant publié après les attentats de 2015. Avec Deux Filles nues, il poursuit une œuvre introspective et artistique, où l’intime devient universel.

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16 mai 2025 5 16 /05 /mai /2025 07:04

Synopsis de Glénat : Electric Miles nous plonge dans le Los Angeles de 1949, au cœur d’un univers où le réel se mêle au fantastique. Morris Millman, jeune agent littéraire passionné de pulp fiction, croise par hasard Wilbur H. Arbogast, un auteur mythique tombé dans l’oubli. Ce dernier prétend détenir un manuscrit capable de bouleverser le monde. Mais ce texte est bien plus qu’un simple roman : il est toxique, dangereux, presque vivant. Morris, aveuglé par l’ambition, décide de le publier… sans savoir qu’il vient de réveiller une force obscure.

Un polar mystique et envoûtant :
Avec Electric Miles, Fabien Nury et Brüno signent une œuvre à la croisée du polar noir et du fantastique, dans la lignée des récits de Philip K. Dick ou Stephen King. Le scénario, dense et haletant, interroge notre rapport à la vérité, à la manipulation et au pouvoir des mots. Le personnage d’Arbogast, inspiré de Ron Hubbard, fondateur de la scientologie, incarne à merveille la figure de l’auteur démiurge, à la fois fascinant et terrifiant. Fabien Nury, connu pour ses récits historiques et ses thrillers (Il était une fois en FranceTyler Cross), retrouve ici Brüno, son complice de longue date. Le dessin stylisé et tranchant de Brüno, tout en contrastes et en aplats de noir, renforce l’atmosphère oppressante du récit. Chaque case est pensée comme un tableau, où l’ombre et la lumière jouent un rôle narratif à part entière. Electric Miles s’impose comme l’un des albums incontournables de ce printemps 2025. À la fois hommage aux pulps et réflexion sur le pouvoir de la fiction, cette bande dessinée captive autant qu’elle dérange. Un premier tome prometteur, qui laisse présager une série aussi ambitieuse que déroutante.

Fabien Nury est un scénariste de bande dessinée français, né le 31 mai 1976. Diplômé de l’ESCP Europe, il débute sa carrière dans la publicité avant de se tourner vers l’écriture de scénarios. Il se fait connaître en coécrivant la série W.E.S.T. avec Xavier Dorison, publiée chez Dargaud. En solo, il signe Je suis légion, une trilogie fantastique dessinée par John Cassaday. Il connaît un grand succès avec Il était une fois en France, une série historique primée à Angoulême. Nury explore divers genres : polar, aventure, biographie, et fantastique. Il collabore régulièrement avec des dessinateurs comme Brüno, Sylvain Vallée ou Thierry Robin. Parmi ses œuvres marquantes figurent Tyler CrossLa Mort de Staline et Charlotte impératrice. Son style se distingue par des récits denses, des personnages complexes et une narration maîtrisée. Fabien Nury est aujourd’hui l’un des scénaristes les plus influents de la BD francophone.

Brüno, de son vrai nom Bruno Thielleux, est un dessinateur et scénariste de bande dessinée français, né le 1er mars 1975 à Albstadt, en Allemagne. Après un passage à l’École Estienne à Paris, il obtient une maîtrise d’arts plastiques à Rennes. Il débute sa carrière en 1996 avec des publications aux éditions La Chose. En 1998, il adapte librement Vingt mille lieues sous les mers avec Nemo. Il explore ensuite le polar avec Inner City Blues, puis la science-fiction avec Biotope. Sa collaboration avec Appollo et Fabien Nury marque un tournant, notamment avec Commando Colonial et Tyler Cross. Son style graphique épuré, influencé par le cinéma et le roman noir, est immédiatement reconnaissable. Brüno aime revisiter les genres : western, polar, SF, biographie. Il est aussi cofondateur de la revue numérique Professeur Cyclope. Récompensé à plusieurs reprises, il est aujourd’hui une figure incontournable de la BD contemporaine 

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