Il est certains albums qui apparaissent comme des météores et laissent une trace indélébile. Silence de Didier Comès est de ceux-ci. Ce livre est paru en 1979 d’abord dans le journal « A Suivre » qui est la référence de l’époque dans son domaine et un bouillonnement culturel d’essais et de publications dans le monde du 9ème Art. Il est ensuite publié par Casterman. Très tôt, le public et la critique s’emparent de cet œuvre atypique en noir et blanc. Le style est réaliste. Comès le publie a 38 ans et n’a à son actif qu’un album. Il s’agit d’une chronique paysanne qui se déroule dans les Ardennes dans le village imaginaire de « Beausonge ». Le personnage, Silence, est un simple d’esprit muet et l’homme à tout faire d’un riche paysan qui le rudoie. Silence rencontre une sorcière qui lui relate ses origines. S’en suit une histoire de vengeance sur fond d’onirisme et de fantastique. Didier Comès reçoit un Prix à Angoulême en 1981 ce qui le projette sur le devant de la scène et lui apporte une notoriété malgré sa jeune carrière. C’est encore aujourd’hui un album-culte et une référence pour bon nombre de créateurs par son style graphique particulier et sa narration. De ceux qui ont fait bouger les lignes.
Didier Comès est né en Belgique en 1942. Son vrai nom est Dieter Herman Comès. Son père parle allemand et sa mère français. Sa double culture le marquera. Cela influe sur son style d’histoires.Il travaille comme dessinateur industriel avant de se consacrer au dessin artistique. On est considéré comme un héritier de Pratt. Il a à son actif une douzaine d’albums. Il décède en 2013, non sans que deux expositions lui aient été consacrées cette même année, à Angoulême dans le cadre du festival et au Musée des Beaux-Arts de Liège.