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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 22:41

Antoine Ozanam est un scénariste heureux. Ce mois-ci sortent deux de ses livres ; Klaw travaillé avec Joël Jurion au dessin chez Le Lombard et L'Ombre blanche développé avec Antoine Carrion chez Soleil Productions. Il a accepté gentiment de répondre aux questions d'Oncle Fumetti. C'est riche, intéressant et pas dénoué d' humour. Bonne découverte.

 

 

OZanam

 

 

Bonjour Antoine. Même si on peut lire des éléments sur toi sur internet on te connaît encore peu. Qui es-tu ? D'où viens tu ?

 

Ohlala, ça commence fort ! Homme de type caucasien de bientôt 43 ans. 1m72, brun et myope. Avec 5 kilos en trop. Ayant déménagé 15 fois (3 ans en moyenne donc), j’ai du mal à dire d’où je viens. Disons que je suis un banlieusard parisien qui a réussi à s’enfuir. 


 

Comment en vient-on à écrire des scénarios pour la bande dessinée ? Est-ce que une vocation ?

 

 

Faire de la BD est une vocation. Mais comme tout le monde (comme tous les gamins), je me projetais dans le dessin. J’ai mis assez longtemps à comprendre que je préférais raconter des histoires que les dessiner. Mais dès que j’ai compris, ça a été une évidence.


 

On trouve trace de toi dans le 9ème art pour des publications depuis 1999 environ. Tu as commencé, je crois, par un album Hotel Noir sorti chez Paquet, que tu as dessiné avec Bruno Lachard. Peux-tu nous en parler ?

 

 

J’ai connu Bruno à Bruxelles pendant mes courtes études à Saint Luc. Quelques années plus tard, il m’a fait rencontrer Paquet. Je lui ai montré mon book et il a flashé sur des illustrations qui mêlaient pate à modeler et dessin. Il m’a dit « si tu fais une histoire avec cette technique, je te signe ». Bruno est venu assez vite dans le projet. Il a modelé tous les persos et a dessiné toutes les affiches de propagande que l’on peut voir sur les murs de la ville. 

Tout allait bien jusqu’à la publication de l’album ! Au dernier moment, Paquet a changé de format… puis à la sortie, il a changé de diffuseur… C’est ce que l’on appelle « apprendre son métier ».

 


HOTELNOIRCOUV.jpg
Pourquoi ne dessines-tu plus ?
Le dessin n’a jamais été une évidence. Et faire des planches a été une véritable souffrance physique. À la limite, je serais plus un illustrateur qu’un dessinateur. Mais même là, il faudrait vraiment que je me fasse violence. Du coup, je dessine encore mais uniquement pour mon plaisir. Et ça redevient une évidence…

Quels sont tes thèmes de scénarios préférés ?
Le mot d’ordre dans tout ce que j’écris, c’est « liberté ». Je veux me sentir libre d’écrire ce qui me fait plaisir au moment où je le fais. Je ne suis pas du genre à vouloir creuser un sillon pour qu’on me reconnaisse… Je préfère que le lecteur se souvienne de mon histoire que de mon nom. Du coup, ça ouvre un énorme champ de thèmes possibles. 
Mais si je regarde bien, je crois qu’il y a certaines choses qui reviennent : La double identité, les actes manqués…


Qu’est ce qui te permet d’élaborer des scénarios ? Comment travailles tu ? Comment trouves-tu tes sujets ? Quel est ton rythme de travail ?
Au départ de l’écriture, il y a le dessin. Je suis du genre à attendre de trouver le bon dessinateur avant d’écrire. Bien sûr, avant, il y a des idées qui me trottent dans la tête. Mais ça devient concret avec le dessin. D’ailleurs les gens qui bossent avec moi savent que pour me stimuler rien ne vaut un croquis…
Pendant longtemps, ça m’a obligé à avancer sur une historie avec trois ou quatre pages de décalage avec le dessinateur. Mais j’ai maintenant envie d’écrire mes histoires d’un seul trait (ce qui n’empêche pas les relectures). J’ai l’impression de perdre de la spontanéité. On verra.
Pour les sujets, c’est moins conscient. Il y a des « choses » intimement liées à ce que je suis. Qui m’ont construit en tant qu’homme et que j’ai envie de partager. Ça peut être une atmosphère musicale ou la vie fictive d’un perso de roman. C’est de plus en plus la vie de gens réels. Après tout, à quoi bon inventer quand la réalité est encore plus folle.
Le rythme varie beaucoup. Mais il n’a rien à voir avec les parutions d’une année. A la limite, j’écris forcément plus que ce qui sort en une année. Puis qu’il y a aussi les choses que j’abandonne ou que je mets de coté… et puis, c’est sans compter le fait qu’une histoire peut rester très longtemps en gestation dans ma tête.

