Le synopsis de Glénat :
« Début 1819, Francisco de Goya, atteint de surdité, emménage dans une nouvelle propriété, la Quinta Del Sordo, en compagnie de l’un de ses modèles, Leocadia Weiss, et de sa fille, Rosario. Au premier abord terrifiée par le vieux peintre et la noirceur de ses tableaux, la jeune fille demeure fascinée par sa capacité à engendrer des univers entiers à la seule force de ses pinceaux. De son côté, Goya s’émerveille de la vitalité de l’enfant qui lui permet de surmonter sa solitude et sa mélancolie. Une véritable complicité s’installe entre ces deux êtres que tout oppose… Mais, peu à peu, Rosario s’étiole, se dessèche. Goya la croit alors atteinte du désespoir qui le ronge. Il s’accuse de l’avoir contaminée. Le tableau Saturne dévorant l’un de ses enfants est peint sous cette influence... »
L'Espagne est une terre de peintures et de peintres. Goya, Velasquez, Picasso...Autant d'artistes qui auront été des précurseurs. L'art pictural est une constante de l'art espagnol. Cela trouve son prolongement dans le 9 ème art. C'est de Goya que Olivier Bleys a choisi de nous raconter l'histoire ou plutôt une partie de l'histoire car le Monsieur a un parcours riche. Très riche. Son père est doreur. Un artisan. Il y a fort à penser que le métier de son père eut une influence sur son travail artistique. Comment pourrait-il en être autrement. Son parcours en revanche fut très différent. Il est formé par les maîtres de son époque ; Raphaël Mengs notamment. Alors que son beau-frère, Francisco Bayeu est le peintre en vogue de son époque. Il commence sa vie professionnelle comme dessinateur de tapisserie. Encore l'artisanat. Il s'en écarte et peint. En 1770, il part pour l'Italie et il découvre le néo-classicisme. Il adopte ce style lorsqu'il rentre à Madrid. Sur son parcours artistique on peut dire qu'il aura été en avance sur ses pairs et novateurs. Olivier Bleys (encore lui) et Benjamin Bozonnet nous racontent avec brio une partie de sa vie. La fin de sa vie puisqu'il mourut en 1828 à Bordeaux. C'est une sorte de huis-clos brûlant entre Goya et le jeune fils de son modèle. C'est très étonnant graphiquement. Cela ne laisse pas indifférent. C'est une bonne façon de découvrir cet artiste brillant et à la marge qui nous aura laissé une œuvre majeure... Saturne dévorant l'un de ses enfants.
Olivier Bleys est né en 1970. c'est un écrivain français. Il a publié vingt livres : romans, essais, récits de voyage, bandes dessinées, roman graphique, récit d'anticipation, surtout chez Gallimard et chez Albin Michel. Le voici dans le monde de la Bande Dessinée. L’ensemble de son œuvre est traduit dans une dizaine de langues, et lui a valu de nombreuses récompenses dont un prix de l’Académie française pour Pastel (Gallimard, 2000) et le Grand Prix du Roman de la Société des Gens de Lettres (SGDL) pour Le Maître de Café (Albin Michel, 2013. En juillet 2014, Mme Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, a fait Olivier Bleys chevalier des Arts et des Lettres.
Benjamin Bozonnet est né en 1974 à Lyon. Il étudie à l'école Boulle en 1990. Il peint volontiers. Il rentre aux Beaux-Arts de Paris, d'où il sort diplômé en 1999. Entretemps, il achève une maîtrise d'arts plastiques à Paris I sur les processus de création. Un profil diplômé. Depuis 2000, il multiplie les expositions ou les résidences en France et à l'étranger. Dernièrement, il a publié Pilori aux éditions Elytis, un roman graphique en collaboration déjà avec Olivier Bleys.