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31 janvier 2017 2 31 /01 /janvier /2017 07:35

Sophie Carquain a scénarisé la BD sortie en octobre sur Simone de Beauvoir chez Marabulles ;  Simone de Beauvoir une jeune fille qui dérange. Avec  Olivier Grojnowski au dessin. Elle répond aux questions d'Oncle Fumetti.

Bonjour Sophie Carquain. Présentez-vous. On vous connait pas assez. C’est le moment de soigner votre e-réputation. 

Journaliste depuis bientôt 30 ans, j’ai toujours écrit de la fiction parallèlement à mes papiers. Tout d’abord en littérature jeunesse, (Petites histoires pour devenir grand, ed. Albin Michel, Cent histoires du soir, ed. Marabout, et des romans anti-sexistes et même féministes aux éditions Talents Hauts (« Les lutines se mutinent », « les lutines au camping »…J’ai également co-écrit avec la psychologue Maryse Vaillant quatre livres, dont « Entre sœurs », «La répétition amoureuse » (sur les scénarii amoureux et les échecs à répétition), « Pardonner à ses enfants », et un essai de psychanalyse. Enfin, last but not least, j’ai publié ce premier scénario de BD et ai vraiment aimé l’écrire. C’est une école de la concision, et un beau jeu entre le texte et l’image. J’adore la littérature jeunesse car, quand elle est bien menée, elle permet d’aborder deux niveaux de lecture- lecture enfants, lecture adultes-. Je crois que ce que je recherche assidûment (est-ce parce que je suis du signe des Gémeaux ??) c’est ce fameux double niveau de lecture. Etre drôle et sérieux, être simple et plus complexe…S’adresser aux enfants et aux adultes. Je ne suis pas (évidemment) la seule à rechercher cet axe…Les grands dessins animés des Studios Pixar par ex s’adressent à la fois aux enfants et aux adultes (Voyez Zootopie- la critique mordante des Paresseux…..A mourir de rire !). 
Je vis à Paris, dans le 5ème arrondissement, près du Luxembourg où je cours tous les matins. J’ai trois enfants (entre 23 et 14 ans), un mari et un chat qui comme tous les chats se vautre sur mon clavier et m’empêche d’écrire…


Vous êtes une hyper active non ? 
Oui, comment avez-vous deviné ? J’ai vu une coach un jour qui m’a dit que j’étais surtout hyper créative (bon, ça semble prétentieux, mais c’est ce qu’elle m’a dit). C’est peut être névrotique : J’ai toujours besoin d’avoir trois projets en même temps. Du coup, je me promène avec un petit carnet pour y consigner toutes les idées qui me passent par la tête. Certaines donneront lieu à des histoires, d’autres non. 

Vous êtes journaliste au Figaro, écrivain et maintenant scénariste de BD. Vous voulez tout faire ou vous cherchez votre positionnement ? 
Je crois que l’écriture est universelle. Quand on aime écrire, on aime à la fois rédiger des articles- ce qui permet d’affûter son sens de la précision et de la concision- écrivain- pour libérer son imagination et travailler son style- et scénariste de BD- pour s’entraîner aux dialogues, aux petites « touches descriptives », à la mise en scène, au story-board. Chaque projet est une aventure et permet de nourrir l’écriture. Le fait d’avoir écrit mon premier scénario de BD m’a permis de peaufiner le sens des dialogues etc. Et- scoop- je publie le 2 mars mon premier roman de littérature adulte, « MANGER DANS TA MAIN » (Albin Michel), une histoire dans laquelle un petit cochon est l’un des héros principaux. En fait, j’aime bien me faire des surprises, essayer de VOIR AILLEURS SI J’Y SUIS. 

Parlez-nous de votre héroïne. Pourquoi ce sujet ? 
Ah, Simone de Beauvoir…Elle a été un guide spirituel et surtout féministe. C’est un personnage qui compte tellement- surtout pour tout ce qu’elle a apporté dans le mouvement des femmes- moins dans la littérature stricto sensu. Avant de proposer à Marabulles, je suis allée voir ce qui existait sur elle en BD. Je n’ai rien trouvé ! Une BD sur Sartre venait de sortir. Mais pas sur elle. Ce qui m’intéressait concernant Simone de B., c’est sa COLERE. Oui, ses élans coléreux, depuis toute petite, qui se sont transformés au fil des années en rébellion intellectuelle. La colère, tout comme les trois métamorphoses de l’esprit de Nietzsche (qu’elle a beaucoup lu) ont été mes deux fils rouges. Et aussi, bien sûr, les relations un peu violentes avec sa mère hyper autoritaire. Du coup, quand Hélène Gédouin, mon éditrice, (que je remercie mille fois) a proposé ce titre génial « Simone de Beauvoir, une jeune fille qui dérange », j’ai été aux anges. C’était tout à fait ça ! 