Préfères tu les séries ou les « one shots » ? Qu'est ce que détermine la longueur d'une œuvre ?
J’adore les deux ! Je dirais même que l’un ne va pas sans l’autre. J’aime que le lecteur ait toute l’histoire d’un coup car il peut juger du contenu d’un seul coup. Mais j’aime aussi l’idée que l’on puisse faire une véritable série où le rendez-vous serait pris avec le lecteur tous les ans. Malheureusement, c’est très dur à mettre en place. 
En tant que lecteur, que Franck Legall annonce qu’il va refaire un Théodore Poussin, c’est comme si un pote me téléphonait pour me dire qu’il va revenir de voyage et qu’il aimerait passer à la maison.  J’aimerai bien pouvoir créer ça. Pour l’instant, je n’ai fait que des miniséries... 

Parle nous de Klaw qui est un de tes derniers albums conçu avec la collaboration de Jöel Jurion ? Qui a eu l'idée ?
L’idée de travailler ensemble ? Je connaissais Joël par le biais d’un copain. Un jour, il m’a demandé si je serais intéressé de bosser avec lui ! La réponse était évidente. Mais je n’avais pas osé lui proposer. 
L’idée de l’histoire, c’est ma pomme. Mais j’avais vu certains croquis de Joël qui m’avaient fait penser qu’il serait la bonne personne pour une histoire de ce type.

Klaw couv-copie-1
C’est un tryptique. Pourquoi trois albums ? Cela tient au scénario ou est-ce une volonté de se limiter ? Les albums suivants sortent très rapidement, le dernier en août. Pourquoi ? Envie de passer vite à autre chose ?
Au départ, je voulais lancer une véritable série. Un « ongoing ». Avec un album par an pendant 60 ans. Mais ne voulant pas effrayer ni Joël ni Le lombard, j’ai vu qu’il me fallait 3 albums pour tout mettre en place. Pour que si ça s’arrêtait le lecteur ne soit pas frustré de ne pas en avoir assez. Là, on va voir évoluer Ange qui passe du préado au jeune adulte. Il y a une vraie fin pour moi au bout des trois tomes. Mais elle est ouverte… disons qu’on en reste à un truc qui pourrait s’approcher de « ils vécurent heureux ». Mais on ne dit pas comment ils y arrivent.
Pour cette sortie rapprochée, c’est une idée du Lombard qui nous a dit que cela pourrait rassurer le public de savoir que les trois tomes existent déjà. Je tiens d’ailleurs à les remercier d’avoir gardé notre travail sous le coude aussi longtemps.  
Mais s’il est possible de ne pas passer à autre chose, j’en serais ravi. J’aimerai bien faire un long bout de route avec Ange. 


Pourquoi as-tu travaillé sur ce projet avec Joël ? Comment avez vous collaboré ?
L’histoire de Klaw été déjà bien avancée quand Joël m’a proposé de bosser avec lui. Et il a fait les trois premières pages très vite. Si bien qu’on a présenté le projet en un temps record. Et l’acceptation par Le lombard s’est fait encore plus vite. Du coup, on a avancé comme je le disais tout à l’heure : avec 5 pages d’écart ! Ce qui a fait que j’ai vécu quatre ans avec Ange et toute la troupe. Comme Joël n’habite pas près de chez moi, tout s’est passé grâce à la magie du web. 

