Alex W. Inker alias Alex Widendaele vient de sortir son premier album, Apache, chez Sarbacane. Oncle Fumetti a souhaité aller à sa rencontre pour en savoir plus. Il répond à ses questions.
Présentez-vous Alex. Inker. Qui êtes-vous ? D’où venez-vous ? Pourquoi ? Comment ? Et pourquoi ce pseudo ?
Je dirais un passionné d'images quelles qu'elles soient. Et surtout de récits en images. Ce qui m'a amené à la bande dessinée et au cinéma dans mon cursus. Un passionné de dessin aussi, c'est quelque chose que je sais faire pas trop mal, et que j'ai toujours fait, donc ce serait dommage de s'en priver.
Je viens du Nord et plus précisément de l'Avesnois. J'ai pas mal bougé dans ma vie, mais finalement j'y suis encore.
Alex W. Inker, c'est à peine un pseudonyme. C'est plus comme une carte de visite. Alex — mon prénom — W. pour mon nom de famille, d'origine flamande, donc compliqué à écrire correctement et à retenir — et Inker — "encreur" en anglais, un des métiers de la bédé, et surtout l'une des choses que je préfère dans la pratique, l'encrage, au pinceau dans le cas présent. Mon nom et ma fonction.
Votre cursus semble contenir un passage à Saint Luc. Pourquoi cette école ? Et comment passe-t-on du cinéma à la BD ?
Comme je disais, je savais dessiner pas trop mal, je voulais profiter de cette chance. Donc, mon bac en poche, j'ai tenté le concours d'entrée de Saint-Luc, c'était la seule école de bédé que je connaissais, et j'y ai passé trois super années à dessiner en suivant les conseils de très chouettes profs au milieu d'un medley de jeunes dessinateurs aux styles et aux idées complètements différentes. C'était il y a plus de dix ans maintenant. Rétroactivement, ce qu'il me reste vraiment c'est la discipline que j'y ai appris et qu'impose la bédé. Le cinéma c'était après. Je suis sorti de Saint-Luc à vingt ans, j'avais encore des choses à apprendre et je ne me sentais pas de me lancer dans une quelconque carrière de dessinateur si jeune. Je suis parti rejoindre mon frère à la fac en cinéma et j'ai continué à apprendre pas mal de choses sur le montage, la narration, et surtout j'ai pu, jusqu'en thèse (que je n'ai pas eu l'occasion de terminer), consacrer mes recherches aux rapports qu'ont tissé cinéma et bande dessinée au fil de leur histoire respectives voire de leur préhistoires.