Le Maître dispense quelques avis et nous montre sa façon d'envisager le dessin. Merci à Manuel Picaud et aux Rencontres du 9 ème Art d'Aix en Provence... Avril 2012.
Oncle Fumetti
Un autre regard
Le Maître dispense quelques avis et nous montre sa façon d'envisager le dessin. Merci à Manuel Picaud et aux Rencontres du 9 ème Art d'Aix en Provence... Avril 2012.
Le synopsis de l'Association :
« Enfant, Edmond se pensait « nul en tout sauf en dessin » jusqu’au jour où l’art est devenu son quotidien. Avec Éloge de l’impuissance, il défend son « impuissance de dire », pour lui tous ses livres lui servent finalement à exprimer cette fragilité. De fait, cet éloge fait écho à ses oeuvres les plus personnelles, paru pour la plupart à L’Association ; Le Portrait, Couma acò,Éloge de la poussière et plus particulièrement Le Chemin de Saint-Jean dont le récit se situe à Villars. L’auteur a grandi dans ce village de l’arrière-pays niçois, où il passe encore tous ses étés à dessiner et où la réalisatrice Lætitia Carton a tourné son documentaire. Dans la nature, dans les montagnes, près de ses amis, de sa famille, sources d’inspiration inépuisables. Cette bande dessinée, contrepoint essentiel et indissociable du film, présente l’artiste bousculé dans ses retranchements les plus intimes. »
Dans cet album on découvre le grand artiste Edmond, et Baudoin. Cet auteur plusieurs fois chroniqué dans ce blog se présente à nous et fait face à ses réflexions, à ses rêveries de créateur. Les échanges complices avec la documentariste Lætitia Carton lui permettent d'exprimer son rapport passionnel au dessin, au réel et aux Hommes. C’est le portrait d’un auteur atypique, d’un personnage unique, libre, humble et attachant, dont l’existence s’enchevêtre souvent avec ses récits. Edmond montre une grande générosité et d’une intense spontanéité aussi bien dans son éloquence que dans son art. Ce livre accompagné d'un DVD constitue un témoignage fort qui le montre à sa table à dessin comme dans sa vie de tous les jours. Le film permet l'accès à son univers et peut fasciner. Un vrai plaisir !
Edmond Baudoin est niçois. Il nait en1942. Il quitte l'école tôt et travaille dans la comptabilité
jusqu'à l'âge de 33 ans. Il quitte alors son emploi pour se consacrer au dessin. Il œuvre «Circus»,«Pilote» et «L'Écho des Savanes». Il est publié en 1981. Il signe beaucoup de livres, des BD. Il travaille avec des Grands ; Le Clézio, Fred Vargas, Tahar Ben Jelloun. C'est une référence dans le monde de la Bande Dessinée
Le synopsis de Gallimard :
«Au début du XIIIe siècle, Hannibal Qassim El Battouti, un éminent savant arabe, débarque dans les Pouilles à Castel del Monte, refuge d'érudits en tout genre. Accompagné de sa fille Houdê, paralysée, et de El Ghoul, son serviteur masqué, il a dans ses bagages une invention extraordinaire: la photographie. Pour obtenir la protection de Frederic II et continuer ses recherches, il lui faudra retrouver une formule chimique disparue, réaliser un faux saint-suaire... et lutter contre les forces ennemies liguées contre lui. Une aventure médiévale digne du «Nom de la Rose».
Ce livre est intriguant. Ce n'est évidemment pas négatif. Il éclaire ce mois d'avril morose tant il est vrai que les sorties sont d'une grande pauvreté. Le dessin est très original et c'est déjà bien. Le découpage des planches est aussi différent. De grandes cases. Peu de texte. Une colorisation aussi minimaliste que soutenue. C'est très particulier mais pas inintéressant. L'histoire sort des normes. Bref tout est différent et cela suffit déjà pour retenir l'attention. Ce récit tout en nuance se dévoile au fur et à mesure. Les personnages sont bien définis. C'est rondement mené. On passe un agréable moment et cela suffit à notre bonheur. C'est un 288 pages en format 190 x 260 mm. Ce livre est sorti le 8 avril.
