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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 19:04

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C'est en marge du Festival International d'Angoulême que, non sans émotion, le comité de lecture indépendant du blog Oncle Fumetti a décidé de décerner son Grand Prix 2012 à l'album « Le Loup des Mers » de Riff Reb's paru dans la collection « Noctambule » chez Soleil. Le comité, qui s'est réuni tout l'après-midi, tient par ce prix à récompenser le style flamboyant et la créativité de Riff Reb's. Pour rappel, ce livre adapté de l'oeuvre de Jack London est paru courant novembre. Ce prix est une première. Nous tenons à remercier ici tous les participants à cette action pour leur implication amicale. A l'année prochaine pour un nouveau palmarès que nous espérons aussi brillant.  

 

 

 

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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 17:59

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Il y eut une époque de la BD franco-belge durant laquelle les assistants étaient aussi prestigieux que les créateurs du personnage. Si l'on prend Jacques Le Gall, ce personnage est le résultat du travail de MiTacq assisté de René Follet pour le dessin. Un peu comme si Mathieu Lauffray faisait travailler Thimothée Montaigne...Le Vieux Fumetti plaisante bien sûr !!!!

 

Cette série conte les aventures d'un jeune scout qui connut des aventures palpitantes autant que mouvementées dans les années 60 jusque dans le milieu des années 80. Certes, on constatera une interruption de dix années. Au-delà de cette belle longévité, ce jeune garçon débrouillard et tonique fût d'abord le travail de Géants du 9ème Art. Il voit donc le jour dans le Journal de Pilote dans une première aventure connue sous le nom de « Jacques Le Gall contre l'ombre ». Les parutions furent publiées par la suite dans le journal de Spirou et reprises en album par Dupuis. Cette suite a sûrement subi l'influence de parutions diverses, très dans l'air du temps dans les années 60. Des histoires d'adolescents enquêteurs et aventurier qui nous venaient d'Angleterre d'abord, grâce à Enid Blyton avec le « Club des Cinq » ou le « Clan des Sept »...Quand ce n'est pas de France avec les « Six Compagnons » de Paul Jacques Bonzon.

 

A cette époque, le jeune est curieux et inquisiteur. Celui-ci est seul et s'intéresse au monde des adultes surtout quand il est malhonnête. Il voyage aussi. C'est un monde romanesque qui n'a plus cours. Le monde de la BD actuel est beaucoup plus proche des réalités avec des contenus écologique, politique ou policier et de pure fiction...Plus en phase avec le jeune public actuel ou celui des adulescents. Oncle Fumetti ne va pas la jouer « Old School »...Cette BD de qualité a disparu. Ce n'est forcément grave. La créativité, le modernisme et les techniques nouvelles ont amené autre chose.

 

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20 janvier 2013 7 20 /01 /janvier /2013 05:48

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Le synopsis de Casterman

 

« Dans un monde fantastique en proie à la violence et aux sortilèges, un féroce guerrier mort au combat, Haggarth, ressuscite grâce aux pouvoirs d’un magicien et reprend sa quête : retrouver, dans un monastère, le crâne aux trois serpents…Haggarth naît en 1978 dans la revue (À Suivre). Avec des auteurs comme Pratt ou Tardi, le magazine met en valeur le noir et blanc et privilégie des récits de longue haleine que l’on appellera plus tard romans graphiques. Haggarth s’inscrit parfaitement dans cette veine, mais explore un registre relativement neuf dans la bande dessinée d’alors : l’heroic fantasy. Les deux récits publiés par le magazine : Le Crâne aux trois serpents et Le Jeu d’échecs, sont repris dans cette intégrale, complétés par deux autres totalement inédits (le dernier inachevé). »

 

Riche idée que celle de Casterman de ressortir cette œuvre si particulière de Victor de la Fuente.

