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9 septembre 2016 5 09 /09 /septembre /2016 06:55
La forêt des renards pendus de Nicolas Dumontheuil et Arto Paasilinna chez Futuropolis

Le synopsis de Futuropolis :


« Raphael Juntunen a peur. S’il avait pu s’échapper avec le butin d’un braquage qui avait mal tourné, son complice de l’époque avait été arrêté. Le temps a passé, ce dernier va sortir de prison et réclamer sa part. Seulement, Rafael ne veut plus partager. Il prend la fuite et se cache au fin fond de la Laponie, dans la forêt des renards pendus. Le gangster de trente ans, célibataire, ne voudra partager son butin avec personne mais il ne pourra pas rester tranquille bien longtemps, rejoint très vite par un ex-major de l’armée alcoolique mis sur la touche, et une Lapone nonagénaire en fuite. Les trois personnages vont résister à tout, aussi bien aux anciens complices de Rafael décidés à récupérer leur part du magot, qu’aux représentants de la « civilisation ». Mais on ne transgresse pas impunément les lois qui règlent la vie en société.."

Si on devait décerner le prix du titre insolite de BD, Nicolas Dumontheuil aurait ses chances. Entre « Qui a tué l'idiot » »Le singe et la dame blanche » ou encore « le roi cassé » il serait sûrement devant les autres. Cet album n'échappe pas à la règle. Malgré tout, il n'a pas besoin de se démarquer par le titre. Il est original par le dessin. Il est original par sa créativité et surtout il est généreux. Il a maintenant une belle carrière derrière lui et on ne lui fait pas confiance seulement pour son sens de l'accroche de couverture. Encore une fois il nous surprend par le sujet et son traitement. C'est bien construit et c'est intéressant. C'est agréable à lire et le moment que l'on passe à tourner les pages est tout sauf du temps perdu. Allez découvrir sa nouvelle création vous ne serez pas déçu.

Nicolas Dumontheuil est né en 1967. Il vit à Bordeaux. En 1993, paraît son premier album,L’Enclave (Dargaud). En 1995, il crée l’événement avec Qui a tué l’idiot ?, qui reçut le Prix du Festival de Sierre 95, ainsi que l’Alph-Art du Meilleur Album à Angoulême et le Prix René Goscinny. 1999 : Malentendu (Casterman) 2001 : Première collaboration avec une scénariste, Eliane Angéli pour Le singe et la sirène, suivi en 2003 par Le singe et la dame blanche (Casterman) 2003/2004 : La femme floue, deux tomes parus (Casterman) 2005 : Le roi cassé (Casterman) 2007: Big Foot (3 tomes parus, Futuropolis), libre adaptation du Monstre des Hawkline de Richard Brautigan 2009: Le Landais volant (3 tomes parus, Futuropolis) 2013: La Colonne, tome 1, avec Christophe Dabitch (Futuropolis) 2014 : La Colonne, tome 2, avec Christophe Dabitch (Futuropoli

Arto Paasilinna est né en Laponie finlandaise en 1942. Successivement bûcheron, ouvrier agricole, journaliste et poète, il a publié une vingtaine de romans dont :Le lièvre de Vatanen, Petits suicides entre amis, Un homme heureux et prochainement aux Éditions Gallimard Moi, Surunen, libérateur des peuples opprimés (en octobre 2016). La Forêt des renard pendus est paru en 1994 aux Éditions Gallimard. Les romans de Paasilinna sont traduits en 27 langues.

La forêt des renards pendus de Nicolas Dumontheuil et Arto Paasilinna chez Futuropolis
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8 septembre 2016 4 08 /09 /septembre /2016 06:55
Andersen les ombres d'un conteur de Nathalie Ferlut chez Casterman.

Le synopsis de Casterman :

« Le portrait d'un conteur mondialement connu. Dans les contes, quand un paysan trouve une pièce d'or, il change sa vie avec ! Imaginez un peu ce que serait ton aventure à toi ! Ton conte, ta belle histoire : Tu pourrais être si grand ! Eventyr ! Enventyr ! »

