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7 mai 2015 4 07 /05 /mai /2015 06:55
Le jour le plus long du futur de Lucas Varela chez Delcourt.

Le synopsis de Delcourt :

« Dans une ville futuriste, un robot et un employé de bureau sans histoire vont voir leur existence chamboulée par l'arrivée d'un étranger portant une mystérieuse valise. Cette dernière donne accès à une étonnante pièce permettant la matérialisation des désirs inconscients. Des désirs qui peuvent être tendres, absurdes ou monstrueux. Et qui bouleverseront à jamais la vie de la ville et de ses habitants. »

C'est un travail graphique très singulier que nous propose Lucas Varela. Son dessin est simple mais tout cela n'est qu' apparence tant c'est sophistiqué et travaillé. Déjà le découpage des planches par huit et la taille des cases rigoureusement identiques donnent un style rigoriste particulier. En outre cela ne permet que peu les effets dans la dramaturgie. C'est un parti pris technique difficile. Pourtant le récit est cohérent et maintient l'attention du lecteur. La colorisation très « enfantine » peut dérouter mais cela donne une touche très glacée pas inintéressante à cette histoire de science fiction. L'absence de bulles et donc de dialogues ou de rajouts de narration obligent le lecteur à suivre le récit et les planches avec attention. C'est un vrai exercice de style. Les personnages sont attachants. On pourrait les croire sorti du 5ème élément de Luc Besson. C'est intéressant stylistiquement parlant et riche. On prend du plaisir à suivre cette histoire et ce récit. Varela est un artiste novateur. On avait déjà pu connaître et apprécier son Paola Pinocchio et Diagnostics. On attend la suite de ses créations avec impatience. Ce livre est sorti.

Lucas Varela est né à Buenos Aires en 1971. Il fait des études de graphisme à l'Université de sa ville. Il travaille pour un quotidien. Ce travail sera récompensé par la Society of News Design. Il se consacre pleinement à la bande dessinée et l’illustration depuis 2002. Parallèlement, son œuvre plastique est exposée dans les galeries Casa L’inc, Turbo Galería, El Serpa et le Centro Cultural Recoleta. Il travaille régulièrement pour l’agence anglaise Dutch Uncle et la revue mensuelle Fierro. Accueilli quatre mois en résidence en 2011 avec le scénariste Diego Agrimbau pour la bande dessinée Diagnotics, il s’installe aujourd’hui à Angoulême pour réaliser Le Jour le plus long du futur. Nous y voilà.

Le jour le plus long du futur de Lucas Varela chez Delcourt.
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5 mai 2015 2 05 /05 /mai /2015 06:55
Les fleurs du Mal de Charles Baudelaire et Liberatore chez Glénat.

Le synopsis de Glénat :

« Le 25 juin 1857, la publication des Fleurs du mal fait l’effet d’une bombe. Ce recueil de poésie signé Charles Baudelaire offusque autant qu’il fascine. L’auteur y puise son inspiration dans la mort, la déchéance, le sang, la drogue ; autant de sujets pour le moins... non conventionnels. Son style, son utilisation esthétique du langage, la diversité et la singularité des thèmes abordés et le regard sans concessions qu’il porte sur la société le feront entrer au panthéon des écrivains : lus, relus et étudiés. Son œuvre a marqué la poésie et la littérature comme jamais, inspirant des générations de grands auteurs après lui....».

Difficile d'illustrer une œuvre majeure comme celle de Baudelaire. Beaucoup auront pensé le faire. Beaucoup s'y seront essayés. Peu auront réussi tant l'oeuvre est transgressive et complexe. Arriver à lier talent graphique, audace et créativité ne sont pas l'apanage de chacun. Liberatore a le talent. Il a aussi «le coffre » pour proposer un travail cohérent sur autant de poèmes. Le brio entrainant le brio, il se met au niveau et nous propose avec Glénat un travail à la fois intéressant par la créativité qui s'en dégage et la beauté crue du dessin. Le livre éclate à chaque page et est d'une extrême puissance. On tourne les pages et on découvre et l'on découvre les textes éclairés et osons le dire complétés par les travaux de Liberatore. En résumé un magnifique travail. A découvrir absolument. Il a déjà une superbe place dans la bibliothèque du Vieux. Vous pouvez aller découvrir son travail dans la galérie Glénat du 6 au 30 mai.

Tanino Liberatore est né en Italie en 1953. En 1981 il publie le premier épisode deco Ranx qui reste de loin la plus célèbre de ses créations. Il travaille aussi pour le cinéma.En 2007, cet auteur rare signe avec Patrick Norbert un album intitulé Lucy, l’espoir, entièrement réalisé à l'ordinateur. En 2011 paraissent chez Drugstore deux beaux livres : Les Onze Mille Verges (d’après le célèbre texte pornographique de Guillaume Apollinaire) et Les Femmes.