Pourquoi choisir le support du dessin et de la bande dessinée pour raconter la vie de ce personnage si particulier ? 
La BD permet vraiment de démocratiser le discours, et pour moi, c’était aussi une façon de m’adresser au plus grand nombre. Y compris aux adolescentes. On a pu me dire que la BD plaisait beaucoup aux ados, et j’en suis ravie. Là encore, « double niveau de lecture ». Plaire aux adultes et aux ados : l’idéal. Ce qui m’a plu également, c’est l’aspect historique, qu’il est passionnant de relater d’un point de vue graphique aussi : les immeubles, le décor parisien, les vêtements, les coupes de cheveux années 30, l’évolution de la société tout autant que du personnage. J’aime beaucoup la scène, à la Rotonde, où l’on voit les deux sœurs croiser Soutine, Modigliani, et les peintres de l’époque…


Comment se fait la collaboration avec un dessinateur. Transmettre une histoire par le dessin c'est particulier non ? 
Pas facile, parfois, la collaboration avec les dessinateurs. Dans ce cas, c’était assez simple : j’ai tout rédigé, donc découpé les scènes, travaillé case par case, indiqué la « voix off », et dialogues. Et proposé pour chaque chapitre une citation issue de l’œuvre de Beauvoir ou de René Char, de Nietzsche…Bref, des écrivains qu’elle aimait. Ensuite, j’ai transmis à Olivier Grojnowski, qui a dessiné. Et c’est là que ça se complique : il ne faut pas que le dessin et le texte se marchent dessus. Ensuite, j’ai regardé les dessins, et rectifié le tir (à la fois sur les dessins et sur les textes). Il m’est arrivé de pas mal couper, guidée par Hélène Gédouin. Et ça, c’est INDISPENSABLE. Pourquoi ? Parce que, en coupant, on laisse la place au lecteur. 
 

Simone de Beauvoir une jeune fille qui dérange chez Marabulles : L'interview de Sophie Carquain.

Comment travaillez- vous ? 
Pour la BD j’ai beaucoup relu Simone de Beauvoir et aussi sa biographe américaine, Deirdre Bair, qui a écrit un livre magnifique sur Simone. J’ai surligné les passages qui m’intéressaient et sur lesquels je souhaitais m’arrêter. Et ça…C’est très difficile car il faut faire des choix. Vous ne pouvez pas tout dire. Vous ne pouvez pas vous appesantir sur tous les moments de la vie de Simone. J’ai délibérément choisi de m’étendre sur deux pages sur la scène-violente- qui l’oppose à ses parents, mais j’ai raccourci certains passages aussi. J’essaie quand je le peux d’écrire surtout le matin. Et je n’attends pas une éventuelle « inspiration ». Non. On s’installe, on s’y met. Et l’inspiration vient après quelques phrases…


Quel est votre rythme de travail et combien de temps avez-vous consacré à cette œuvre ? 
J’écris beaucoup aussi pendant les vacances. Comme je dors peu, je peux consacrer pas mal d’heures à écrire. Il m’a fallu une bonne année mais en faisant bien d’autres choses aussi- j’ai sorti « Ma maîtresse est un dragon, 30 histoires pour aimer l’école » en septembre 2016 et Simone en octobre. 

Avez-vous des modèles dans le milieu, des créateurs qui vous inspirent ? 
J’ai des modèles plutôt en littérature qu’en BD à proprement parler, mais comme je l’ai dit, je ne fais pas d’opposition entre les secteurs. Ecrire des livres, c’est écrire de la littérature, de la BD, des articles bien rédigés…Certains écrivains m’inspirent. Au sens où : je lis trois quatre phrases et hop, j’ai envie d’écrire. Ce sont je pense des écrivains inspirés, qui deviennent inspirants. C’est contagieux. Des noms ? Haruki Murakami, Elena Ferante, Raymond Carver, Marguerite Duras. Des univers particuliers qui touchent à l’universel. 


Quels genres de BD lisez vous ?
J’ai adoré « l’Arabe du futur », je suis une inconditionnelle d’Astérix, Gotlib, Iznogoud. Je ne suis pas fan de Tintin (oui, je sais, c’est très politiquement incorrect) hormis « Les bijoux de la Castafiore », car dans la BD ce que j’aime d’abord c’est l’humour. J’ai découvert également une BD pleine de tendresse « Super Sourde », d’une auteure américaine, que j’ai adorée. Elle a des trouvailles géniales : lettres à demi effacées pour évoquer la surdité de l’héroïne. 