Qu’est ce qui fait la particularité d’une collaboration avec lui ? Quelle est sa force ? Ses faiblesses ?
Joël est assez facile à vivre. Je lui envoie un découpage écrit, et il tombe une super page très dynamique. Ses persos ont une force incroyable. Donc tout coule de source. Sa seule faiblesse est de douter de lui de temps en temps. Il vous montre un dessin formidable et il vous demande si ça peut aller. 

Tu as travaillé avec Casterman, Soleil, Ankama et beaucoup d’autres et toc !!! cette fois-ci avec Le Lombard. Pourquoi ?
 
Pour le Lombard, ça vient des contacts de Joël. Je connaissais Pôl du temps où il était libraire. Les retrouvailles ont été faciles. Et puis pour un projet comme ça, il faut un éditeur qui y croit. Pôl a été super dans le rôle. Par la suite, tout le staff du Lombard s’est montré plus qu’à la hauteur. Ça a été une super expérience. 
C’est d’ailleurs pour ça que de temps en temps, je vais « picorer » chez un autre éditeur : pour voir comment ça se passe ailleurs. Mais je suis d’un naturel fidèle. Donc, je favorise toujours les éditeurs avec qui j’ai déjà travaillé et avec qui ça s’et très bien passé. 

Quels sont tes maîtres dans ton domaine ? Qui t’a inspiré ? Et dans les dessinateurs ?
Ils sont très nombreux à m’avoir mis des claques ! Makyo, Letendre, Yann et Benoît Peeters pour commencer. Mais mes « maitres » pour le scénario ce sont Carlos Trillo et Peter Milligan. J’aime leur façon de rythmer leur récit. 
Après, il y a Le maitre. Celui qui se permet de dessiner aussi bien qu’il écrit : Andréas ! Ce type est un génie. Il ose vraiment tout. 
Pour les dessinateurs, ça va vite devenir un hall of fame ! Je n’en citerai donc que trois : Horacio Altuna, Duncan Fegredo et Riff Reb’s. Mais il y en a plein d’autres.

Si tu devais emmener 5 BD sur une île déserte lesquelles prendrais tu ?
On a le droit aux intégrales ? En tout cas, je vais tricher, je ne parlerai pas de ceux que j’ai déjà cité (sinon, il va y en avoir que pour Andreas et Altuna). 
Donc : Perramus (Breccia), Cages (Mc Kean), Trait de craie (Prado), Murmure (Mattotti) et Silence (Comès).


L’Ombre blanche  que tu as travaillé avec Antoine Carrion sort ce mois-ci également chez Soleil Productions. Peux tu nous en parler ?
Là encore, c’est la tentation de faire une série. Le premier cycle est de deux albums. Avec une vraie fin. Mais l’univers mis en place est assez large pour que l’on puisse aller très loin. 
C’est mon quatrième album avec Antoine Carrion (aka Tentacle Eye). Je crois que nous sommes arrivés à un moment dans notre collaboration où nous nous connaissons assez pour tenter des choses plus ambitieuses du point vu développement. Pour cette histoire, Antoine m’a demandé de faire un récit d’Heroic fantasy. Comme je crois vraiment ne rien à avoir à raconter sur le sujet, j’ai dit oui en faisant un récit sans héroïsme et sans fantasy… Cela donne une histoire médiévale un peu brute, sèche. 

ombre blanche
Quels sont tes projets à venir ?
Pour cette année, il y a donc la suite de L’ombre blanche et celle de Klaw. Il y aura aussi un album chez Daniel Maghen réalisé aussi par Antoine Carrion. Il s’agit de Temujin. Une relecture de la naissance de Gengis Khan. Là encore, il est question d’identité des personnages puisque notre Temujin n’est pas Gengis Khan. Le récit est orienté « initiation shamanique »…
L’année prochaine, ça sera le retour des one-shots et du polar. Puisqu’il y aura 3 polars bien rudes. L’un avec Rica (avec qui j’avais déjà fait e dans l’eau) et les autres par des dessinateurs étrangers pas encore connus chez nous mais qui risquent fort de marquer les esprits. Il devrait y avoir aussi un ovni dessiné par Lelis (auteur avec qui j’ai fait
Last Bullets)…
           