Ce travail, ce concept en noir et blanc était et reste une réussite. C'est un des lègues de la fameuse revue «A Suivre » qui pendant longtemps apporta un regard neuf et qualitatif au 9ème Art. Cette histoire d' héroïc fantasy n'eut pas le succès escompté à l'époque. Pourtant le travail est d'une réelle qualité. Cela a un charme fou. Ce parti pris du noir et blanc est excellent et le graphisme de De la Fuentes est un style fantastique. Toujours se rappeler que c'est «du travail manuel » jeune gens...Pas de AO à l'époque. C'est aussi d'une certaine façon un rappel aux Grands Anciens comme Al Foster, Toppi ou Frazetta quand ce n'est pas à mettre en parallèle tant c'est au niveau. La dramaturgie y est également car ce n'est pas qu'un exercice de style. Le Vieil Oncle Fumetti relit cela avec bienveillance et invite la nouvelle génération à se réapproprier ce travail remarquable. Il nous faut redécouvrir Victor de la Fuente qui n'a pas eu la reconnaissance qui aurait du être la sienne. Cet album sort plus qu'il ne ressort le 23 janvier 2013 dans sa première diffusion ne fut pas mise en valeur. A mettre dans sa bibliothèque furieusement.

 

Victor de la Fuente est né en Espagne en 1927. Il commence sa carrière au Chili puis part aux Etats Unis y fonder une agence de communications. Il revient en Europe et surtout en France. En 1979, il collabore avec Charlier en créant les Gringos dans Super As. Il collabore avec Charlie Mensuel et Pilote. Il illustre aussi des livres de la Bibliothèque Verte. Il fera un passage en italie en travaillant pour la Maison Bonelli sur Tex Willer, son personnage-phare. Il est considéré comme un des grands dessinateurs espagnols du XXe siècle. Il meurt en 2010. 

 

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18 janvier 2013 5 18 /01 /janvier /2013 09:41

Le synopsis de Glénat :

 

« Avril 1917. La guerre fait rage dans toute la France. À Paris, l’opposition menée par Georges Clemenceau tente de faire tomber le gouvernement Caillaux... 
Silas Corey, ancien reporter, agent du 2e Bureau, détective et aventurier à plein temps, est engagé par Clemenceau pour retrouver un reporter disparu. Ce dernier aurait recueilli des preuves de la trahison du chef du gouvernement. Corey, non content d’accepter la mission, vend aussitôt ses services au 2e Bureau et à Mme Zarkoff, industrielle de l’armement compromise dans l’affaire. Fort de ses trois salaires, Corey se lance sur la piste du reporter, et ne tarde pas à croiser le chemin du redoutable espion Aquila, qui dirige les opérations du Kaiser en France... L’issue de la guerre pourrait bien dépendre du résultat de son enquête. Mais au fait, quelqu’un sait-il pour qui Silas Corey travaille vraiment ? »

 

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Il est trouble ce Silas Corey. En effet, c'est un personnage très complexe qu'ont inventé nos deux auteurs. Il est présenté comme un héros de la Grande Guerre mais il se vend à des paris opposés.

Il est espion, détective, journaliste. On ne sait pas trop. Cela ne le rend pas antipathique pour autant. On se plaît à le regarder évoluer avec circonspection mais avec sympathie. Il tient à la fois d'un Sherlock Holmes par la silhouette, le flegme mais il est guindé comme un Hercule Poirot. C'est un homme d'action, habile et fin. Il est affublé d'un second très intéressant..un assistant indochinois qui est malin. Joli travail que ce dyptique, le premier tome est sorti, conçu par Fabien Nury au scénario et par Pierre Alary au dessin. Les deux styles se mêlent bien. L'habilité de Mister Nury n'est plus à démontrer. Il sait raconter et ménager un suspense. Pierre Alary a trouvé le graphisme qui convient à ce personnage et il sait rendre l'époque avec brio. Les codes couleurs

sont agréables à l'oeil...Brun, ocre, bleu-vert. Cela fait sortir et apprécier le personnage qu'une ligne claire aurait sûrement rendu trop conventionnel ou fade. C'est un bel album sorti le 16. Allez-y sans hésitation. La suite est pour le mois de mars.

 

Fabien Nury est né en 1976. Il commence dans le milieu de la publicité. C'est au début des années 2000 que l'on le voit apparaître dans le milieu de la BD avec « Je suis légion » et sa collaboration avec John Cassaday. Puis viendront dans le désordre ; Necromancy, l'Or et le Sang,W.E.S.T, Atar Güll ou encore Il était une fois en France. Il collabore avec Brüno, Merwan Chabane, Matthieu Laufray, Xavier Dorison et d'autres. Il passe de Dargaud, à Glénat par 12bis ou Les Humanoïdes Associés. Un scénariste protéiforme en somme.