D'ailleurs si vous deviez emmener une seule BD sur une île déserte ? Laquelle et pourquoi. 
Golib, Rubrique à brac, bien évidemment. Pourquoi ? Parce que c’est Gotlib, pour son sens du décalage, pour la coccinelle, pour les faux cours de SVT…

Quels sont vos projets futurs ? 
J’ai en projet un recueil de contes jeunesse. 
Mais pour l’instant, j’attends avec impatience la sortie de mon roman chez Albin Michel « Manger dans ta main », une histoire de mère et fille, de petit cochon, d’animalité en nous…Là encore, un double niveau de lecture- écriture fluide grand public, mais beaucoup de thèmes de réflexion. Je vais me mettre à une seconde BD sur une autre héroïne qui m’est chère….Chut, je ne dirai rien ! 

Alors on attendra avec impatience. Merci Sophie Carquain pour vos réponses et à bientôt.

Simone de Beauvoir une jeune fille qui dérange chez Marabulles : L'interview de Sophie Carquain.
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29 janvier 2017 7 29 /01 /janvier /2017 07:55

Pour la cinquième année consécutive, le comité de lecture du blog Oncle Fumetti décerne son Prix Littéraire ; le Grand Prix de la BD d'Oncle Fumetti. C'est assez facilement que le comité de lecture a choisi l'excellent livre de Marc-Antoine Mathieu. Cet album atypique édité par Delcourt est assez révélateur de ce que ce 9ème art sait nous proposer. Il est original par le scénario et très travaillé et abouti par le graphisme. Nous vous renvoyons à notre chronique sortie à la parution de cet album. Bonne découverte ou bonne relecture. 
Le synopsis de Delcourt : «Otto Spiegel, artiste performeur reconnu, est sur le point de perdre ses repères quand le destin lui  offre l’occasion unique de lire le détail de sa vie de sa conception jusqu’à ses 7 ans. S’ensuit une plongée vertigineuse dans le processus qui génère l’individualité d’un homme. Avec ce récit érudit et troublant, Marc-Antoine Mathieu questionne par la raison nos certitudes les plus profondes ».
Marc-Antoine Mathieu sait tout faire. Dans son domaine de compétence en tout cas. Aux Beaux-Arts d’Angers d’abord, où il pratique la sculpture, le super 8 et la perspective. À l’atelier Lucie Lom ensuite, où il expérimente et invente, avec son collègue Philippe Leduc, des mises en scène graphiques et scénographiques.Parallèlement à ses recherches de plasticien, il creuse depuis vingt ans un sillon particulier dans la bande dessinée. Son univers en noir et blanc, au graphisme efficace, puise sa poésie chez Kafka et Borges. Il nous propose des œuvres complexes et riches. En 2006, dans Les Soussols du révolu, co-édité par Le Louvre & Futuropolis, il nous entraîne dans les profondeurs d’un musée infini où il multiplie les fausses pistes, les mises en abyme et les interrogations sur l’art. 2009, nouveau terrain d’essai : il s’empare de DIEU et façonne une fable intelligente, déstabilisante et jubilatoire pour une lecture tout simplement (post)divine ! Dieu en personne reçoit le Grand Prix de la Critique. En 2011, il invente encore avec 3 Secondes, la première BD pensée simultanément pour le papier et le numérique : une enquête au coeur du monde du football. Avec Le Décalage, 2013 voit le retour de son héros (qui n’en est pas un), introuvable pendant la quasi-totalité du récit : Julius Corentin Acquefacques. Le voici sur un autre travail hors norme.

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27 janvier 2017 5 27 /01 /janvier /2017 07:54