Qui donc est l'auteur des contes mondialement connus de La petite sirène, de La petite marchande d’allumettes en passant par Le petit soldat de plomb ? L'auteure de cet album, Nathalie Ferlut nous propose une biographie en BD, Un biopic graphique du poète, emblème national au royaume du Danemark. Elle nous propose le portrait en creux du conteur. Elle propose son analyse des livres et des personnages. Elle les fait «parler ». Nathalie Ferlut fouille la dramaturgie. Elle scrute les failles et les zones d’ombres. Le parcours il est vrai est hors norme...De la misère des campagnes danoises à la bourgeoisie de Copenhague. Une volonté créatrice qui se heurte à l’illettrisme et à l’absence de culture. Une homosexualité aussi qui est chassée et qui le ronge, la peur de la folie qui le hante. On connaissait les contes, les personnages il est temps de découvrir l'auteur. Le graphisme est fin, c'est de la BD élégante et travaillée. La mise en planches est étudiée, ciselée. Les couleurs sont belles et mettent en évidence le trait. Des mentions spéciales donc pour la mise en couleur à Thierry Leprévost et pour la maquette à Lydia Bierschwale. C'est sorti.

Nathalie Ferlut est sètoise. Elle nait en novembre 1968, Elle a fréquenté l’atelier BD de l’École des beaux-arts d’Angoulême. Elle a illustré Madame la Lune, un conte animalier pour les tout-petits de Jean-Luc Loyer (Delcourt), puis adapté seule le roman médiéval Le Bel Inconnu (Carabas), avant d’évoquer deux destinées de femmes du XXe siècle dans Lettres d’Agathe et Élisa. Après avoir participé à la bande dessinée numérique Les Autres gens et au collectif En chemin elle rencontre…, Nathalie Ferlut signe seule Eve sur la balançoire, chez Casterman. La fois-ci avec Andersen.

Andersen les ombres d'un conteur de Nathalie Ferlut chez Casterman.
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4 septembre 2016 7 04 /09 /septembre /2016 06:55

Ce dimanche pour faire le lien avec la chronique d'hier une vidéo qui met en scène Andrea Pazienza en pleine réalisation d'une fresque. Superbe. Un talent et un créateur trop vite partis.

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3 septembre 2016 6 03 /09 /septembre /2016 06:55
les légendes de la Bande Dessinée par Oncle Fumetti...Zanardi et Andrea Pazienza.

Andrea Pazienza est né à San Benedetto del Tronto. Dans la province de Ascoli en 1956, province de Ascoli Piceno (Marches), en 1956. Il inscrit dès 1973 au DAMS (Dipartimento di Arte, Musica e Spettacolo), littéralement traduit par le Département des Arts, Musique et divertissement de l'Université de Bologne. Il entre dans le monde de la BD au printemps de 1977 par le biais du magazine Alteralter avec sa première histoire comique "Le straordinarie avventure di pentothal" (Les aventures extraordinaires de pentothal), l'histoire surréaliste et psychédélique d'un alter ego nommé par le nom d'un sédatif ; le Penthothal. Il a participé plus tard à de telles expériences éditoriales que Cannibale, Il Male et Frigidaire, où il a créé des centaines de bandes dessinées avec son style très particulier et reconnaissable tant il est unique et incomparable. Il prend son inspiration dans la bande dessinée underground américaine, l'art de la Renaissance italienne et la bande dessinée de Walt Disney. Il a un attachement particulier pour le personnage de Goofy. Pazienza a rapidement développé un style extrêmement personnel, alternance entre des univers comique, absurde et d’autres beaucoup plus complexe, sombre, inquiétant comme des romans graphiques, traitant souvent de la drogue et la violence gratuite. Le sexe est assez présent dans son œuvre et sa transcription est crue. C’est dans ce contexte en 1980 qu’il créée le personnage de Zanardi. Il collabore alors avec les magazines Corto Maltese et Comic Art tout en produisant des films et des affiches de théâtre, dessins de scène, des pochettes de disques et de la publicité. Il est extrêmement prolifique dans les années 80, il crée des centaines de dessins animés, des histoires complexes habituellement centrées sur Zanardi. Si Pentothal était emblématique du Bologne de 1977 (avec l'activisme politique et la tendance des drogues psychédéliques).