 

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Pierre Alary est né en 1970. Il étudie à l'Ecole des Gobelins. Il travaille dans l'animation pour Disney. Il collabore sur Le Bossu de Notre Dame, Kuzco, Tarzan ou le Livre de la Jungle 2. Il intègre le monde de la BD. Il rencontre Loisel. Il travaille avec Crisse sur la série Griffin Park et collabore avec les Maisons Soleil, Vents d'Ouest. Le voici chez Glénat.

 

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17 janvier 2013 4 17 /01 /janvier /2013 09:49

Le synopsis de Casterman :

 

« Avec Moi, René Tardi, prisonnier de guerre - Stalag IIB, Jacques Tardi concrétise un projet mûri de très longue date : transposer en bande dessinée les carnets de son propre père, rédigés des années durant sur des cahiers d’écolier, où celui-ci tient par le menu la chronique de sa jeunesse, en grande partie centrée sur ses années de guerre et de captivité en Allemagne. »

 

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Le Vieux Fumetti a mis un moment avant de se décider à écrire une chronique sur le livre de Jacques Tardi. Il a pris le temps de le lire plusieurs fois, de peser et de repeser les termes de son écrit. Lire des articles, écouter des interviews et se nourrir d'informations et d'avis. C'est une première pour lui. Il faut dire que c'est une œuvre très personnelle que celle-ci. C'est de l'ordre de l'intime. Très souvent dans les familles, une histoire comme celle-ci reste dans un espace réservé. Elle reste entre soi. On la raconte par à coups, lors de réunions de famille successives au gré des évocations, au fil des mémoires. C'est rarement mis par écrit et c'est un tort, ce qui est le cas ici. Oncle Fumetti a voulu bien « sentir » ce livre avant de l'aborder. Il s'agit donc d'un travail d'historien important et aussi une création très personnelle que nous livre Jacques Tardi. Il nous raconte le passé de prisonnier de guerre en Poméranie de son père, René. C'est une découverte, tant il est vrai que l'on a peu raconté le devenir de ces hommes. On nous a parlé de l'exode, de la Shoah, de l'occupation, de la libération mais si peu du sort de ces prisonniers français éloignés de leur pays, de leur famille et soumis à des conditions de vie très dures. C'est passionnant de le voir narrer par un fils, qui plus est un fils unique qui est forcément le «réceptacle » de la mémoire d'un père, tant il est vrai que le père reste un modèle pour l'enfant, pour un garçon. C'est passionnant parce que Jacques Tardi est un artiste. Il est aussi historien. Il est conteur. C'est une œuvre donc rare et magnifique. Le Vieux Fumetti a été passionné et très intéressé. De son point de vue, ce livre sera très bien reçu à Angoulême puisqu'il fait parti de la sélection officielle pour le Fauve d'Or. Comme nous le confiait Jean Philippe Thivert le marketeur de chez Casterman «  le public a compris à quel point c'est un livre majeur dans l'oeuvre de Tardi : c'est un livre très personnel pour lui, sûrement un de ses plus grands livres. » Oncle Fumetti tient ce livre pour le lauréat 2013 du Festival d'Angoulême. Qu'on se le dise !!!

 

Jacques Tardiest né en 1946 à Valence. Son père est militaire et il passe une partie de son enfance en Allemagne occupée de l'après-guerre. Il étudie à l' Ecole Nationale des Beaux Arts de Lyon. Il commence en 1969 chez Pilote. En 1976, il entre chez Casterman et crée 'les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc Sec ». Il publie 9 albums de cette série. Il livre aussi un travail d'historien sur la Grande Guerre. Il est primé à Angoulême en 1985. Il reçoit également 2 Eisner Awards en 2011. Il nous a « livré » une cinquantaine de livres. Nommé chevalier de la légion d'honneur en 2013, il refuse cette distinction.

 

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12 janvier 2013 6 12 /01 /janvier /2013 18:07

 

Le synopsis de Delcourt :

 

« La Grande Guerre brise la vie de deux hommes que tout séparait, pourtant à jamais liés dans l'enfer des tranchées, Boubacar N'Doré et Joseph, son maître dans les plantations de Côte d'Ivoire. Le premier y laissera la vie et le second ne trouvera le repos avant d'honorer une dernière fois son camarade. En 1920, l'occasion s'offre à lui, suite à la décision d'inhumer un déshérité de la mort sous l'Arc de triomphe... »

 

 