Le synopsis de Casterman :
"Ah, Corto... Ce que j'aime le plus en toi, c'est cette capacité que tu as de ne jamais perdre de vue le côté amusant des choses ! 1913, Océan Pacifique. À la veille de la Première Guerre mondiale, Corto Maltese s'associe au Moine, le mystérieux chef d'une bande de "pirates" avec laquelle, à partir de l'île cachée d'Escondida il va écumer les mythiques mers du sud."
Une réédition documentée !!!!  En principe Oncle Fumetti n'aime pas écrire de chroniques sur des rééditions. C'est forcément du réchauffé. Là il s'agit de Corto Maltese. Il s'agit de Hugo Pratt. Sans doute le personnage le plus important de la Bande Dessinée moderne. Et sans doute qu'Hugo Pratt est le plus grand ou pour le moins un des plus grands dessinateurs de son époque et des autres aussi. Les rééditions c'est l'occasion de découvrir pour les plus profanes ou les plus jeunes des créations auxquelles ils n'auraient pas accès le cas échéant. Ce n'est donc pas inutile quand ce sont des oeuvres de qualité. Et là ce sont des chefs d'oeuvre. Ils en sortent trois à la suite. On commence par "La ballade de la mer salée". Imaginez le choc à la sortie. Est-ce qu'on revivra à l'air moderne encore de tels chocs... Qui est le dernier grand prix à Angoulème  déjà ? ....
Hugo Pratt est italien, né en 1927. Il reste un artiste hors du commun. Il est le créateur de Corto Maltese, de Ernie Pike et tant d'autres. Résumer sa vie en quelles lignes est impossible. Il est parmi les créateurs les plus prolixes et exceptionnels du 9ème art. C'est aussi un aventurier globe-trotter. Il a une vie de roman. La transposition avec celle de Corto est flagrante. Il est plusieurs fois primé. Il meurt en Suisse en 1995.

Corto Maltese  la Ballade de la mer salée de Hugo Pratt chez Casterman
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26 janvier 2017 4 26 /01 /janvier /2017 12:40

Bernard Cosey est né à Lausanne, passionné par toute expression visuelle et littéraire. Il a débuté dans le graphisme avant de rencontrer Derib, premier auteur de bande dessinée suisse, qui l’encourage à persévérer dans ce domaine. Dès 1975, Cosey apporte avec Souviens-toi, Jonathan... publié dans le journal Tintin, un ton nouveau dans la BD. Jonathan, retrouvé amnésique au cœur du Tibet, raconte sa quête d’absolu, en 16 albums publiés aux éditions du Lombard. En 1984, Cosey écrit et dessine À la Recherche de Peter Pan, l’un des tous premiers romans graphiques, dont l’action se situe dans les Alpes suisses, titre qui sera suivi par Le Voyage en Italie, Saïgon-Hanoï et Le Bouddha d’Azur, notamment, aux éditions Dupuis. Il y développe le style qui convient le mieux à sa narration, évoquant nos sentiments par petites touches suggestives. Scénariste, dessinateur et coloriste, Cosey privilégie le portrait de personnages singuliers et attachants. Il a voyagé sur leurs traces dans de multiples régions d’Asie, ainsi qu’aux USA et en Afrique. En 2016, avec Une mystérieuse mélodie, il inaugure aux côtés de Lewis Trondheim et Keramidas le lancement de la nouvelle collection de créations originales Disney chez Glénat. Il réside en Suisse, dans les Alpes.
Crédit photo : Frédéric Mangé

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23 janvier 2017 1 23 /01 /janvier /2017 17:05

Le synopsis de Glénat :

« La vie d’Alena est un enfer. Depuis qu’elle est entrée à l’internat, elle se fait harceler tous les jours par Philippa et les filles de sa bande. Mais Joséphine, sa seule amie, n’a pas l’intention de la laisser subir ce calvaire plus longtemps. Puisqu’Alena ne rend pas les coups, puisqu’elle ne peut pas compter sur l’aide du conseiller d'orientation ou du directeur de cette maudite école, Joséphine va devoir prendre les choses en main elle-même. Mais il y a un problème : ça fait un an que Joséphine est morte. »

Les histoires de revenants et d’amis secrets qui se révèlent être des fantômes sont nombreuses Nous nous sommes tous construits avec de telles histoires. Cela peut laisser penser que c’en est une de plus. Ce n’est pas le cas. La narration est déjà bien menée. Le suspense est géré et le découpage des planches amène de la fluidité et dans le même temps assure un rythme adapté. Le style est superbe. C’est réaliste et extrêmement précis dans le trait. La colorisation est très personnelle et Oncle Fumetti l’a beaucoup appréciée. Elle est très réussie. Le travail sur les ombrages est du même acabit. Bref c’est une jolie BD sur un thème que l’on aime tous. Il n’y a pas de raison de s’en priver.

Kim W. Andersson, auteur suédois, est le créateur du comics romantique et fantastique Love Hurts. Après plusieurs années de publication en Scandinavie, il entre sur le marché international chez Dark Horse, où The Complete Love Hurts puis Alena sont édités. Kim travaille actuellement sur Astrid, un nouveau comics de SF dont l’héroïne est une nouvelle fois une jeune femme.