Néjib est né en Tunisie en 1976. Il suit une formation de graphiste aux Arts Déco de Paris. Il prend donc naturellement un job de graphiste dans l'édition. Il publie en 2010 son premier livre pour enfants, «L'Abécédaire zoométrique». Il signe avec «Haddon Hall - Quand David inventa Bowie» sa première bande dessinée. IIIe siècle
Ce dimanche pour faire le lien avec l'album de Matthieu Bonhomme «l'homme qui tua Lucky Luke » sorti chez Dargaud ce mois, Oncle Fumetti vous propose de revoir les créateurs Morris et Goscinny nous parler de leur héros. Séance culte. Merci à l'INA.
La Bande Dessinée est sur tous les continents. Elle est bien évidemment présente sur le continent africain. On peut citer Goorgoorlou qui est le personnage phare et mythique de la BD sénégalaise. Il est créé par TT Fons alias Alphonse Mendy. Ce héros sénégalais apparaît dans le journal satirique Le Cafard Libéré en 1989. Ce périodique tirait entre 5 000 et 10 000 exemplaires à l' époque. Goorgoorlou connaît vite un succès populaire dès ses débuts, le Sénégalais moyen se retrouve dans ce personnage qui rappelle aux lecteurs leurs vies quotidiennes faites de débrouilles fondées sur une volonté permanente de pallier sa DQ (Dépense Quotidienne). C'est quelque peu polémique et critique. Il n'en reste pas moins que neuf albums individuels sortiront, imprimés avec de jolis tirages. Pas loin de 5 000 et 6 000 exemplaires :¨Goorgoorlou pour la dépense quotidienne (1991), Goorgoorlou et Serigne Maramokho Guissané (1992), 1993, l'année Goorgoorlou (1994), Goorgoorlou et la dévaluation(1995), Goorgoorlou, la fin du PAS (1997), Goorgoorlou, survivant de la dévaluation(1999), Goorgoorlou : Le cauchemar (1999), Goorgoorlou : Les années hip (2001),Goorgoorlou : Les années hop (2001). Certains titres ont connu des retirages et réimpressions et sont toujours diffusés de nos jours. Il semble qu'un album en italien ait été édité par la maison d'édition Lai-momo en 2008 : Goorgoorlou, un eroe Senegalese. Le créateur TT Fons a également sorti en 2002 un journal BD centré autour de son personnage, Goor Mag qui connaîtra 7 numéros. Enfin une adaptation télé a existé entre 2003 et 2012. Bien évidemment la France reste en retrait et les albums de cette BD culte au Sénégal ne sont pas apparus dans notre pays. Un regret assurément.
Nous avons du mal à trouver ces livres. Ce n'est pas une raison pour ne pas en parler.
Le synopsis de Dargaud :
«Par une nuit orageuse, Lucky Luke arrive dans la bourgade boueuse de Froggy Town. Comme dans de nombreuses villes de l'Ouest, une poignée d'hommes y poursuit le rêve fou de trouver de l'or. Luke souhaite y faire une halte rapide. Mais il ne peut refuser l'aide qui lui est demandée : retrouver l'or dérobé aux pauvres mineurs du coin la semaine précédente. Avec l'aide de Doc Wesnedsay, Lucky Luke mène une enquête dangereuse, car il est confronté à une fratrie impitoyable qui fait sa loi à Froggy Town, les Bone... »
L'avantage avec les artistes qui sont dessinateur, coloriste et scénariste c'est que les bios sont plus simples à faire pour les bloggeurs. Une fois ce fait etabli que dire de cet album ? Que c'est un hommage pour les 70 ans de notre héros si rapide au revolver. On connait tous cette phrase entrée dans le langage commun. On ne va pas vous la réécrire. Est-ce « blasphématoire » ? Non. Ce n'est pas un reboot. C'est une œuvre à part qui a sa propre originalité. Bien entendu on reconnaît le personnage. Il se ressemble. Mais c'est différent. Déjà par la colorisation. Elle est radicalement différente. Elle apporte. Le trait est plus moderne aussi. Les planches sont bien découpées. Cela reste de la « franco-belge ». C'est de la ligne claire mais asceptisée. La scénario est agréable. On passe un vrai bon moment. On en est presque à se dire qu'un autre épisode serait le bienvenu. C'est vrai !!!!. Matthieu Bonhomme a réussi à garder le personnage pour ce qu'il est et à le renouveler sans le trahir. C'est intéressant.