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La Grande Guerre. Les poilus. Déjà vu et lu diront certains. Ce n'est pas faux. Le 9ème art a souvent utilisé ce thème. Le Vieil Oncle Fumetti qui n'en était pas, a toujours eu de l'admiration pour les hommes de troupe de cette époque. Des deux côtés d'ailleurs. Cet album revient sur le sujet grâce à un angle original ; la relation entre deux hommes, un blanc et un noir. Deux hommes venus d'Afrique et qui se retrouvent sur les théâtres d'opérations. Ils connaîtront tout des affres de tranchées, de la bêtise des gradés, du racisme au sein des troupes, des réfractaires, des exécutions...On y voit aussi et il est encore temps de leurs rendre hommage ces hommes venus des colonies et qui se conduisirent avec courage et fierté dans leurs devoirs envers leur Nation. Les graphismes sont époustouflants. Mr Fab...est un surdoué et Fred Blanchard n'est pas en reste. Les deux scénaristes nous livrent une narration propre et bien construite. L'album sort le 16 janvier. Une bien belle collection que celle-là.

 

Jean Pierre Pécau est parisien. A l'époque où les étudiants jouent à Donjons et Dragons il est rédacteur pour le journal Casus Belli. Il créera aussi des jeux de rôles français comme l'Ultime épreuve. Il se dirige alors droit vers le scénario et la Bande Dessinée. Il crée Zentak chez Delcourt. Il reçoit le prix « Bob Morane » en 2009 pour son adaptation d'un roman de Jacques Attali avec le dessinateur Damien.

 

Fred Duval est rouennais. Même pas mal direz vous !!! Il étudie l'histoire. C'est souvent. Il y en a beaucoup dans la BD...Des profs et des historiens. Il rencontre Vatine et Cailleteau. Il collabore avec Delcourt. Il reprend les aventures de Carmen Mc Callum en 2008. Il travaille avec Ogaki et Zanzim.

 

Fred Blanchard est agenais..Et pourquoi pas direz vous. Il y est né en 1965. Il étudie les Arts Graphiques à l'ESAG. C'est à Penninghen. Il y reste 4 années. Il devient illustrateur freelance. Il rencontre Vatine. Lui aussi !!! Il collabore avec Delcourt, Dark Horse. Il travaille sur le dessin animé Corto Maltese. Il est influencé par Mignola, Miyazaki, Moebius ou Franquin. Joli plateau en effet.

 

Mr Fab est passé par l'ESAG lui aussi. Il y fait une prépa. Il trouve son dessin trop académique et il part à Arnhem chez nos amis hollandais. Il dessine des costumes pour le cinéma. Il propose un projet à Fred Blanchard. Ce dernier lui confie le graphisme du numéro 1 de la Série Spyder...graphisme propre, planches bien découpées..Style directement inspiré du cinéma, de la peinture et de l'llustration. Un Grand de sa génération.

 

jeanpierrepecau  freduval  Fred-blanchard.jpg  Mr Fab

 

   

 

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8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 09:31

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Oncle Fumetti continue à explorer le monde du 9ème Art en consultant les responsables des maisons d'éditions. Aujourd'hui Frédéric Schwamberger, qui dirige le marketing numérique chez Dargaud, répond à nos questions.


Bonjour Frédéric Schwamberger, que retenez-vous de l'année 2012 pour le marché de la BD ?

 


2012 a été une année de mutation. Dans un marché mouvant et tendu, les transformations sont fondamentales et les habitudes des lecteurs évoluent rapidement. Tous les frémissements que nous avions pressentis en 2011 sont devenus des courants majeurs : 

  • Explosion du marché des tablettes et donc, à terme, d’un vrai marché de la BD numérique ou d’offres spécifiques.

     

  • Développement du marché BD “haut de gamme” et goût pour des récits plus longs, plus denses (romans graphiques ou one-shots, notamment).

     

  • Tensions sur le marché “classique” : désaffection pour l’offre tout public et frilosité des lecteurs pour se lancer dans de nouvelles séries et découvrir des nouveautés. 

C’est une situation où les challenges sont nombreux. Elle exige une adaptabilité extrême tout en gardant une vision à long terme claire.


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Et pour Dargaud ?

Dans ce contexte, 2012 a été pour Dargaud une année étonnamment motivante, une année de développements et d’expérimentations. 