Charles-Pierre Baudelaire est un poète français, né à Paris le 9 avril 1821. Il y est mort en 1867 à 46 ans. «Dante d'une époque déchue » selon le mot de Barbey d'Aurevilly, nourri de romantisme, tourné vers le classicisme à la croisée entre le Parnasse et le Symbolisme, chantre de la « Modernité », il occupe une place considérable parmi les poètes français pour un recueil certes bref mais qu'il aura façonné sa vie durant : Les Fleurs du Mal.

Les fleurs du Mal de Charles Baudelaire et Liberatore chez Glénat.
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3 mai 2015 7 03 /05 /mai /2015 06:55

Ce dimanche trois légendes. Imaginez le truc !!! Burne Hogarth, John Buscema et Philippe Druillet. A consommer sans modération. Merci à l'INA. www.ina.fr

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1 mai 2015 5 01 /05 /mai /2015 06:55
Paroles de BD... André Franquin.

« ... Je suis content d'avoir réalisé les Idées Noires , ça m'a bien amusé. C'est très long à dessiner parce que je travaillais au Rotring et que c'était très minutieux. J'ai encore des idées noires dans la tête, de celles qui n'ont pas servi. Je peux vous en trouver pas mal pour demain. Mais je n'en ferai plus parce que je crois que les pessimistes ont toujours raison surtout quand ils se taisent... ». Tiré d'une interview de 1993 faite par Auracam.

Franquin naît en 1924 à Etterbeek en Belgique.Tout d'abord un trait et un style très identifiable. André Franquin a été aussi un mentor pour beaucoup de jeunes dessinateurs qu'il conseilla et encouragea. On parle ici de Jidéhem, Roba...Il aura mis le pied à l'étrier à bon nombre de créateurs directement ou non. Les personnages qui nous laissent sont incroyablement différents et aussi riches. Il est traduit en 24 langues dont le chinois et l'indonésien. Preuve s'il en fallait de l'importance du Maître. Il nous quitte en 1997 à Saint Laurent du Var.

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29 avril 2015 3 29 /04 /avril /2015 06:55
La grotte Chauvet, première Bande Dessinée ?

La grotte Chauvet fait partie des expressions artistiques de l'être humain les plus anciennes. Les dessins sont datés de 31 000 années environ avant Jésus Christ. Il y est représenté des animaux en grand nombre. Des lions, des ours, des mammouths notamment. Il est paraît-il représenté aussi, sur un bout de roche, un couple mi-humain mi-animal : l'homme a la jambe et un bras humains mais une tête de bison, et la femme, humaine en bas, se termine en haut par une lionne. Entre les deux jambes se trouve un triangle pubien avec une vulve. On trouve également la représentation de couples d'animaux. Plus surprenant, on découvre un couple de lions en caresses, un autre cheminant ensemble, et la joute amoureuse de deux rhinocéros. Les artistes ont gravé une scène de chasse figurant deux lions et un bison. L'un des félins, la tête posée sur celle du bison, y semble en pleine prédation. Une autre technique graphique utilisée à Chauvet est la superposition d'images similaires, générant l'illusion du mouvement de l'animal. Si on veut bien y penser, il s'agit là de dessins qui visiblement racontent des histoires. Si on veut aller plus loin n'est-ce pas la première Bande Dessinée ? Oncle Fumetti n'est pas le seul à penser cela. Si on veut bien accepter cette idée, la Bande Dessinée serait un Art Premier et donc peut-être le 1er Art et non le 9 ème. Je vous renvoie à l'excellent article paru ce mois dans Sciences et Avenir auquel a participé Troubs. Il décrypte pour nous les dessins rupestres et il fait le lien avec les dessins de BD. C'est passionnant. Aidans, Chéret et Haussmann auraient eu un ancêtre. Enorme !!!

La grotte Chauvet, première Bande Dessinée ?
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27 avril 2015 1 27 /04 /avril /2015 06:55
Interview de Thomas von Kummant pour Gung Ho chez Paquet.

Le premier tome de Gung Ho a reçu le Prix des collégiens de la Somme. Cette série est publiée par Paquet. Le tome 2 est paru en février. Il nous paraissait important de permettre à Thomas von Kummant de présenter son travail et son parcours. Les questions d'Oncle Fumetti sont en anglais. Nous avons souhaité laisser les réponses de Thomas dans sa langue ; l'allemand. Nous les avons traduites en français et disposées directement en dessous. Bonne lecture et bonne découverte.

Hallo Thomas !!! Oder sag man Thomy ? The french fans know you since many years but who are you ? Where do you come from ?