Alena de Kim W. Andersson chez Glénat
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21 janvier 2017 6 21 /01 /janvier /2017 18:12

Lors du FIBD et pour rendre hommage à Hermann, grand prix du Festival en 2016, un catalogue de 128 pages est publié. Il reprend l’intégralité des textes de l’exposition présentée durant le Festival d’Angoulême. Il présente plus d’une centaine de reproductions de planches originales, scannées en très haute définition, les témoignages de plusieurs auteurs de bande dessinée, ainsi que de nombreux extraits d’entretiens réalisés avec Hermann entre juillet et novembre 2017. Ce tirage exceptionnel de seulement 2 000 exemplaires, vendus exclusivement durant le Festival d’Angoulême (du 26 au 29 janvier 2017), et sur le site du FIBD. Il s'agit donc pour les techniciens de 128 pages imprimées en quadrichromie sur papier Muncken pur 150 g. Couverture cartonnée, 25 x 35 cm. Ce catalogue que les fans et les spécialistes apprécieront s'appelle Hermann, le Naturaliste de la bande dessinée. C'est un ouvrage de Stéphane BeaujeanVladimir Lecointre et Daniel Pizzoli. Avec les contributions de Franck BiancarelliBlutchChristian RossiSéra et Olivier TaDuc. A réserver abiolument.

Hermann est grand Prix de la Ville d’Angoulême en 2016. Hermann Huppen, dit Hermann, est né en 1938 dans les Ardennes belges. Dès les années 1960 avec le scénariste Michel Greg, sur les séries Bernard Prince et Comanche puis seul sur Jeremiah et Les Tours de Bois-Maury, aujourd’hui avec Yves H. sur de nombreux one-shots, Hermann multiplie les techniques de dessin, passe du noir et blanc à la couleur et essaime dans des genres très divers. Mais qu’il œuvre dans la bande dessinée d’aventure, dans le western, l’anticipation ou l’histoire, Hermann traite toujours ses sujets à hauteur d’homme, sans camouflage ni faux-semblants. Il est le naturaliste de la bande dessinée. dans le wes

 

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19 janvier 2017 4 19 /01 /janvier /2017 07:55

Will Eisner est le créateur en 1940 du Spirit, The référence indémodable en matière de bande dessinée policière, série à la fois palpitante, ironique et sexy. Pourtant, trente ans plus tard, il est l'initiateur avec Art Spiegelman, des graphic novels, les romans graphiques qui ont révolutionné la bande dessinée mondiale. Son talent et son opiniâtreté lui permettent bientôt d’ouvrir un studio, en compagnie de son associé Jerry Iger. Recrutant des débutants qui ont pour excuser du peu pour nom Bob Kane, Jack Kirby... l’Eisner & Iger Studio propose aux éditeurs de comic books des séries « clés en main », dont plusieurs (Hawks of the Seas, Sheena Queen of the Jungle) rencontrent un vif succès. Will Eisner revend pourtant ses parts de l’entreprise en 1940, et se lance dans l’aventure d’une bande hebdomadaire pour les journaux. Il imagine alors une série policière d’un genre nouveau donc, le fameux The Spirit, déjà cité ce fameux justicier masqué, Denny Colt, alias le Spirit. C 'est un jeune détective qui pourchasse les bandits dans les bas-fonds de Central City, ville dans laquelle il est aisé de reconnaître New York. Malfrats patibulaires, pin-ups vénales et dangereuses, Eisner joue de tous les codes mais s’oriente très vite vers un second degré qui lui permet toutes les audaces visuelles et narratives. Le succès est grand. Eisner laisse pourtant sa création à ses assistants en 1942 et s’enrôle dans l’armée US pour combattre l’hitlérisme. Rendu à la vie civile en 1945, il retrouve son héros et inaugure la meilleure période de la série, un véritable feu d’artifice créatif. Il abandonne pourtant The Spirit en 1952 et, fort de son expérience militaire, fonde American Visuals Corporation, qui se sert du dessin et de la bande dessinée à des fins de communication institutionnelle et publicitaire. Eisner est redécouvert dans la seconde moitié des années 1960 à travers la réédition des histoires du Spirit. Il sortira des œuvres moins connues et tout aussi qualitatives. Invité à enseigner la bande dessinée à la School of Visual Arts de New York, Will Eisner en tire deux livres de réflexions (Comics and Sequential Arts, Storytelling and Visual Narrative), qui en font l’un des rares auteurs/théoriciens du domaine. Fêté et récompensé (il reçoit même plusieurs fois luimême des Eisner Awards !), il ne cesse de publier et devient une référence pour les professionnels et les fans du monde entier. Il disparaît en 2005, des suites d’une intervention chirurgicale, à l’âge de 88 ans. Grand Prix du Festival d’Angoulême dès 1975, un an seulement après la naissance de l’événement, Eisner aimait Angoulême, qui le lui rendait bien. Il était normal que, l’année du centenaire de sa naissance, la Cité internationale de la bande dessinée et le Festival unissent leurs efforts pour rendre hommage à l’un des géants de la bande dessinée du XXe  siècle. Happy centennial, Mr. Eisner !. Le voici plus qu'honoré, car il est plus que reconnu, par cette exposition durant le FIBD et encore après puisque l'expo durera du 26 janvier au 15 octobre.