L’année a été marqué par la belle santé de nos séries ado-adultes “historiques” malgré le contexte morose : 
Blake et Mortimer est clairement le best-seller absolu de Noël 2012.  XIII est redevenu un rendez-vous annuel attendu des lecteurs (fédérés en ligne autour d’un site et d’une page Facebook puissants), sans compter les retours tout aussi attendus de Blast, du Scorpion, ou des Survivants – pour ne citer que les plus gros – qui connaissent une belle dynamique. Les lecteurs se resserrent autour de leurs séries fétiches, leurs points de repères.

En matière de développement, la politique de Dargaud a toujours été de faire “peu mais bien”. 2012 l’illustre : nous sommes loin de la surproduction ambiante ! Nous n’avons lancé qu’une centaine de nouveautés, qui sont autant de vrais coups de cœur éditoriaux. Certaines ont rencontré un large succès :
Pablo en est le plus bel exemple, soutenu par France Inter dès sa sortie, Grand Prix RTL 2012 et sélectionné à Angoulême. Le tome 1 atteint les 30 000 exemplaires et le tome 2 est en belle place depuis sa sortie. Asgard a également rencontré un large public, et la sortie du tome 2 du diptyque dès janvier 2013 devrait renforcer son succès. Mais il faut être clair : le durcissement du marché nous oblige à redoubler d’énergie pour exposer nos tomes 1 et donner l’envie aux lecteurs de les découvrir.

En parallèle, 2012 a été une année d’expérimentations numériques ! Nous sommes particulièrement fiers de l’application Lucky Luke lancé avec une start-up de la Silicon Valley (Plumzi) et chargée plus de 50 000 fois. C’est une vraie innovation, qui mélange la lecture case-à-case de l’album
Cavalier Seul et 10 jeux créés à partir du scénario de Pennac et Benacquista. Nous rencontrons également un beau succès avec l’appli Garfield BD du jour, lancée début décembre. Des succès qui donnent envie de nouvelles expériences...

 


 

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Comment se profile l’année 2013 pour Dargaud ?

2013 sera l’occasion pour Dargaud d’affirmer sa ligne éditoriale. Dargaud, c’est 
l’éditeur qui s’amuse à vous surprendre. Tout est dit : la maison est l’héritière de l’esprit Pilote, fait d’irrévérence, d’innovation et de plaisir.  Un éditeur qui sait prendre des risques, mais aussi rendre ses coups de cœur accessibles au plus grand nombre.

Parmi nos nouvelles séries de 2013, certaines me semblent emblématiques de ce positionnement. 
La colère de Fantômas sera la première dès ce mois-ci : ses auteurs se réapproprient un personnage a priori connu de tous. Mais ils repartent aux sources du mythe, font oublier le kitscheries des films de Louis de Funès, et montrent la face sombre du maître du crime. Graphiquement, le travail de Julie Rocheleau est ambitieux : tout notre enjeu est de le rendre accessible. Les autres “surprises” à attendre dans l’année sont trop nombreuses pour être citées : Souvenirs de l'empire de l'atome, Les voleurs de Carthage,Griffe BlancheTyler Cross, Dunk, les romans graphiques de Zidrou, entre autres et rien que pour le premier semestre.

Parmi nos grandes séries très attendues, comptez dès le premier semestre sur de grosses sorties, car nous avons fait le choix de rééquilibrer l’année pour proposer aux libraires des titres porteurs avant l’été. Chronologiquement, nous attendrons 
Boule & Bill pour la sortie du film au cinéma avec Franck Dubosc et Marina Foïs, la fin de Long John Silver, le retour de MurenaPico Bogue et Jack Palmer. Après la rentrée, ce sera au tour de Kid Lucky, Antarès, Les aigles de Rome, Barracuda, XIII et un Blake et Mortimer très attendu : L’onde Septimus.


Et du côté du marketing ?

Nous avons un objectif clair : faire découvrir nos séries ! Tous nos efforts, toutes nos actions et tous nos moyens vont dans ce sens.

Sur le web, où Delphine Bonardi gère l’ensemble de nos communautés (dont Lucky Luke et ses 190 000 fans, XIII et ses 15 000 fans et sa “TeamXIII”, ou encore le Club Dargaud sur www.dargaud.com 
http://www.dargaud.com, nous continuerons à développer les réseaux sociaux pour offrir à nos lecteurs un maximum d’informations à la source et au plus tôt. Cette complicité et cette transparence sont essentiels pour faire éclore de nouvelles séries. D’ailleurs la homepage du site Dargaud sera actualisé au premier semestre pour refléter cette orientation !