  • Hallo Oncle Fumetti. Mein Name ist Thomas, aber mein Spitzname war von klein auf Tommy. Als ich noch nicht schreiben konnte zeigte mir mein Opa das Senf und Ketchup Logo von Nestlé – "Thomy". Er meinte " Schau mal Tommy, sogar dieses Ketchup trägt deinen Namen". Ich hab dann geübt meinen Name genau SO zu schreiben und kann mir das bis heute nicht abgewöhnen. Zeichnerisch war ich eher ein Spätzünder. Nach dem Abschluss 1997 auf der Deutschen Meisterschule für Mode war ich bereits 25 Jahre alt. Etwas später wurde ich von dem Gemeinschaftsstudio "Die Artillerie" "rekrutiert", wo ich mich von 1999 bis 2014 mit meinen sehr geschätzten Kollegen austauschen konnte und für Werbeagenturen, Buch- und Zeitschriftenverlage und Filmproduktionen gearbeitet habe. Momentan arbeite ich als freischaffender Illustrator in meinem eigenen Atelier in der Nähe von München hauptsächlich an der Comicserie "Gung Ho".
  • Salut Oncle Fumetti. Mon prénom est Thomas, mais mon surnom était Tommy dès l'enfance. Quand je ne pouvais pas encore écrire, mon papi me montrait la moutarde et le logo de Nestlé – "Thomy". Il disait « Regarde donc Tommy, même ce ketchup porte ton nom". Alors, je me suis exercé à écrire ainsi mon nom et je ne peux m'en déshabituer. Graphiquement, j'ai été plutôt un « détonateur tardif ». A la conclusion de mes études à l'Ecole Supérieure de Mode, j'avais déjà 25 ans. J' ai été "recruté' par le studio L'Artillerie. J'ai pu y collaborer de 1999 à 2014 avec mes collègues très estimés et j'ai travaillé pour des agences de publicité, maisons d'édition de livres ou de périodiques et de productions cinématographiques. En ce moment je travaille comme illustrateur indépendant dans mon studio près de Munich principalement sur la série de BD ; Gung Ho.

We know that Germany is not especially a land of comics. How do you explain that you choose this way of communication ?

  • Ich habe in den letzten zwei Jahrzehnten viel für Filmproduktionen in allen möglichen Bereichen gearbeitet. Von Storyboard-, Layout-, Backgroundartist über Characterdesign und Concept Art bis hin zu visual Consultant und Art direction hat mir die Arbeit des visuellen Erzählens immer mehr Spass gemacht.Die Faszination am Erzählen in Comicform ist während dieser Zeit einfach mitgewachsen und es ist verlockend bei einem Projekt die Kontrolle über jeden visuellen Aspekt zu haben.
  • J'ai beaucoup travaillé pour des productions cinématographiques dans tous les domaines possibles durant les deux dernières décennies. Story-boards, layouts, backgrounds sur des designs de personnages, consultant visuel dans la conception artistique et aussi la direction artistique m'ont donné toujours plus de plaisirs dans le domaine de la narration visuelle. La fascination de la narration sous forme de Bande Dessinée est venue au fil du temps et il est séduisant d'avoir le contrôle de chaque aspect visuel dans ce type de projet.
Interview de Thomas von Kummant pour Gung Ho chez Paquet.

Would you explain us the particularity of your works. I mean «la chronique des immortels » or « Gung Ho » ? How can you work on such different books ? How do you chose your stories ?

  • Am Anfang braucht es schon einen großen Anreiz sich dafür zu entscheiden eine solch lange Zeit mit der Arbeit an einem Projekt zu verbringen. Bei den Chronik der Unsterblichen gefiel mir das düstere Mittelalter Setting und die Thematik. Beim Lesen der Romane von Wolfgang Hohlbein hat man immer sofort Bilder im Kopf. Die Idee zu "Gung Ho" hat mir Benjamin von Eckartsberg auf einer Signierreise in Amiens erzählt und ich hätte damals am liebsten sofort mit dem Zeichnen angefangen. Die Grundsituation, der Blickwinkel aus der die Geschichte erzählt wird, die Charaktere und das Setting haben mich sofort in den Bann gezogen. Benjamin und ich saßen uns in der Artillerie jeden Tag gegenüber und es war immer sehr interessant sich mit ihm zusammen bei seinem Schreibprozess gedanklich schon in dieser Welt aufzuhalten.Dass die beiden Geschichten so unterschiedlich sind war für mich eher ein Pluspunkt. Es hat mir riesigen Spaß bereitet für Gung Ho die Abstraktion der Formen, die Farbgebung und den Erzählrythmus neu und ganz anders zu definieren, als ich das für Die Chroniken entwickelt habe.
  • Au début, il y a la nécessité de trouver une grande motivation pour passer un si long temps de travail sur un projet. Pour «la Chronique des Immortels », j'ai bien aimé cette situation dans le Moyen Age « sombre » et le sujet. En lisant les romans de Wolfgang Hohlbein, on a immédiatement des images en tête. Le sujet de "Gung Ho" m'a été raconté par Benjamin von Eckartsberg durant une séance de dédicaces à Amiens et j'aurais volontiers commencé immédiatement à dessiner. La situation principale, l'angle visuel de l'histoire racontée, les personnages et le thème m'ont immédiatement décidé. Benjamin et moi, nous voyions quotidiennement à L'Artillerie et il était toujours très intéressant de s'arrêter sur le processus d'écriture de cet univers.Le fait que les deux histoires aient pu être différentes, était pour moi plutôt un bon point. C était un plaisir immense sur Gung Ho de définir l'abstraction des formes, la coloration et le rythme de la narration. C'était très différent de ce que j'avais développé pour «la Chronique ».