Mais en fait, je suis déjà en train de préparer 2015 ! Et là, il va y avoir des surprises ! Avec des récits ou la poussière se disputera la place avec le sang ! Et aussi une petite perle au Lombard avec Julia Bax qui réalisera tout un album à l’aquarelle…

Et bien nous reparlerons de tout cela avec plaisir. Merci Antoine pour tes réponses et à bientôt donc pour découvrir tes réalisations futures.

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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 19:37

Le synopsis de Dargaud :

 

« Le Monde de Milo se situe tout près de cette maison au bord du lac, dans laquelle il est si souvent seul. Un jour, il trouve un magnifique poisson d'or, et sa vie bascule ! Car après le merveilleux poisson, c'est un homme à tête de crapaud, puis un autre à tête d'aigle qui apparaissent, bientôt suivis par une jeune fille prisonnière. Milo découvre que, de l'autre côté du lac, existe un monde fantastique dans lequel une bataille entre le Bien et le Mal fait rage. Il comprend surtout qu'il n'est pas impliqué dans cette histoire par hasard... »

 

lemondedemilo.jpg

 

 

C'est sur un album très particulier que l'Oncle Fumetti a choisi d'écrire ce soir. Il s'agit de la dernière création du scénariste Richard Marazano. Il a choisi de transposer un conte chinois dans un contexte européen. Dans la réalisation c'est plus complexe que cela. Le dessinateur, le talentueux Christophe Ferreira qui nous « vient » du Japon applique un style très manga à cet album. En fait c'est une BD transversale...Sino-franco-japonaise tant les contrastes sont marqués.

Pour le dessin on pourrait se croire chez Miyazaki ou dans le dessin animé « Tom Sawyer » du Club Dorothée. Ce n'est pas péjoratif d'ailleurs. Le récit est chinois ou plutôt le style de l'histoire avec un poisson voile comme on en trouve en Chine. Pour le reste, le contexte est européen et la BD un vrai format franco-belge. En final tout cela fonctionne bien. C'est annoncé comme devant concerner les pré ados ou les adolescents. Nul doute que les adulescents liront et apprécieront aussi ce livre. Il est sorti depuis quatre jours. C'est un diptyque donc attendez vous à une suite.

 

Richard Marazano est né en 1971. Il rejoint l’atelier BD de l’école des beaux-arts d’Angoulême et fréquente l’atelier Sanzot avant de s’installer à Bruxelles. Il est aujourd’hui l’auteur d’une œuvre de bande dessinée importante parmi laquelle on peut citer, chez Dargaud, Le Complexe du chimpanzé dessiné par Ponzio. Il est prolixe et est un talent reconnu.

 

Christophe Ferreira est né en 1975. Il étudie à l'école des Gobelins. Depuis plusieurs années il vit et travaille au Japon. C'est là-bas que Richard Marazano est allé le chercher avec Alex Alice. En 2007 il avait participé à Persépolis, le film d'animation de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud.

C'est donc un spécialiste de l'animation qui fait escale dans le monde du 9ème Art. 

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24 mars 2013 7 24 /03 /mars /2013 15:20

Le synopsis de Mosquito :

 

« Dans un pays d'Europe Centrale à la veille d'un conflit que l'on pressent ravageur, un personnage mystérieux tente de renouer les fils de son passé. Marcelé brillant auteur trop longtemps absent, nous revient avec Rodolphe au scénario pour un récit poignant et troublant. »

 

Markheim-cover.jpg

 

Philippe Marcelé... En voilà un auteur singulier. Voilà un dessinateur qui va fêter ses quarante ans de carrière sans que l'on s'en rende compte et sans que qui ce soit en parle ou ne l'évoque. Pas de rétrospective dont on ait entendu parler. Remarquez l'artiste est vigoureux. On le croit inusable. Markheim est là pour nous le prouver. C'est en tout cas un de nos dessinateurs les plus talentueux. Pensez qu'il a commencé en 1974 en étant publié chez Charlie Mensuel. Il semble que ce soit le 21 ème album. Une réussite. C'est esthétiquement très fin et élégant. L'histoire est fantastique. Vous avez lu le synopsis et le Vieux Fumetti ne va pas en faire des tonnes. Pourtant, il y a de la qualité et plus que cela encore.