En librairies, nous avons choisi, après un test fructueux en septembre dernier, de prolonger l’expérience de 
Dargaud Le Mag. Chaque trimestre, les clients recevront notre nouveau magazine gratuit – également accessible en ligne. L’idée est toujours la même : faire lire nos albums tout en affirmant l’identité de Dargaud, mais aussi décloisonner la BD et guider les lecteurs dans la jungle qu’est devenue la production actuelle.

Parmi les belles opérations, nous plaçons beaucoup d’espoirs dans l’opération “48h BD” ! Calquée sur le modèle américain du 
Free Comics Book Day, menée conjointement par 8 éditeurs, elle permettra d’obtenir gratuitement un album chez les libraires participants le 5 et 6 avril prochains. Près de 100 000 albums seront ainsi échantillonnés. Chez Dargaud, c’est le tome 1 de Pico Bogue qui sera offert, rien que ça !

Et au deuxième semestre, nous sommes déjà en train de travailler sur l’année MM XIII, l’année 2013... Après le grand succès de la Team XIII, qui nous a permis de faire exploser la communauté en ligne des lecteurs de XIII, nous travaillons à un ensemble d’animations inédites. Là aussi : refonte du site et nouveautés au rendez-vous. Il faut dire que nous comptons parmi les fans de XIII des personnalités comme Richard Dacoury, Jean-Philippe Lefèvre ou Brice Guyart... Nous n’allons pas nous arrêter en si bon chemin.

 

C'est une excellente nouvelle. Merci Frédéric Schwamberger pour vos réponses et votre collaboration. 


 

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7 janvier 2013 1 07 /01 /janvier /2013 11:12

Aujourd'hui, Oncle Fumetti a souhaité donner la parole à une maison d'édition qui ne fait pas partie du club des "Big Four" du monde de la BD. Marie Moinard dirige "Des Ronds dans l'O" une société de ce secteur qui est très active. Son expérience est riche de qualités et de succès. Son avis est toujours prisé dans cette activité qui nous passionne.


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Bonjour Marie, qu'est ce qui aura marqué votre maison d'édition en 2012 ? 2012 aura-t-elle été un grand cru ?


Plusieurs choses ont marqué Des ronds dans l’O. Le développement du secteur jeunesse tant au niveau albums que bande dessinée. Nous avons lancé une nouvelle série de bande dessinée muette pour les plus petits avec Loïc Dauvillier au scénario : Monsieur Lapin ; Nous avons reçu le prix Tournesol à Angoulême 2012 pour Tchernobyl la zone de Natacha Bustos et Francisco Sanchez, deux auteurs espagnols ; la publication de Moi Jeanne d’Arc de la scénariste Valérie Mangin (Alix Senator – Casterman) avec Jeanne Puchol au dessin ; la traduction d’un titre brésilien de André Diniz, multi-primé au Brésil : Photo de la favela, biographie de Mauricio Hora, immense photographe humaniste, tout à fait exceptionnel avec un lancement de ce titre en présence des auteurs venus du Brésil avec la participation de la fondation JR et la traduction de trois de nos titres en Suède.  

 

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Comment la crise impacte-t-elle un éditeur comme « Des ronds dans l'O » ?


La crise est surtout menaçante au niveau des retours plus importants cette dernière année et naturellement, en fonction de ces retours, la problématique de la trésorerie à gérer au jour le jour.  

 

Quelles ont été les sorties marquantes de 2012 ?


Les titres dont j’ai parlé à la première question mais aussi la fin de la série KZ Dora, titre très important notamment au niveau du devoir de mémoire sur la résistance déportée et sur le camp de concentration de Dora. Cela dit,  je ne peux pas distinguer les titres entre eux, nous en publions peu, ça sous-entend qu’ils sont tous marquants. 

 

Comment vous différenciez-vous des grands de l'édition ? Par l'offre ? Par la qualité des livres ? 


Par la ligne éditoriale avec le développement des titres humanistes comme Droit d’asile de Etienne Gendrin et plus particulièrement des titres féministes ou mettant des personnages féminins forts et revendiquant leurs droits. Je pense par exemple à La vallée des papillons d’Arnaud Floc’h, Moi Jeanne d’Arc, En chemin elle rencontre… et plusieurs autres.