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16 janvier 2017 1 16 /01 /janvier /2017 07:55

Le synopsis de Delcourt :

 

«L’édition intégrale de toutes les histoires courtes réalisées par Roberto Baldazzini. Un recueil définitif qui fourmille de documents rares, avec de nombreux récits inédits en français. Cet ouvrage contient toutes les histoires courtes que Baldazzini a produit pour différentes revues et magazines depuis  les années 80. Certaines sont inédites en français et la plupart sont des pièces rares. L’ensemble des bizzareries du dessinateur italien y sont abordées : fétichisme, transexualité, sado-masochisme. Avec toujours cette once d’élégance et de ligne claire qui n'appartient qu'à lui. ».

 

Très jolie sortie chez Delcourt dans la collection « Erotix » d'une œuvre du pas encore assez connu et reconnu Robert Baldazzini. Pourtant le regretté et Maître entre tous, Moebius s'était exprimé sur son talent en bien, évidemment. Ce livre propose des histoires courtes, des nouvelles. Ce n'est pas un livre pour tous mais il est pour le public adapté, un must. Le trait est classique. C'est de la ligne claire. Du noir et blanc. C'est beau esthétiquement et il y a tout ce qu'il faut pour éveiller les sens. Toutes les pratiques sont présentes et c'est réaliste. Les femmes sont belles, élégantes et soignées. Très bel album qui aurait sa place dans les chroniques d'Oncle Fumetti sur le sujet de l'érotisme. A découvrir.

Roberto Baldazzini  est né en août 1958. C'est un illustrateur italien. Il s'est spécialisé dans l'écriture et le dessin de Bandes Dessinées érotiques. Il a reçu initialement une formation de commercial. Dès le début des années 80 il intègre le monde du 9ème art. Il commence en illustrant la série Alan Hassad de Brolli pour la revue 'Orient Express ». Son personnage principale reste Bayba qui est une nymphomane aux aventures sexuelles multiples. Il est aussi un spécialiste dans l'illustration et la peinture de Pinups.

 

 

Bizarreries de Roberto Baldazzini chez Delcourt
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15 janvier 2017 7 15 /01 /janvier /2017 17:00

Le synopsis de Dargaud :

 

«Claire, trentenaire, infirmière en néonatalogie, voit défiler ses relations amoureuses et désespère de construire un couple – le vrai, le bon, l'idéal. En choisissant de vivre avec Franck, elle croit enfin y être arrivée. Mais la réalité standardisée de ce qui l'attend n'est pas à la hauteur... »

 

Pour commencer l'année, Dargaud et Aude Picault nous propose un joli livre et une jolie évocation de la vie d'une de nos contemporaines. Une jeune femme qui essaie de conjuguer vie professionnelle, vie personnelle et surtout son épanouissement amoureux. Dans nos sociétés hyper connectées les grandes solitudes existent. Elles n'ont peut être jamais autant présentes. Ce personnage, Claire, essaie de rencontrer l'homme de sa vie et de construire une relation de couple équilibrée. C'est difficile. Pour le moins dans cette évocation et dans ce livre tout sonne vrai. C'est bien vu et bien pensé. Le personnage est charmant. Le trait est tout aussi agréable et charmant. La narration coule de source. C'est fluide, caustique et tendre. Cela pourrait faire un perso récurrent. C'est déjà un aveux de reconnaissance chez le Vieux Fumetti. C'est à lire. On passe un bon moment.

Aude Picault est née en 1979. Elle est diplômée en communication visuelle des Arts déco de Paris. Elle autoédite "Moi Je" en 2004. Elle met ainsi un pied dans la bande dessinée. Depuis, elle a publié "Papa" (L'Association, 2006), "Les mélo maniaks » (Glénat, 2008), "Transat" (Delcourt, 2009), "Comtesse" (Les Requins marteaux, 2010), avant de se lancer avec Fabrice Parme dans l'adaptation en bande dessinée du magnifique dessin animé "Famille Pirate » (2 tomes, Dargaud, 2012 et 2014). Puis vient en 2015 elle sort "Parenthèse Patagone" (Dargaud), récit de son voyage autour de la Patagonie en voilier. Enfin nous voici en 2017 avec "Idéal standard".