You work with Paquet editions. Why especially this editor ?

  • Nachdem "Die Chronik der Unsterblichen" auf der Frankfurter Buchmesse präsentiert wurde bekamen wir einiges Interesse von verschiedenen französischen Verlagen - die Freude darüber kannst du dir vorstellen. Edition Paquet hat uns damals per email kontaktiert. Diese Email war absolut euphorisch und motiviert geschrieben und anschließend vermutlich mit einem Internet Übersetzer auf Deutsch übersetzt. Wir haben uns gekugelt vor Lachen und der Verlag war uns auf Anhieb sehr sympathisch.
  • La chronique des Immortels a été présentée à la Foire du livre de Francfort. Il s'en ait suivi un intérêt certain de divers éditeurs français. Cela nous a procuré la joie que vous pouvez imaginer. Les Éditions Paquet nous ont contacté par mail. Le courriel était absolument euphorique et motivé, et puis probablement traduit avec un traducteur internet en allemand. Nous avons ri et l'éditeur a été très sympathique avec nous immédiatement.

Gung Ho has been recently published. Present us this project ?

  • Gung Ho ist eine Coming of age Geschichte in einem Postapokalyptischen Setting.Sie spielt in einem heißen Sommer in der nahen Zukunft irgendwo im südlichen Europa. Die Weiße Plage hat die Menschheit stark dezimiert. Ganz Europa ist zur Gefahrenzone geworden und das Überleben ist nur in befestigten Städten und Siedlungen möglich. Regeln sind hier überlebenswichtig, jedes Kind weiß das, bis es ein Teenager wird.Die beiden Brüder Zack und Archer Goodwoody haben in der Stadt durch Faulheit, Aufsässigkeit, Renitenz und Gewalttätigkeit den Bogen überspannt. Wegen ihrer Jugend bekommen sie in einem der Siedlungsprojekte in der Gefahrenzone - Siedlung Nummer 16, auch Fort Apache genannt - noch eine letzte Chance. Wenn sie sich hier nicht anpassen werden sie vor den Mauern der Siedlung ausgesetzt und diese Mauern werden ständig von zahllosen gierigen Augen beobachtet. Zack möchte diese letzte Chance nutzen, Freunde finden und sich in der Siedlung ein Leben aufbauen. Doch für den lebenshungrigen Archer gelten Regeln höchstens für andere. Er nimmt sich was er will, denn morgen könnte er bereits tot sein. Traumatisierte Teenager, strenge Regeln, doppelzüngige Erwachsene und die weiße Plage vor den Mauern ergeben eine explosive Mischung. Als dann die Hormone noch mit ins Spiel kommen nimmt die Katastrophe ihren Lauf…
  • Gung Ho est une histoire de passage de l'adolescence à l'âge adulte dans un cadre post-apocalyptique. L'action se passe durant un été chaud dans un avenir proche, quelque part en Europe du Sud. La peste blanche (la plaie blanche) a décimé la race humaine. Toute l'Europe est devenue une zone de danger et la survie n' est possible que dans les villes et villages fortifiés. Des règles vitales sont appliquées à chaque enfant jusqu'à ce qu'il devienne un adolescent. Deux frères, Zack et Archer Goodwoody sont dans la ville, paresseux, récalcitrants, obstinés et violents. Du fait de leurs jeunesses, ils obtiennent une dernière chance dans une zone de logements et de danger type 16 appelée Fort Apache. S'ils ne s'adaptent pas, ils seront exclus et placés à l'extérieur, là où d'innombrables yeux avides observent les murs. Zack aimerait profiter de cette dernière chance, se faire des amis et se construire une vie dans la colonie. La soif de vivre d'Archer fait qu'il laisse aux autres les règles partant du principe qu'il prendra ce qu'il veut parce qu'il sera peut-être mort demain. Adolescents traumatisés, des règles strictes, duplicité des adultes et la peste blanche devant les murs aboutissent à un mélange explosif. Et quand les hormones entrent en jeu, il s'en suit ... la catastrophe.
Interview de Thomas von Kummant pour Gung Ho chez Paquet.

You work with Benjamin von Eckartsberg. He is more than a scenarist for you. Explain us this cooperation ?

  • Benjamin ist für mich ein wertvoller Kollege und lieber Freund. In unserem Gemeinschaftsatelier "Die Artillerie" teilten wir uns von Anfang an ein Zimmer. Benjamin ist ein ausgezeichneter Illustrator, der noch dazu wundervolle Geschichten schreibt.Wir schätzen unsere Arbeit gegenseitig und haben uns einen konstruktiven Austausch erarbeitet.Das macht unsere Zusammenarbeit für mich immer wieder aufregend, gewinnbringend und sehr angenehm.
  • Benjamin est un collègue précieux et un ami cher. Dans notre atelier communautaire "L' Artillerie" nous avons partagé une chambre depuis le début. Benjamin est un grand illustrateur qui écrit des histoires merveilleuses. Nous apprécions notre collaboration et nos échanges sont constructifs. Cela rend notre travail toujours excitant, profitable et agréable.