 

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Que préférez-vous mettre en avant ? Les scénarios, les dessins ? Les deux ?


J’ai un goût prononcé pour les histoires mais je mets le dessin et le scénario en avant sans vraie distinction. Les choix sont larges et éclectiques. Tant que le récit est solide, le style de dessin n’est pas le critère prépondérant mais il faut qu’il fonctionne. 

 

Vous publiez des rééditions ? Je pense à Ivan Zourine. Est-ce difficile de reprendre des droits sur une œuvre ? Est-ce un choix économique ou éditoriale ? 


Non, reprendre les droits sur une œuvre du patrimoine est, en général, assez simple car les œuvres ne sont plus publiées et les séries souvent abandonnées. Il faut juste convaincre les auteurs ou les ayants droit. C’est plus souvent un choix éditorial, de passionné, qu’économique dans la mesure où les ventes sont relativement faibles mais le plaisir est immense.

 

Comment trouvez-vous votre lectorat ? Et comment l'intéressez-vous à votre liste éditoriale ?


Les lecteurs nous trouvent dans toutes les librairies. Parfois dans les salons, souvent sur les réseaux sociaux, grâce aux articles de presse et aux blogs. Notre catalogue est une proposition,  les lecteurs choisissent en fonction de leurs centres d’intérêts. Nous avons deux pôles principaux, la bande dessinée et l’album jeunesse. Album que nous allons développer pour l’adulte. 

 

Quels sont les coûts qui impactent le plus une maison d'édition comme la vôtre ? 


La marge du diffuseur/distributeur incluant la marge des librairies, avec les retours, les frais sur les retours et le coût du stock. 

 

Vos prix publics sont comparables à ceux de vos concurrents plus importants en taille ? Quelle est votre recette ?

Je fais probablement moins de marge !  
Comment êtes-vous distribués ? Etes-vous «condamné » au site internet ?

Nous sommes diffusés et distribués par Interforum, un gros groupe qui nous permet d’être dans toutes les librairies, en admettant que les librairies choisissent nos titres quand les représentants leur présentent. Le site internet est une vitrine de la maison d’édition. 
Comment déterminez-vous vos choix éditoriaux ?

Il faut que les projets que nous recevons nous séduisent sur le plan graphique et sur le thème traité. Il est important d’avoir un peu d’originalité. On préfère des projets qui permettent de garder l’esprit critique en éveil, qui témoignent ou qui permettent de se distraire en privilégiant la qualité, l’humour, la tendresse, la poésie. 
Quelles seront les perspectives et les sorties majeures en 2013 pour Des ronds dans l'O ?

A nouveau, je dirai que tout est majeur mais malgré tout cette année, nous terminons la trilogie sur les violences faites aux femmes, En chemin elle rencontre…, travail majeur sur ce thème et nous sommes contents d’avoir pu aller au bout malgré les multiples obstacles (manque de soutien de la chaîne du livre, le CNL notamment, quelques mauvaises rencontres et bien sûr un financement particulièrement compliqué) ; Balilla, les enfants du Duce de Nathalie Baillot, qui parle du thème de l’embrigadement des enfants sous le régime fasciste de Mussolini et une adaptation littéraire de Jef (9/11 chez 12Bis) et Thomas Kotlarek – best-seller chez Fayard -  dont nous reparlerons plus tard. Et en jeunesse, j’ajouterai le deuxième épisode de Monsieur Lapin de Loïc Dauvillier et Baptiste Amsallem, dont le pilote du dessin animé sera prêt dans quelques mois. Mais nous avons un beau programme en 2013 et bien d’autres titres.  
Merci beaucoup Marie Moinard pour vos réponses et votre collaboration.


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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 21:47

Le synopsis de Dargaud :

 

« Avec Les Bois de justice, 1er tome de La Colère de Fantômas, Olivier Bocquet et Julie Rocheleau annoncent le grand retour du maître du crime et de l'effroi...Ce 1er épisode de La Colère de Fantômas s'ouvre à Paris en 1911. Le peuple s'est rassemblé pour assister à l'exécution du plus grand criminel de la capitale. Fantômas a terrorisé les foules et mis les brigades de police sur les dents pendant seize longues années. Alors que l'inspecteur Juve regretterait presque cette période terrible mais palpitante, un événement spectaculaire vient secouer les esprits. Lors d'une représentation théâtrale mettant en scène la vie de Fantômas, celui-ci surgit d'outre-tombe et massacre acteurs et spectateurs. Ce 1er volet de La Colère de Fantômas nous offre une intrigue digne des meilleurs romans noirs, mais aussi une BD historique qui suscite à la fois terreur et fascination ; une série librement inspirée de l'oeuvre de Marcel Allain et Pierre Souvestre. »

