Le synopsis de Delcourt :
«Otto Spiegel, artiste performeur reconnu, est sur le point de perdre ses repères quand le destin lui offre l’occasion unique de lire le détail de sa vie de sa conception jusqu’à ses 7 ans. S’ensuit une plongée vertigineuse dans le processus qui génère l’individualité d’un homme. Avec ce récit érudit et troublant, Marc-Antoine Mathieu questionne par la raison nos certitudes les plus profondes »
Que dire. Un ovni ? Un chef-d'oeuvre ? Un de plus pour cet artiste atypique et chevronné. Les premières planches vous saisissent. Elles vous épatent. C'est un format à l'italienne. Déjà cela oblige à une narration différente. Peu de texte. De grandes cases. Du noir et blanc ; Marc-Antoine Mathieu oblige. Le thème, on le perçoit pas bien de but en blanc. On connait le pitch. On s'attend à quelque chose mais quoi. On regarde. On voit et c'est passionnant. Peu à dire en fait. Il faut que le lecteur fasse son idée seul. C'est déroutant et beau à la fois. Oncle Fumetti ne l'écrira jamais assez. Le noir et blanc permet tout. Alors au lieu d'en faire des tonnes de n'importe quoi... Putain merde lisez le vous-même. C'est un Marc-Antoine Mathieu et cela ne se rate sous aucun prétexte. C'est sorti.
Marc-Antoine Mathieu sait tout faire. Dans son domaine de compétence en tout cas. Aux Beaux-Arts d’Angers d’abord, où il pratique la sculpture, le super 8 et la perspective. À l’atelier Lucie Lom ensuite, où il expérimente et invente, avec son collègue Philippe Leduc, des mises en scène graphiques et scénographiques.Parallèlement à ses recherches de plasticien, il creuse depuis vingt ans un sillon particulier dans la bande dessinée. Son univers en noir et blanc, au graphisme efficace, puise sa poésie chez Kafka et Borges. Il nous propose des œuvres complexes et riches. En 2006, dans Les Soussols du révolu, co-édité par Le Louvre & Futuropolis, il nous entraîne dans les profondeurs d’un musée infini où il multiplie les fausses pistes, les mises en abyme et les interrogations sur l’art. 2009, nouveau terrain d’essai : il s’empare de DIEU et façonne une fable intelligente, déstabilisante et jubilatoire pour une lecture tout simplement (post)divine ! Dieu en personne reçoit le Grand Prix de la Critique. En 2011, il invente encore avec 3 Secondes, la première BD pensée simultanément pour le papier et le numérique : une enquête au coeur du monde du football. Avec Le Décalage, 2013 voit le retour de son héros (qui n’en est pas un), introuvable pendant la quasi-totalité du récit : Julius Corentin Acquefacques. Le voici sur un autre travail hors norme.