How do you work ? What are your tools ? What is your rythm of work ?

  • Ich kann für lange Zeit sehr konzentriert an einem Bild, oder einer Comicseite arbeiten. Ab und zu brauche ich allerdings etwas Abstand um Fehler zu entdecken. Dann spiele ich ein Lied mit der Gitarre, hole mir Café, oder mache etwas Sport. Für die Arbeit verwende ich durch die Anforderung der Kunden bei meinen Bildern seid den letzten Jahrzehnten fast usschließlich den Computer.Trotzdem liebe ich den Umgang mit echten Stiften, Pinseln und Farben und trainiere das so oft ich kann.Morgens beginne ich die Arbeit um 9 Uhr, mache am späten Nachmittag eine Pause um Zeitmit der Familie zu verbringen und arbeite dann noch einmal Abends bis etwa 24 Uhr.
  • Je peux rester concentré pendant un long temps de travail sur une image ou une planche.De temps en temps, cependant, j'ai besoin de prendre de la distance... Je joue une chanson à la guitare, je vais prendre un café ou je vais faire du sport.Pour le travail, j' utilise par exigence pour mes clients depuis les dix dernières années presque exclusivement un ordinateur. Pourtant, j' aime travailler avec des crayons, des pinceaux bien réels, les peintures et je le fais aussi souvent que je peux. Le matin, je commence à travailler à 9 heure, je fais une pause en fin de journée pour passer du temps avec la famille et ensuite je retourne travailler à nouveau jusqu'à environ minuit.

For Gung Ho you work with Photoshop. In a precedent interview you indicate that you prefer to work on colours and no on inking for example. Could you explain us more this point of view ?

  • Atmosphäre und Tiefe im Bild sind zwei wichtige Elemente für die Geschichten die ich erzähle. Mir ging es darum, mich von den wahnsinnig guten Comic Künstlern zu unterscheiden, die das mit verschiedenen Strichstärken, Schraffuren oder dem Verwenden von trockenem Pinsel hinbekommen, also hab ich die Linie ganz weg gelassen. Die Gefahr dabei ist allerdings durch den Verlust des grafischen Haltes der Linie auch die gute Lesbarkeit zu verlieren. Meine Technik für Gung Ho ist deswegen am ehesten zu vergleichen mit einer Collage. Durch die ausgeschnittenen Silhouetten sind die Bilder gut lesbar und das Verwenden von Texturen und der richtigen Farben erzeugt Atmosphäre, Tiefe im Bild und einen realistischen Eindruck, obwohl die Silhouetten doch abstrakt gehalten sind. Diese Technik manuell zu erzeugen wäre allerdings sehr zeitaufwendig…
  • L'atmosphère et la profondeur dans l'image sont deux éléments importants pour les histoires que je raconte. Il s'agissait pour moi de me distinguer des bandes dessinées si remarquables de ces artistes qui utilisent la force des traits, les hachures ou le pinceau. Donc, j'ai tout à fait abandonné cette ligne. Cependant, le danger est la perte de la limite graphique de la ligne et aussi une certaine lisibilité. Ainsi, ma technique pour Gung Ho est à comparer à un collage. Grâce aux silhouettes découpées, les images sont bien lisibles et l'utilisation des bonnes textures et des bonnes couleurs dans l'image créent une atmosphère, une profondeur et une impression réaliste quand bien même les silhouettes seraient abstraites. Cette technique utilisée manuellement serait cependant très chronophage.

Who are your idols in this art ? What sort of comics do you read ?

  • Idole habe ich eigentlich keine, aber meine Faszination für Comics hat "Peter Pan" von Regis Loisel geweckt. Ich finde es sehr wichtig dass das artwork und der Erzählrythmus gut zur Geschichte passen ! "Polina" von Bastien Vives, "Blacksad" von Guarnido und Canales, "5 Songs" von Gipi, "Siegfried" von Alex Alice, "Trios Ombres" von Pedrosa, "Autoroute du Soleil" von Baru, "Saga" von Vaughan und Staples, "Hellboy" von Mignola, "Adler Roms" von Enrico Marini und viele viele mehr sind gute Beispiele dafür. Auch sehr interessant finde ich die "afterworks" Bücher von IMAGE und die "Out of Picture" Bücher von Paquet, in denen sehr gute Künstler aus der amerikanischen Animations Industrie nach der Arbeit eigene Geschichten in Comicform umsetzen.
  • Je n'ai pas d' idoles, mais ma fascination pour la bande dessinée « Peter Pan » de Regis Loisel est réelle. Je pense qu'il est très important que le graphisme et le rythme narratif aillent bien ensemble pour l'histoire ! « Polina » de Bastien Vives, « Blacksad » de Guarnido et Canales, « Le local » par Gipi, « Siegfried » par Alex Alice, «Trois Ombres » de Pedrosa, « Autoroute du Soleil » de Baru, « Saga » par Vaughan et Staples, « Hellboy » par Mignola, «les Aigles de Rome" par Enrico Marini et beaucoup d'autres sont de bons exemples. Je trouve aussi très intéressant, les «Afterworks" publié par Image Comics ou « Out of Picture » de Paquet dans lequel de très bons artistes de l'industrie de l'animation américaine montrent leurs propres histoires sous forme de bandes dessinées.