 

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Fantômas est un personnage de roman. Il naît en 1910. C'est une sorte de Moriarty à la française, un malfrat. Il est très vite un succès de librairie et est très apprécié des intellectuels de l'époque puisque Robert Desnos et Jean Cocteau, notamment lui rendirent hommage. Il tombe assez rapidement dans l'oubli et il revient à la vie via quelques films avec Louis de Funès et Jean Marais. Il retombe dans l'oubli de nouveau mais c'est sans compter avec Olivier Bocquet le scénariste et Julie Rocheleau la dessinatrice, qui le ressuscitent via ce très bel album. Le récit et l'adaptation sont très réussis. Le livre se lit très facilement et agréablement. C'est bien découpé. L'histoire est bien menée tout au long des pages et l'on sait que la narration est toujours une difficulté. Le style très personnel et original est très beau à l'oeil. La créatrice a réussi un très beau travail ; C'est original sans être pompeux. Le Vieux Fumetti aime beaucoup. C'est une bonne idée

que cette création. Cela renouvelle une figure ancienne de la littérature en apportant beaucoup de modernité par le style graphique. Une sortie le 18 janvier.

 

Olivier Bocquet est un jeune auteur. Il reçoit le prix thrillermania organisé par les éditions Pocket et le site web evene.fr après avoir été choisi par les internautes pour son livre Turpitudes.

 

Julie Rocheleau est né en 1982 à Montréal. Elle est illustratrice. Elle travaille dans l'animation et dans le monde du court métrage. Elle est storyboardeuse. Elle intègre le monde de la BD en 2008. Elle reçoit le Joe Shuster Award,récompense canadienne, comme coloriste, et la voilà chez Dargaud...

 

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2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 08:08

Il est des héros de BD comme des civilisations, un jour ils disparaissent. Est-ce par lassitude, est-ce parce que les êtres qui les créent et les dirigent disparaissent en premier ou parce que le souffle de la vie se réduit. Nous n'en savons rien. Sûrement et plus certainement parce qu'ils passent de mode. Il en a été ainsi des Franval.

 

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Ces personnages et plus exactement cette famille apparurent dans le journal de Tintin. Ils ont fait les beaux jours de l'éditeur Le Lombard mais aussi de Dargaud dans les années 60 et 70. Ils furent repris par Bédescope dans les années 80. Il s'agissait des deux parents, le père est prénommé Marc. Il est photographe, reporter et il entraîne sa femme et son fils dans de multiples aventures partout dans le monde de Bornéo à l'Afrique en brousse comme dans le désert. Cette série parut dans la série Jeune Europe. Elle connut un véritable succès à une époque où la télévision est encore réduite à une seule chaîne et où Internet ne permet pas encore de voyager sans quitter sa chambre. Le père continua un temps seul des aventures. Il y eut 12 albums avant que la série ne s'arrête. Les deux créateurs sont deux pointures de l'époque. Ils sont entrés, de leurs vivants, tous les deux, au Panthéon du 9ème Art depuis longtemps.

 

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Edouard Aidans le dessinateur est né le 30 août 1930. Dès 16 ans il dessine pour le journal Spirou. Il rejoint le journal de Tintin dont il devient un fidèle collaborateur. Il crée de nombreux personnages et séries tels que Tounga, Tony Stark, Bernard Prince, La Toile et la Dague, Les Saintes nitouches et les Franval. Il a collaboré avec Greg, Duval, Dufaux ou Van Hamme. Il reçoit en 2006 le Prix de la Chambre belge des Experts en BD pour l'ensemble de son œuvre.

 

Yves Duval est né en 1934 en Belgique. Il devient très vite un scénariste de BD reconnu et admiré de ses pairs. Il collabore à de nombreuses séries  ; les Franval, Howard Flynn, Don Silver, Rataplan et de nombreux BD dans la série 'les meilleurs récits de... » avec des dessinateurs, les meilleurs de son époque, Hermann, Funcken, Attanasio, Paape, Vance, Delaby, Franz, Graton ou Beck. Il nous quitte en 2009.

 

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