Zanardi est une créature des années 1980 cynique et non engagé. C’est un adolescent de 17 ou 18 ans italien élève du secondaire au lycée scientifique Enrico Fermi à Bologne. Il est grand, blond, mince, bien habillé et est issu d'une famille bourgeoise. Sa caractéristique physique principale est un nez crochu proéminent. C’est aussi un drogué, mais sa dépendance ne semble jamais altérer son sang-froid. Zanardi est un intrigant totalement amoral qui est toujours à la recherche de drogues arrivant toujours à ses fins en détruisant littéralement la vie des autres sans la moindre trace de remords. Il est habituellement accompagné dans ses actions et actes répréhensibles par deux camarades de classe, Colasanti (Roberto Colasanti) et Petrilli (Sergio Petrilli) avec lequel il a établi une sorte de partenariat à la « orange mécanique » et qui lui fournissent de l'aide. Ils s’appellent la plupart du temps par leurs noms de famille et trainent ensemble sans pour cela se considérer comme des amis. Colasanti est un gymnase très beau qui aime frapper sur toutes les filles qu'il rencontre. Il est aussi un garçon qui exploite impitoyablement son charisme sexuel sur les hommes et les femmes. Petrilli est mieux né et est peut-être le plus instruit des membres du groupe. C’est un loser. Il est constamment abusé et humilié par Zanardi et Colasanti. Cet œuvre narre donc sûrement avec outrance mais réalisme une partie de ce que fût la jeunesse italienne dorée des années 80. Elle relate le parcours de cette jeunesse accroc à la drogue et prête à tout pour s’en procurer et pour combler les manques d’une vie oisive et sans ambition. Une œuvre majeure et violente qui démontre les qualités graphiques de Pazenza et son regard sur la société dans laquelle il évolue.

Pompeo est le dernier roman graphique d’Andrea Pazienza. Il nous montre la chute progressive d'un accro à l'héroïne (un caractère largement autobiographique) jusqu'à son éventuel suicide. Cette œuvre est généralement considérée comme son chef-d'œuvre. Elle témoigne que Pazenza a essayé de commencer une nouvelle vie et, pendant un certain temps, a quitté la drogue. Malheureusement il retournera vers les mondes artificiels car il meurt à 32 ans à Montepulciano, d'une surdose d'héroïne. Il est enterré au cimetière de San Severo. A sa mémoire à Crémone, une association à but non lucratif "Centro Fumetto Andrea Pazienza" a été créée pour aider les jeunes dessinateurs de développer leurs compétences. Preuve s’il en était encore besoin qu’il a marqué le paysage de la BD italienne malgré une carrière et une vie trop courtes.

les légendes de la Bande Dessinée par Oncle Fumetti...Zanardi et Andrea Pazienza.
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1 septembre 2016 4 01 /09 /septembre /2016 06:55
Confessions d'un enragé de Nicolas Otero chez Glénat.

Le synopsis de Glénat :

« Fin des années 1970. Dans les rues de Rabat au Maroc, Liam, un petit garçon, est attaqué par un chat errant. Transporté d’urgence à l’hôpital, le diagnostic est sans appel : il a attrapé la rage. Gravement contaminé mais soigné à temps, Liam a frôlé la mort, mais sa vie s’en retrouvera changée à jamais. Hanté par le fantôme de ce chat, le jeune garçon va développer des capacités hors-norme, et une sauvagerie quasi animale... »

Très bel album de rentrée que celui-là. Il était temps. Que l'éte fût long. C'est vrai que ces deux mois de juillet et d'août furent vides de belles sorties. C'est classique et normal car le public est à la plage mais quand même. Bad Summer. Ce livre rattrape et secoue notre langueur. Belle couverture d'abord. Elle intrigue. Belles couleurs. Personnage charismatique. Cela attire l'oeil. Parfois cela ne suffit pas et là c'est bon. Dès le départ le personnage et la dramaturgie intéressent. On enchaîne les pages les unes après les autres comme un junkie ses rails... Il faut dire que nous avons été punis. Réjouissez vous l'été est fini. Vive la rentrée et vive cet « enragé. A dévorer donc « Les confessions d'un enragé » de Nicolas Otéro.

Nicolas Otéro est dessinateur et coloriste et on le sait maintenant scénariste. Il habite Lyon. A sa sortie et tout juste diplômé de l'école Émile Cohl de Lyon en 2001, il réalise sur un scénario de Roger Martin sa première série ambitieuse sur le Ku Klux Klan : Amerikkka. Son trait très réaliste convient à l’univers violent de la série auquel il apporte humour et distanciation. Pour 2007, il se lance dans un projet personnel : Bonecreek, un western post-apocalyptique, tout en continuant la série Amerikkka qui connaît un succès et un écho grandissants. Le voici au commande de cet « enragé ».

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14 août 2016 7 14 /08 /août /2016 06:55

Un hommage à la BD des années 60 et 70 avec Pravda la Survireuse et son créateur Guy Peellaert.

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7 août 2016 7 07 /08 /août /2016 06:55

En hommage à jacques Tardi qui est entré au Eisner Hall of Fame. Un grand dessinateur.