What are your next projects ? In what sort of universe do you want to take us away in the future ?

  • Gung Ho wird mich noch einige Zeit beschäftigen und was danach kommt kann ich noch nicht sagen. Man entwickelt sich ja stetig weiter…
  • Gung Ho m'occupera encore un bon moment. Pour la suite je ne peux pas dire. C'est en permanente évolution...

Merci Thomas pour vos réponses et à bientôt avec Gung Ho et d'autres projets.

Interview de Thomas von Kummant pour Gung Ho chez Paquet.
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24 avril 2015 5 24 /04 /avril /2015 06:55
La page érotique d'Oncle Fumetti...  Druuna et Paolo Eleuteri Serpieri.

C'est le printemps !! Mais surtout c'est beau. Oui l'érotisme dans la Bande Dessinée est un genre important et esthétique. Il est important et réussi. Il n'est pas seulement le prétexte à la lubricité mal assumée d' adulescents libidineux. En ouverture de cette nouvelle rubrique, le Vieux Fumetti s'est dit : « Eh basta !!! On doit pouvoir tout montrer et on doit parler de tout » Commençons par un Maître et qu'écris je un Maître, un Mister. Paolo Eleuteri Serpieri est un Mister. Ce qui est drôle c'est ce dessinateur-scénariste né en 1944, intégre Rome, la cité des Papes, très jeune. Il apprend le dessin à l'institut des Arts de la ville éternelle. Il peint et en 1975 tombe dans le chaudron de la BD. Il commence par de pieux dessins et de saints livres ; «Découvrir la Bible» dessine-t-il pour Larousse en 1980. Heureusement dès 1985, il «croise» la route de Druuna. Son héroïne occupera une grande partie de sa vie artistique. Il lui consacre 8 volumes. C'est le succés avec un million d'albums vendus et des traductions en 20 langues. Mais a-t-on vraiment besoin de lire ? Plutôt regarder.

Druuna est une héroïne qui vit dans un monde post-apocalyptique. Le monde est corrompu et infesté par un virus qui transforme les êtres humains en monstres. La belle traverse cet univers et vit des aventures diverses tout en se livrant à des activités presque... Pornographiques. C'est très libertain et très sensuel. Il convient de dire que les formes avantageuses de la Belle se prête à de multiples espiègleries horizontales....A moins que ce ne soit verticales ?

Au delà du prétexte, Serpieri est un artiste époustouflant de talent. Il a reçu un Harvey Award et les américains sont assez peu portés à récompenser les étrangers. Son héroïne réveille les sens et Le Vieux Fumetti n'avait pas besoin de cela. Non pas besoin !!!! Allez à plus tard.

La page érotique d'Oncle Fumetti...  Druuna et Paolo Eleuteri Serpieri.
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21 avril 2015 2 21 /04 /avril /2015 06:55
Earth 2 – tome 1 de James Robinson et Nicola Scott chez Urban Comics.

Le synopsis de Urban Comics :

«Il y a cinq ans, Darkseid, le tyran d’Apokolips, tenta de conquérir la Terre, à l’aide de ses troupes d’assauts. Mais si, sur « notre » Terre, les héros de la Ligue de Justice purent repousser l’invasion, les héros de « Terre-2 », une Terre parallèle, essuyèrent de nombreuses pertes et maintiennent depuis une victoire fragile. Aujourd’hui, une nouvelle menace apparaît, sous la forme de la Nécrose, et de nouvelles « Merveilles » vont devoir se dresser contre elle. »

C'est un magnifique album que propose Urban Comics. Toutefois, ne vous y trompez pas, Nicola Scott qui figure sur la jacquette, n'a pas oeuvré seule au dessin. Il faut bien en mettre une en avant, eh oui !!!cette talentueuse australienne est une femme. Ils étaient pas loins de cinq pour réaliser ce travail. Mais quel travail !!! les planches sont belles. Alors certes ce n'est plus l'âge d'or. Il y a du Photoshop dans l'air mais quand même, c'est somptueux. Après vient le scénario. On sait que les américains affectionnent le travail de groupe. Brain Storming quand tu nous tiens. Là que nenni l'excellent James Robinson tient les rènes. Il est en forme et nous propose une histoire passionnante. Au final il y a une œuvre sortie sous forme de périodiques et qui est là, présentée dans une belle reliure de 232 pages. C'est proposé à un prix très raisonnable. C'est un objet-livre très esthétique avec une aventure passionnante et agréable à l'oeil. De quoi se plaint-on ?

Nicola Scott est australienne. Dès 2001 elle se destine à une carrière dans le dessin. Elle vient au célébrissime San Diego Comic-Con pour démarcher les maisons d'éditions US. Dès 2004 elle publie des albums de Star Wars chez Dark Horse. Elle intègre DC Comics en 2007 pour le projet Birds of Prey qu'elle réalise avec Gail Simone. Elle travaille aussi sur Teen Titans ou Superman. Vint ensuite ce projet.