Des planches superbes, bien découpées. Du noir et blanc ; du gris. Des traits fins. Des cases vastes qui occupent l'espace, comme s'il fallait repousser les limites de la page. Des plans superbes, travaillés...Et ce rythme envoutant, mystérieux. Une vraie réussite vous dis-je. Rodolphe le vieux complice est là. On sait déjà beaucoup de leur travail en commun depuis Gothic chez Delcourt et leurs albums construits pas à pas. Du travail d'artisans. Du travail de puristes. Il en reste peu. Ne goûtons pas notre plaisir. C'est sorti en février chez Mosquito. Indispensable.

 

Philippe Marcelé est né en 1943. Il fait ses études à Bordeaux puis à Paris. Il est publié par Charlie Mensuel, par Pilote ou l'Echo des savanes. Il publie une vingtaine d'albums entre 1974 et maintenant. Ses univers sont la science fiction, le fantastique. Son dessin est classique, fin et élégant. Un artisan du 9ème Art.

 

 

Rodolphe Daniel Jacquette est né en 1948 en région parisienne. Il est écrivain et scénariste de bandes dessinées. Il est professeur de lettres. Son talent lui fait côtoyer les plus grands...Jacques Lob, Jacques Ferrandez...Il révèle la quête de l'oiseau du temps de Loisel et Le Tendre. Un très grand scénariste. Un des référents de son époque dans son domaine.

 

Marcele.jpg  rodolphe.jpg

 

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21 mars 2013 4 21 /03 /mars /2013 06:52

et il informe tout le monde qu' il est amoureux d'Evelyne qu'on se le dise et qu'on le sache. 

C'est un joli moment pour le confirmer.

 

printemps.jpg

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20 mars 2013 3 20 /03 /mars /2013 22:20

mort_cinder--1-.jpg

 

 

Alberto Breccia...Enseigne-t-on ce nom dans les écoles de bande dessinée ? Parle-t-on de ce dessinateur dans les écoles des Beaux Arts ? Fussent-elles à Angoulême, à Florence ou encore à Tournai ? Le vieil homme en doute. Il soupire l' ancêtre. Il ronchonne. Il en dort mal. Il se tourne et se retourne dans son lit. Qui en parle encore ? Alberto Breccia...

 

Il naquit en 1919 à Montevidéo en Uruguay avant de migrer pour Buenos Aires. Dès 1939, il collabore avec des magazines tels que Tits Bits ou encore Rataplan dans lesquels il crée des comics strips. En 1950, il devient membre du Groupe de Venice qui rassemble des membres de la diaspara italienne en Amérique du Sud. Il y croise Hugo Pratt, Horacio Lalia ou Faustinelli. Avec le créateur de Corto Maltese, il crée la Pan American School of Art à Buenos Aires. En 1957, il rejoint l'éditeur Editorial Frontera. Il y travaille sous la direction de Hector German Osterheld, génial scénariste et directeur de collection.

 

Ils travaillent ensemble sur de nombreux projets dont notamment le très étonnant Sherlock Time. En 1962, les deux hommes collaborent sur ce qui sera leur projet le plus aboutis ; Mort Cinder

 

  mort_cinder.jpg

 

 

Mort Cinder est une série de fiction et d'horreur avec un personnage éponyme. Il est considéré comme l'une des meilleures bandes dessinées jamais produites en Argentine. Cinder est un homme énigmatique qui revient d'entre les morts à chaque fois qu'il est tué ou qu'il décède. Dans sa toute première apparition, Cinder a été présenté comme un assassin qui vient d'être exécuté. Il a vécu depuis l'Antiquité, et a participé à de nombreux épisodes historiques célèbres, y compris la construction de la Tour de Babel, la Première Guerre mondiale et la bataille des Thermopyles. Son origine, ainsi que ses compétences extra-terrestres, n'ont jamais été expliquées par les auteurs. Il a été décrit comme «une conscience inquiète de l'humanité, un témoin, parfois douloureusement des grands et petits événements de l'humanité ».