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2 août 2016 2 02 /08 /août /2016 06:55
Les bonnes lecture d'Oncle Fumetti...Pravda la Survireuse et Guy Peellaert.

Pravda la Survireuse est une bande dessinée. Elle a été présentée et parfois elle l’est encore comme une BD expérimentale. On ne s’est plus très bien ce que cela signifie. Il est vrai pour faire suite à l’article publié hier qu’à une époque encore récente les albums étaient très policés, très conventionnels. Cette œuvre a été un tournant. Pravda a été réalisée par l'artiste belge Guy Peellaert. Cette héroïne est apparue dès la fin des années 60. Ses aventures ont été prépubliées en 12 épisodes de janvier à décembre 67 dans les pages de Hara Kiri puis éditée sous forme d'album par Eric Losfeld dans la foulée. C’est donc une période où l’on prend le temps. A cette période tout est lent. On prend le temps. Maintenant et cela fait vieux con de l’écrire mais c’est de l’âge d’Oncle Fumetti on dessine vite (merci Photoshop), on publie vite et on te met cela vite sur Iznéo pour mieux disparaître dans la foulée.

Le personnage de Pravda est en quête de vérité, d’'émancipation et de transcendance caractérisant la jeunesse occidentale des années 60. Tout est à remettre dans le contexte de la liberté des mœurs et dans celui du combat des femmes pour acquérir des libertés. N’oublions pas que c’est seulement en juillet 1965 que dans le cadre de la loi sur les régimes matrimoniaux, les prérogatives du mari sur les biens communs sont réduites et l’intervention du mari sur les biens propres de la femme est supprimée. C’est dire. Peellaert s'approprie, ce qui paraît à notre époque du contrôle de l’image, incroyable, le visage anguleux et le corps longiligne de la chanteuse Françoise Hardy. L’auteur fait évoluer son héroïne dans une mégalopole onirique contaminée par les signes d’une société consumériste. Libre, Pravda parcourt ce monde et chevauche une moto rugissante qui se transforme en panthère noire, allégorie allégorie…Au gré des aventures. En perpétuel décalage avec son environnement, elle provoque la fascination, le désir et le chaos partout où elle passe.

Cette œuvre d’avant-garde est d’inspiration Pop Art. En parallèle de l’émergence Barbarella de Jean Claude Forest elle est l’incarnation de la révolution sexuelle et l’émancipation des femmes et le début du Girl Power.

Guy Peellaert naît le 6 avril 1934 à Bruxelles et il meurt le 17 novembre 2008 à Paris. Il a été l’un des premiers dessinateurs de Bandes Dessinées a brûlé les anciens codes de la BD de Grand-Papa à une époque où la censure est puissante. Il inventa deux héroïnes Jodelle et Pravda qui, non contentes d’être sur le devant de la scène revendiquent leurs libertés dans tous les domaines. Cet artiste fut avant-gardiste. Il cassa les codes à une époque pourtant facile économiquement pour en imposer de nouveaux dans la droite ligne du Pop Art de Andy Warhol ou Roy Lichtenstein pour ce qui est des arts graphiques.

Les bonnes lecture d'Oncle Fumetti...Pravda la Survireuse et Guy Peellaert.
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31 juillet 2016 7 31 /07 /juillet /2016 06:55

Philippe Druillet a de multiples talents. Design, peintures, sculptures, cinéma, bandes dessinées... Il met en scène aussi des opéras. Pour faire suite à la diffusion de l'Opéra de Verdi sur la télévision française. Un homme essentiel.

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29 juillet 2016 5 29 /07 /juillet /2016 06:55
Parole de BD… Philippe Druillet

« Moi ? Je suis fou à lier, je suis un barbare. J'ai traversé des crises inouïes. Trois fois j'ai connu le delirium tremens, le vrai, avec les crapauds et les lézards qui vous frôlent le corps, qui repartent, qui reviennent. J'ai touché le fond quand ma première épouse, Nicole, que j'aimais, est morte d'un cancer, en 1975. Je me suis dit que, si les sculpteurs créaient des gisants et les musiciens des requiem, alors il n'y avait pas de raison qu'on ne puisse pas aborder la mort par la bande dessinée. » Tiré d’une interview donnée à Jérôme Dupuis pour l’Express. 09/01/2014. Crédit Photo ci-dessous : Yann Rabanier.

Parole de BD… Philippe Druillet
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