James Robinson est anglais. Il est scénariste. Il travaille avec les Majors ; Image Comics, Marvel, DC. Il reçoit trois prix en 1997, dont deux Eisner pour des scénarios.

Earth 2 – tome 1 de James Robinson et Nicola Scott chez Urban Comics.
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19 avril 2015 7 19 /04 /avril /2015 06:55

C'est dimanche et donc c'est le moment de la vidéo du Dimanche matin chez Oncle Fumetti. Forrest, Druillet, Gigi et le génialissime papa de Gaston Lagaffe, Franquin. Merci à l'INA. www.ina.fr

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18 avril 2015 6 18 /04 /avril /2015 06:55
Interview de Héloïse Grandin, libraire à L’Armitière à Rouen.

Oncle Fumetti continue d’explorer le monde du 9ème art. Si les dessinateurs et les scénaristes sont des acteurs majeurs de ce secteur artistique mais aussi économique. Si les éditeurs sont les personnes qui les « produisent », il est un acteur qui n’est pas neutre dans la réussite d’un livre ou dans la carrière des créateurs ; le libraire. Il est celui qui met en contact la création , « le produit » avec le client final, celui qui achète. Oncle Fumetti a voulu en savoir plus et le mieux c’était de questionner une spécialiste ; Héloïse Grandin de la librairie L’Armitière à Rouen.

Bonjour Héloïse Grandin, comment devient-on libraire spécialisée en BD quand on est dans une grande librairie? Est-ce le hasard ? Le goût pour ce style de livres ? Est-ce une compétence particulière ? Comment devient-on compétent dans ce domaine particulier ?

Comment devient-on libraire spécialisée BD ? Je ne me vois pas comme une spécialiste de la BD mais plutôt comme une amoureuse ou une passionnée. Je suis rentrée à l'Armitière comme étudiante l'été et je ne suis jamais repartie. J'ai pu évoluer et il y a 4 ans, quand le libraire en place en BD est parti, j'ai fait savoir que ça m'intéressait. Je baigne dans cet univers depuis l'enfance, mon père étant un grand amateur, voir collectionneur de BD. Enfant j'ai bien sur lu Tintin, Boule et Bill, Gaston, Astérix et autres mais aussi Zoé et Arthur ou encore Modeste et Pompon. Puis ado, ça a été Les Passagers du vent, Julie Wood (mon héroïne!), Julie Claire et Cécile ou les Léo (Aldébaran et cie). Ensuite je crois que la compétence vient en lisant un peu de tout. En affutant ses préférences, en dévorant l'oeuvre d'auteurs en particuliers, en feuilletant, en essayant. Et puis, en étant à l'écoute des clients.

Comme Oncle Fumetti se doute qu’il y a un acheteur au-dessus de vous, après ce premier échelon ou premier filtre, comment organisez-vous votre rayon ? Comment opérez-vous vos choix ? Comment se fait le choix de la mise en avant ? Qui décide et en fonction de quels critères est-ce décidé ? Veillez-vous à laisser sa place, sa chance à chacun ?

Vaste sujet... Effectivement, je n'effectue pas moi-même les achats de nouveautés, seulement le réassort. Pour ce qui est de la mise en place, je suis assez libre de mes choix. Si j'ai aimé une BD plus particulièrement, je vais faire en sorte de la mettre en avant, soit par un bandeau coup de coeur, soit simplement en la conseillant au plus grand nombre! Après, bien sûr, il y a des impératifs. Prenez des titres comme Astérix ou Blake et Mortimer par exemple. On ne peut tout simplement pas passer à côté donc bien sûr, ils sont mis en avant, en général en grand nombre. La librairie est un lieu d'échange, de culture mais avant tout un commerce ... Quand à laisser sa chance à chacun. C'est parfois compliqué, notamment en fin d'années, les sorties étant extrêmement nombreuses, c'est difficile de tout mettre en avant. Alors il arrive parfois que certaines pépites passent à la trappe et c'est bien dommage. Mais c'est pareil dans chaque rayon de la librairie, pas uniquement en BD.

Comment concilie-t-on dans les rayons les différentes classes d’âge, thématiques, styles, maisons d’éditions. On sait que le secteur de la distribution est soumis à des tailles de « facing », à des contingences commerciales avec les maisons d’éditions sur les surfaces de vente, sur la mise en avant et il y a de plus en plus de BD. Cela doit être difficile non ?

Oui et non. Le rayon est divisé en 3 sous rayons: il y a un rayon jeunesse, une partie séries et une partie "auteurs". Les classements sont vraiment spécifiques d'une librairie à une autre. C'est parfois compliqué de faire la différence entre ado et adultes mais je crois que c'est propre à chaque secteur. Encore une fois, je suis assez libre de mon classement, l'avantage étant que je sois seule dans ce rayon. Mais pour être franche, ça n'est pas toujours un classement logique :). Enfin, il l'est pour moi, pas pour les autres. Mais c'est aussi à ça que sert le libraire! Conseiller, diriger, aider le client dans ses choix.