 

C'est une des grandes créations du monde de la Bande Dessinée mondiale. Il reste très peu connu en Europe et notamment en France. Il n'a pas été éédité depuis longtemps dans notre pays ce qui constitue une faute. Les jeunes générations doivent connaître le trait génial de Alberto Breccia et son utilisation magistrale du noir et blanc et des ombrages. La collaboration entre Osterheld et Breccia restera comme étant une des plus brillantes de l'histoire du 9ème Art.

 

Pour le Vieux Fumetti, Breccia Père, son fils a pris la succession de son père non sans brio, est sur la même ligne que Sergio Toppi ou Victor de la Fuente dans le même style. Des génies du 9ème Art.

 

Breccia.jpg

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18 mars 2013 1 18 /03 /mars /2013 09:59

Le synopsis de Soleil :

 

«Après l’élimination du Cénacle, les Fathers of Realms ont le champ libre. Décapités, les ordres occultes ne sont plus en mesure de leur faire obstacle. Et avec le concours du seigneur Nabazg, une puissante créature de l’ombre, ils peuvent terminer le pont qui permettra l’arrivée des démons sur Terre. La traîtrise de Zachary Ritt a été découverte et le biologiste n’a pas survécu à son affrontement avec Lynn. Mais en le tuant, la jeune femme ne s’est-elle pas privée d’un allié en plus d’un ami ? Alors qu’elle découvre être la Mandragore, un hybride mi-humain mi-démon, elle ne peut désormais compter que sur Marcellus Gunderson pour échapper à son destin. »

 

Lamandragorecouv-jpg

 

 

Deuxième et dernier tome de cette histoire fantastique écrite par Sylvain Cordurié. C'est un vrai beau scénario original avec des sociétés secrètes, des êtres hors du commun, des luttes souterraines pour sauver ou pas l'humanité. Il n'y en a plus beaucoup de ce niveau. Alors cela se passe à l'époque victorienne comme souvent. C'est incroyable comme cette période est utilisée pour narrer des histoires troubles et dangereuses. Il est vrai qu'elle a été à la croisée des «mondes ». C'est l'apogée de l'Empire britannique. C'est le début de la révolution industrielle. C'est une rupture sociétale avec les exodes ruraux vers les cités et le travail dans les usines...Les villes grossissent, les faubourgs sont troubles et sont autant de zones de non droit. La médecine se développe et avec elle une cohorte de savants fous ou en recherche de progrès médicaux. La littérature anglo-saxonne a su l'utiliser avec habilité...Conan Doyle, HG Wells. La littérature moderne également. Sylvain Cordurié a un vrai savoir faire dans ce domaine. Il sait raconter une histoire. Il a une vraie science du rythme et de la maîtrise du suspense. C'est bien mené. Il y a ce qu'il faut de rebondissements. L'héroïne a tout pour plaire. Elle est belle, puissante. Elle a ce qu'il faut d'humanité pour favoriser la projection vers elle du lecteur et de distance pour qu'elle reste à sa place et le lectorat à la sienne. Le dessin est superbe. Les dessinateurs italiens nous donnent tous à vérifier que leurs techniques et leur virtuosité artistique sont parfaites. Marco Santucci est un artiste réputé avec un déjà très beau parcours. Les couleurs sont au diapason. Nous avions pu déjà apprécié le travail d'Axel Gonzalbo sur le tome 1 ou sur d'autres albums. Sa réputation n'est plus à construire. Très beau travail que le sien. En résumé, un beau scénario maîtrisé et une réalisation parfaite. Oncle Fumetti prend. L'album est sorti.