Idéal standard de Aude Picault chez Dargaud.
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13 janvier 2017 5 13 /01 /janvier /2017 17:00

François Le Bescond est Directeur Editorial Adjoint chez Dargaud. Le regard et la sensibilité qu’il porte sur le monde de la BD sont ceux d’un passionné et d’un expert. Il est un habitué du blog d’Oncle Fumetti.

Bonjour François. Comment se porte la Bande Dessinée qui vient de perdre un de ses grands anciens en la personne de Gotlib?

Pour nous, chez Dargaud, cette disparition fut un coup très dur même si on s’y préparait un peu... On a parfaitement conscience de ce que Gotlib a apporté à la bande dessinée, ce que qu’on lui doit tous. René Goscinny, grâce au journal Pilote, lui avait ouvert les portes et cette collaboration avec Dargaud a duré de très longues années et les liens n’ont jamais cessé d’exister. Marcel était vraiment un immense artiste, quelqu’un extraordinairement attachant et drôle alors qu’il se qualifiait lui-même de grand dépressif qui se soignait par l’humour… Je conseille à tout le monde de lire et relire ses albums dont sa biographie J’existe, je me suis rencontré qui permet de mieux comprendre quelle fut sa vie. A titre personnel il a fait partie des auteurs qui m’ont donné le goût de la bande dessinée : Gai Luron, Rubrique à brac, Les Dingodossiers, Hamster Jovial m’ont par exemple profondément marqué, jamais je ne pourrai effacer ça.

Et pour enchainer comment se porte l’éditeur Dargaud ?

L’année 2016 s’est bien terminée malgré un contexte global toujours aussi agité, nos résultats sont conformes à ce que nous attendions. L’énorme travail réalisé avec les auteurs autour de leurs albums, même s ’il ne se voit pas toujours de l’extérieur, a globalement porté ses fruits. On continuera, soyez-en certain !

Quelles auront été les sorties les plus importantes pour Dargaud cette année ? Forcément les locomotives en terme économique mais y a t-il eu des surprises ? Des paris réussis ?

Les « locomotives » sont autant des projets éditoriaux que les albums à petits tirages. Le travail accompli par exemple autour de Blake & Mortimer ou Lucky Luke, qui ont été deux moments forts de l’année, ne sont pas uniquement une réalité économique même si c’est une composante importante. 2016 a été l’année des 70 ans de Lucky Luke qui a mobilisé beaucoup d’énergie et d’envie avec la sortie d’un beau livre, L’Art de Morris, qui a permis de mettre en avant le génie graphique de Morris. Une très belle exposition où l’on pouvait enfin voir de nombreux originaux a eu lieu au Musée d’Angoulême, en partenariat avec le FIBD, et nous avons sorti exceptionnellement trois albums : la nouveauté Lucky Luke par Jul - qui est parfaitement dans l’esprit de Goscinny - et Achdé, L’Homme qui tua Lucky Luke par Matthieu Bonhomme qui a ainsi rendu son hommage à ce personnage ainsi que le drôlissime Jolly Jumper ne répond plus vu par Guillaume Bouzard, finalement sorti en janvier 2017.Tout ce travail éditorial a permis de mettre la lumière sur un des trésors de notre 9ème art. Un des moments forts aura aussi été la parution de La Légèreté par Catherine Meurrisse, un album poignant dont la charge émotionnelle est évidente après les attentats de Charlie. Catherine est allée au fond d’elle-même, signant un témoignage finalement plein d’espoir. Il y a eu beaucoup d’autres bonnes surprises ou de paris réussis comme S’Enfuir par Guy Delisle, Ce qu’il faut de terre à l’homme par Martin Veyron, L’Eté Diabolik par Smoldoren et Clérisse, Tebori par par Robledo et Toledano, Le Mystère du monde quantique par Mathieu Burniat et Thibault Damour, Filles des oiseaux par Florence Cestac, Ma vie de réac par Morgan Navarro, Amazonie par Leo, Rodolphe et Marchal, Musnet par Kickliy, Le Problème avec les femmes par Jacky Fleming, Le Petit livre de la black music par Bouhris et Brüno, Le Loup en slip par Lupano, Itoïz et Cauuet, etc, etc. Et je ne parle ici que des tomes 1 ou one shot car on pourrait y ajouter bien des titres dont la conclusion du Rapport de Brodeck par Manu Larcenet, une œuvre marquante.