Chris Ware - Building Stories

Chris Ware - Building Stories

Est-ce avant tout une histoire commerciale ou est-ce aussi une histoire de goût de lecture ou de choix artistique pour ce qui concerne une BD qui est aussi une œuvre artistique, graphique ?

C'est clairement une histoire commerciale pour certains titres. Quant aux autres, c'est une histoire de goût mais pas forcément les miens. Il y a une clientèle fidèle, notamment du côté des enfants, je sais donc ce qui peut plaire ou non. Bien sûr, j'essaie de mettre mes coups de coeur en avant mais comme vous le soulignez, une BD est une oeuvre graphique et artistique. C'est très subjectif, encore plus qu'un roman puisqu'en dehors de l'histoire racontée, il faut aussi être sensible au dessin, au coup de crayon, à ce que le dessinateur a voulu faire passer à travers son dessin.

Vivez-vous les invendus et leurs retours aux diffuseurs comme un échec ? C’est une façon de constater que l’on n’a pas su faire adhérer le lecteur pour un livre que l’on a choisi ?

Non, pas du tout! Comme je le soulignais plus haut, il y a énormément de sorties, chaque semaine alors forcément, il y a des retours obligatoires. Même si le but étant de vendre un maximum de titres bien sûr. Quant au fait de ne pas avoir su faire adhérer le lecteur à un coup de coeur et bien tant pis ! Encore une fois, tout est question de subjectivité. Je préfère me réjouir de voir partir entre les mains d'un lecteur ceux que j'ai aimé plutôt que de m'attrister de les voir repartir chez l'éditeur.

Des BD sont-elles censurées ? Existe-t-il une censure des libraires ?

C'est une très bonne question! Je ne m'étais jamais interrogée à ce sujet. Oui, je pense qu'en BD comme dans d'autres rayons, des BD peuvent être censurées mais personnellement, je ne l'ai jamais fait. La censure étant une privation de liberté, à mon sens. Encore une fois, tout est question de goût. Ce n'est pas parce que le libraire n'aime pas ou juge qu'un livre n'a pas sa place dans son rayon qu'il doit l'interdire. Ce n'est pas son rôle.

Est-ce que la typologie des clients entre en ligne de compte ? Plus simplement est-ce que l’on met en avant des livres en se disant que sa clientèle traditionnelle va acheter et donc que le chiffre d’affaires va être bon ou y-a-t-il encore une place pour l’œuvre atypique qui étonne, dérange ou sort des « sentiers battus » ?

Oui, clairement. J'aime la BD mais il faut aussi penser à manger et pour avoir un salaire à la fin du mois, il faut vendre un minimum :)

Mais quand des nouveautés arrivent, je pense à certains clients. Je me dis que telle ou telle BD peut plaire à telle ou telle personne et je fais en sorte soit de la mettre en avant, soit de la sortir des rayons pour la conseiller lorsque je vois la personne concernée. Mais malgré cela, il y a toujours de la place pour les BD atypiques. Je pense notamment à celle de Manu Larcenet "Microcosme" ou encore celle de Chris Ware " Building stories". Heureusement que ces BD peuvent encore exister d'ailleurs ! Ce serait un peu monotone si l'on avait toujours le même genre d'ouvrages.

Est-ce que l’on peut laisser ses goûts personnels de côté en arrivant à la librairie ? Quels sont d’ailleurs vos goûts personnels en matière de BD ? Si ce n’est pas indiscret…

Je crois qu'il est important de ne pas laisser ses goûts personnels de côté justement! Bien au contraire, c'est ce qui fait la force d'un libraire. Il faut bien sûr être ouvert aux autres mais les goûts personnels sont importants.

Je suis assez éclectique dans mes lectures. J'aime beaucoup le dessin de Gibrat (Le sursis est l'une de mes BD préférées). Larcenet, Chabouté, des séries comme De Cape et de Crocs, Blacksad, Pico Bogue ou les Carnets de Cerise (pour ne pas laisser la BD jeunesse de côté). Les mondes d'Aldébaran, Panaccione, Craig Thomspon (Blankets), Bastien Vives (Dans mes yeux, Polina) ... Et beaucoup, beaucoup d'autres !!

En tant que libraire, qu’est-ce qui vous fait le plus plaisir ? Voir se vendre une œuvre différente qui aura été mise en avant par vous ou autre chose ?

Pas forcément. Forcément, voir une BD que j'ai aimée et mise en avant se vendre me fait plaisir. Mais j'aime beaucoup partager avec les lecteurs. Adultes comme enfants mais j'avoue être assez fière lorsqu'un enfant ne lisant pas beaucoup revient me voir pour acheter les tomes suivants de la série que je lui avait conseillé. Si j'ai choisi ce métier c'est pour les livres d'une part mais aussi pour l'échange, le partage, le débat qu'il peut susciter, que ce soit avec les clients/lecteurs comme avec les collègues.

Merci Héloïse Grandin pour vos réponses. Nous entrerons tous dans une librairie avec un autre regard.

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