 

Sylvain Cordurié est né 68 à Neuilly sur Seine. Il se forme aux Beaux Arts à Angers. Il vient au scénario comme pour un certain nombre via les Jeux de rôles. Il se lance dans le scénario de BD dans le fantastique, la science fiction avec un passage dans l'héroïc fantasy avec Créty. Ses collaborations sont nombreux et sa bibliographie prolixe.

 

Marco Santucci est italien en 1974. Il vit et travaille en Toscane. Il a déjà un parcours riche et prestigieux et des collaborations avec de belles maisons : Bonelli, Marvel US. Il a dessiné Dampyr, Spider man ou X factor. Il est en France avec La Mandragore. Il est aussi enseignant à la prestigieuse Scuola Internazionale di Comics de Florence

 

Axel Gonzalbo est à Perpignan en novembre 1970. Il s’inscrit à l’école des Beaux-Arts de la ville. Il en ressort 5 ans après en obtenant son diplôme d’Arts Graphiques. Il travaille dans l'illustration. Il démarre également une carrière dans le dessin animé, aux studios Animages de AB puis de Millimages, en tant que décorateur couleur. Il met un pied dans le monde de la bande dessinée grâce à un ami. Il ne le quittera plus.

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16 mars 2013 6 16 /03 /mars /2013 06:15

Le synopsis de Dargaud

 

« À la croisée du polar noir et de l'histoire d'amour, Le Client de Zidrou et Man narre avec sensibilité une histoire dure se déroulant dans le milieu de la prostitution.

Le Client, Augustin Mirales, infiltre le milieu de la prostitution pour retrouver la femme dont il est tombé amoureux, une fille de charme équatorienne, nommée Maria-Auxiliadora Alaya. Après une tentative de fuite du « Paraíso » où elle travaillait, celle-ci a été transférée dans un autre night-club. Augustin, client tenace et très épris, va jusqu'à kidnapper la fille du propriétaire du club de prostituées pour obliger ce dernier à retrouver celle qu'il appelle « son ange déchu ». Augustin aura-t-il assez de sang-froid pour affronter ce milieu hostile et crépusculaire ? Retrouvera-t-il sa bien-aimée ? »

 

Le-Client.jpg

 

Un polar sexy en BD. Bonne idée. Il n'y en a pas beaucoup qui sont publiés. Après il faut ne pas tomber dans le lourd ou le graveleux. C'est ce qu'on réussit à éviter Zidrou et Man. C'est à la fois une histoire d'amour un rien spécial entre un homme et celle qui l'aime ; une prostituée. Elle a disparu et il se lance à sa recherche. On découvre un monde de la nuit que l'on ne connaît pas forcément. C'est prenant et palpitant. Le dessin est pointu. Cet Espagnol a du talent et il ne prouve. Zidrou n'est plus à présenter. Il maîtrise le sujet. Le rythme est haletant. Les planches sont propres et la colorisation est al dente. On est pris par l'histoire et l'on ne pose le livre qu'une fois terminé. C'est bon signe. C'est un 56 pages. C'est un livre pour adulte. A ne pas mettre entre toutes les mains. C'est sorti. J'achèèèète.

 

Zidrou,Benoît Drousie est né en 1962 à Bruxelles. Il commence comme instituteur. Il se lance dans l'écriture. En 1991 il s'ouvre à la BD avec Ducobu...L'élève Ducobu qu'il crée avec le dessinateur Godi. Il scénarise pour le Lombard, Casterman et Dupuis. En 2010 sort le très beau « Lydie » qu'il concocte avec Jordi Lefebre. Il vit en Espagne à côté de Malaga.

 

Man est né en 1976 près de Barcelone. Il a une carrière bien remplie dans son pays d'origine avant de rejoindre la France. Il travaille avec Glénat et déjà avec Dargaud. Ari chez Glénat avec Migoya et En sautant dans le videchez Dargaud en solo...Et bien d'autres choses encore.