Matthieu Bonhomme est né à Paris le 17 juin 1973. Il dessine et passe un BTS d'arts appliqués. Comme souvent les rencontres sont utiles ; Christian Rossi d'abord, puis avec Serge Le Tendre et Jean-Claude Mézières. Il apprend à leurs contacts. Il réalise ensuite, avec Jean-Michel Darlot, un 46-pages qui est publié dans ‘Okapi' entre janvier et avril 2000 avant de sortir en album en 2002 (Carabas). Il effectue d'autres petits travaux d'illustration pour Nathan. Puis vient "Le marquis d'Anaon" (Dargaud, 2002-2008), série en cinq tomes. Il fonde avec Gwen de Bonneval il fonde l'Atelier du Coin. Il reçoit le prix du premier album à Angoulème en 2003 pour « L'Âge de raison" (Carabas). En 2008 il rencontre Lewis Trondheim. Leur collaboration donnera le jour à "Omni-visibilis" (Dupuis, 2010), puis à "Texas Cowboys" tome 01 et 02 (Dupuis, 2011-2014), un western impitoyable. Le voici avec cet album-hommage à Monsieur Lucky Luke.
Le synopsis des Enfants Rouges :
«Une femme parle à un homme, depuis un lieu que le lecteur ignore. Inlassablement, cette voix l'accompagne, une voix qui le torture, qui lui promet qu'il peut toujours tenter de fuir, ce sera en vain. L'homme, de son côté, vit. Ou plutôt, survit. On le voit marcher dans la ville, boire un café, se récurer la peau et les ongles jusqu'à en avoir mal, se réveiller trempé de sueur après un cauchemar, tenter de se mettre au vert chez ses parents à la campagne, près de Lorient. Mais l'homme est rongé de l'intérieur. Un jour pourtant, dans une librairie, il retrouve un semblant de vie : il rencontre une femme, Mado, qui lui sourit. Très vite, il emmène Mado voir la mer. Très vite, ils emménagent ensemble. L'homme trouve un travail d'agent immobilier, un enfant leur naît. Ils partent en vacances à Marseille. Malgré ce bonheur de carte postale, la voix dans la tête de l'homme répète qu'il ne pourra pas se débarrasser d'elle. On le voit trembler dans son lit, dévoré d'angoisse. Mado pense qu'il a quelqu'un d'autre dans sa vie. Et de fait, il a quelqu'un d'autre : Elle. La voix. La voix d'Emma, qui ne le laissera jamais en paix… »
Un synopsis très long. C'est bien de prendre le temps d'expliquer ce qu'est cet ovni. Car c'en est un. La BD autorise tous les formats tant il est vrai que c'est la narration qui se doit de dicter la longueur et le format du livre. C'est un roman graphique. Ce type de livres est peut être encore plus concerné par ce principe tant la forme est en phase avec le fond. Les deux sont très souvent « barrés ». C'est différent et cela fait du bien. Oncle Fumetti va pas vous en faire des tonnes. C'est à la fois très simple mais c'est aussi très beau. Le Vieux a adoré. Cela fait du bien aux yeux et cela intéresse la tête. C'est un format 17 x 24 en 88 pages. Un joli papier Fedrigoni Oikos 150g. Pour 16 euros si vous n'en faites pas le chouchou de votre bibliothèque vous êtes dans l'erreur.
Séverine Vidal est auteure et scénariste...Elle est née en .. (on ne dit pas l'âge d'une dame). Elle a été un temps dans l'enseignement. La voici depuis quelques années à la tête d'une bibliographie conséquente. Elle a travaillé avec Gallimard, Sarbacane, Frimousse, Oskar Editions ou l'Elan Vert..La voici chez les Enfants Rouges. Une histoire de couleurs.
Stéphane Barroux est né en France. Il a suivi des études de graphisme à l'école Maximilien Vox, à l'école Boule, puis les cours de graphisme de l'école Estienne. Durant dix ans, il a été directeur artistique d'agences de publicité. En 1996, il part pour le Canada. Illustrateur à plein temps, il collabore à diverses publications canadiennes et américaines. En 2000, il s'installe à New York. Il revient en France en 2003. Son travail est merveilleux. On lui doit déjà « On les aura!!! » paru chez Le Seuil.
Une vidéo-hommage à la BD Belge...A partir du dessin d'une souris éxecuté par André FRANQUIN, 3 autres dessinateurs belges, Jean ROBA, PEYO et MORRIS imaginent une course poursuite, les personnages qu'ils dessinent successivement se courant les uns après les autres. Cet exercice est illustré par de nombreuses musiques dont celle de Shaft...Quatre légendes de la BD. Merci à l'INA.
Les fans de BD savent que durant le mois de mars est sorti à l'occasion des 50 ans de Mickey Parade Géant, un numéro collector anniversaire qui propose une sélection des meilleures histoires de ce périodique et rend hommage aux dessinateurs qui ont marqué le magazine : Romano Scarpa, Luciano Bottaro, Paolo Mottura, Flemming Andersen, Casty, Alessandro Barbucci et Giorgio Cavazzano ont, à eux seuls, créé plus de 2 000 histoires mettant en scène Picsou, Donald et Mickey. Ce numéro anniversaire rend hommage à ces dessinateurs de légende qui ont fait de la BD Disney une véritable mine d’or qui a su toucher toutes les générations. On y découvre leurs portraits avec des fiches qui permettent d' en savoir plus sur ces artistes que les « experts » et les prétendus puristes toisent parfois mais qui ont créé l’univers que l'on aime aussi. Mickey est une légende à part entière du 9ème art. A noter une interview exclusive de Georgio Cavazzano, l’un des plus fidèles et talentueux dessinateurs de l’univers Disney et illustrateur des couvertures de Mickey Parade Géant. Bref pour un prix modique vous vous ferez plaisir en lisant 300 pages de BD. Oncle Fumetti a dissêqué avec volupté les pages de Flemming Andersen qui sont travaillées et décalées avec des planches qui sortent de l'ordinaire et enfin celles de Paolo Moturra dans un style Steampunk très réussi. Bonne lecture.
Le synopsis de Panini Comics :
«En 1932, la recherche d’une mystérieuse source de pouvoir entraîne Sheldon Sampson, son frère Walter et un petit groupe d’alliés dans une quête autour du monde. Des décennies plus tard, Sheldon et Walter sont devenus des surhumains salués pour leur héroïsme. Mais à présent, une nouvelle génération doit prendre la relève et cette mission s’annonce bien difficile. (Contient les épisodes US Jupiter's Legacy 1-5, inédits). »
Durant le mois de février est sorti un foutu bon livre. Un comics. Alors on vous attend !! Vous pensez comics donc c'est forcément US. Eh bien non !!! Ce sont nos amis britanniques qui s'y sont collés cette fois-ci. Il faut dire que ce sont des pointures et qu'ils s'y sont mis à plusieurs. Quelques unes des crèmes de la BD britannique au travail cela dépote. C'est juste « amazing ». Le scénario de Mark Millar est juste une merveille. Il casse les codes du genre mais bien et même très bien. Ce n'est plus les bons contre les vilains qui se balancent des pains à tuer un bœuf mais quelque chose d'infiniment plus travaillé. Ce divin scénariste revisite le genre en faisant entrer les héros dans la société humaine. Ils ne se mêlent plus de sauver la planète des griffes des méchants mais ils veulent aussi le pouvoir politique. C'est très intéressant à voir. C'est bien pensé et bien construit. Frank Quitely n'est pas en reste. Le divin écossais nous livre un travail propre. C'est classique mais qu'est ce que cela fait du bien de voir des superhéros qui échappent à Photoshop !!!! Y en a tellement marre des dessins faits par ordinateur ou à l'aide de... Un régal pour les yeux. Les héros sont intéressants. On prend plaisir à lire ce livre. C'est top et le Vieux Fumetti aime. Alors il l'écrit. A noter la colorisation de Peter Doherty.
Mark Millar, né en décembre 1964 à Coatbridge. Il est scénariste britannique de Bande Dessinée. Il réside à Glasgow. Il est l'auteur de nombreuses séries dont Kick Ass ou Kingsman. Il a travaillé pour DC comics, Marvel notamment. Il a été nommé au Eisner Award.
Frank Quitely est Vincent Deighan. Il est né en 1968. C'est un dessinateur britannique de comics et est né à Glasgow. Il collabore souvent avec le scénariste écossais Grant Morrison. En décembre 2004, il signe un contrat d'exclusivité de deux ans avec DC Comics. Il travaille sur All Star Superman. La série en 12 épisodes, écrite par Grant Morrison, est paru de 2005 à 2007. Il a été récompensé de nombreuses fois pour cette série par plusieurs Eisner ou Harvey Awards.