 

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15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 06:39

Le synopsis de Ankama :

 

« Surtout connu dans le milieu de la B.D., le style de Matthieu Lauffray mérite également d’être mis en lumière pour ce qu’il a apporté au monde cinématographique. L’artbook Axis Mundi vous invite aujourd’hui à la découverte de cette autre facette du travail de l’artiste, en plongeant au cœur de ses collaborations avec Christophe Gans, Pascal Laugier, Florent Emilio Siri, Doug Headline, Pitof, Roland Emmerich, Thierry Flamand ou Jean-Vincent Puzos.Du Pacte des Loups à 10 000 BC, en passant par Prophet, Saint Ange, Alone in the Dark 4, de nombreux projets cinéma inédits et sa dernière série en date, Long John Silver : Matthieu Lauffray vous montre aujourd’hui l’envers du décor et commente avec passion sa vision du travail d’illustrateur et de créateur d’univers. »

 

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Magnifique. Magnifique livre (photo de la couverture ci-dessus). Quand il voit quelque chose qu'il lui plaît ou quand il veut être compris, le Vieux Fumetti répète plusieurs fois les choses...La peur de ne pas être entendu ou écouté sûrement. Un reste de l'enfance. Axis Mundi est un livre splendide. C'est certes un Artbook, un livre d'art mais c'est aussi un livre qui donne accès à l'univers de Mathieu Lauffray. On le savait riche. On ne le soupçonnait pas à ce point. Il est vrai que les interventions de ses amis sont éclairantes. On y apprend beaucoup d'éléments qui faisaient défaut pour bien appréhender ce monde artistique. Il est à la fois cinmatographique et bédéiste.On y retrouve des dessins des mondes qu'a su créer cet artiste polymorphe. On y découvre aussi de superbes photos tant les planches ont été mises en valeur, et bien photographiées C'est riche en contenu et rendu passionnant par les commentaires C'est typiquement le genre de livres qu'un fan doit avoir mais aussi qu'un amateur de beaux livres d'Art et Oncle Fumetti écrit Art avec une majuscule doit mettre dans sa bibliothèque. Le livre est sorti hier. A minimum allez le voir et prenez le en main pour le feuilleter...Vous ne le reposerez plus. Foi d'Oncle.

 

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Mathieu Lauffrayest né en 1970 à Paris. Une fois le baccalauréat en poche il entre l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs. Dès l'année suivante on lui demande d'illustrer les couvertures de Star Warschez Dark Horse Comics. Le phénomène est lancé. Viendront Le serment de l'Ambre puis Portendickpuis Prophetpuis Protoet Long John Silverchez Delcourt, Dargaud ou les Humanoïdes Associés. Sa collaboration avec Xavier Dorison en font un duo rare et brillant de la BD franco-belge.

 

lauffray.jpg 

 

 

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14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 07:36

storyboard2.jpg

 

 

Dans le monde de la BD comme dans celui du cinéma, un scénario a besoin d'une préparation et d'un mode de construction qui permet de visualiser l'histoire, de mesurer les effets et de prendre conscience de la mise en page afin de valider la scénographie. Il s'agit de mesurer que les phylactères trouveront leurs places, que le rythme de la narration est bien construit. C'est un travail préparatoire de base. Il permet de juger de la qualité des plans. C'est un travail indispensable. Dans le cas où le scénariste est dessinateur, le travail est facilité. Il en va tout autrement quand le scénariste est simple rédacteur. Il faut prendre conscience que le storyboard est une phase charnière dans la réalisation d'un album. C'est la finalisation du scénario et le début de la création de la BD.

 

On distingue trois types de storyboards :

 

Les « Thumbnail sketches »  qui sont de simples esquisses. Ils matérialisent le nombre de cases, valident l'agencement. Les personnages sont très stylisés voire simplistes et on trouve des annotations en marge.

 

Les « Breakdows » sont plus élaborés dans le graphisme. Il n'y a plus d'annotations. Les décors et les personnages sont plus travaillés.

 

Les « Layouts » sont les plus élaborés. Ils sont finalisés et serviront de base de travail. On est presque dans le début de planches. Le décor, les personnages, les plans, les rythmes de cases sont validés et serviront de base à la Bande Dessinée.

 

storyboard1.jpg 

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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 09:28

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