François Le Bescond Directeur Editorial Adjoint Chez Dargaud : L'interview 2017

Pour élargir la question à l’ensemble de la BD y a t-il des sorties chez vos collègues qui vous ont rendu envieux ?

Il y a heureusement de très bons albums qui sortent chez nos concurrents ! Shangri-La de Mathieu Bablet, Le Carrefour de Charlet et A. Floc’h, Demi-Sang de Gatignol et Hubert, Maggy Garrisson de Oiry et Trondheim, Les Voyages d’Ulysse de Lepage, L’Arabe du futur de Riad Sattouf, Martha & Alan de Guibert sont par exemple des albums parus en 2016 que j’ai vraiment appréciés. Il y en a forcément d’autres !

 

Puisqu’ une génération s’éloigne et que la nature a peur du vide, quels sont les leaders de la génération montante tant chez les scénaristes que chez les dessinateurs ?

 

Il y a un éternel renouveau, je ne suis pas certain que l’on puisse parler d’une génération montante identifiable et je me garderai bien de citer des noms.

 

Pour que les lecteurs y trouvent leur compte et pour qu’il y ait un renouvellement du 9ème Art, est-ce que les éditeurs ne passent pas trop de temps à gérer le catalogue patrimonial au détriment du lancement de jeunes talents ? N’y a t ’il pas trop de sorties d’intégrales ou de reboots au détriment de la création pure ?

 

C’est beaucoup plus complexe que cela et la vérité change d’une maison à une autre, selon l’histoire de chacune et des philosophies éditoriales. Chez Dargaud, dont l’histoire est riche, nous devons forcément nous occuper de notre patrimoine, c’est une obligation, mais aussi penser à l’avenir en développant de nouveaux projets et en misant sur de nouveaux auteurs avec lesquels il y a une envie réciproque de faire des choses. J’insiste sur le fait que le fait de s’occuper du patrimonial ne se fait pas du tout au détriment du lancement de jeunes talents, bien au contraire, c’est justement ça qui permet à l’éditeur d’avoir un socle solide et de développer une nouvelle création. C’est un équilibre à trouver, ce que nous nous efforçons de réaliser depuis pas mal de temps. Le travail patrimonial est aussi une façon de préparer l’avenir, ce n’est pas antinomique car une œuvre doit pouvoir perdurer. Les intégrales patrimoniales sont clairement appréciées par la plupart des lecteurs attachés à leurs séries qu’ils apprécient et qui bénéficient ainsi d’une nouvelle mise en lumière. Même chose pour les reprises et reboots autour desquels il y a souvent une véritable attente. D’ailleurs quand des auteurs reprennent en main les destinées d’une série, c’est aussi un travail de création, malgré tout. Et il ne faut pas croire que les éditeurs sont obsédés par l’idée de développer des reprises à tout prix, faire des spin-off, etc. Nous refusons beaucoup de projets envoyés par des auteurs qui souhaiteraient faire des reprises de Philémon, de Blueberry, de Blake & Mortimer, de Lucky Luke, de Valérian, etc. Il faut que cela ait un sens et que nous respections le souhait des créateurs : Fred m’avait par exemple demandé qu’aucune reprise de Philémon soit réalisée après lui, nous respecterons cela surtout qu’à mes yeux cela n’aurait pas de sens, ce que partage son fils Eric. Quand Matthieu Bonhomme nous a proposé de faire son Lucky Luke, nous lui avions expliqué que ce n’était pas si évident, qu’il fallait attendre le bon moment, il l’a souvent rappelé dans les interviews. Il a fallu attendre les 70 ans de la série pour que le projet trouve un sens et Matthieu a pu réaliser cet album dont le résultat est à la hauteur du talent hors norme de cet auteur et de sa passion pour ce personnage. A propos de patrimoine, il faut bien sûr parler de la série culte Valérian de Christin et Mézières qui bénéficiera d’une nouvelle visibilité avec la sortie du film le 21 juillet 2016. Luc Besson, grand fan de Valérian depuis toujours, rêvait de faire cette adaptation, c’est enfin le cas et il s’est donné les moyens d’y arriver. Ce que l’on a pu voir à ce jour est particulièrement prometteur et excitant et on en a profité pour faire un travail éditorial de fonds sur la série avec les auteurs, Pierre Christin et Jean-Claude Mézières. J’ai été moi-même lecteur de Pilote et de Valérian, c’est vraiment génial de constater que l’écoute, l’envie et l’appétit des créateurs sont restés intacts, 50 ans après la première apparition de Valérian dans le journal !

A titre personnel quel livre aura été ton livre de l’année ? Chez Dargaud mais pas seulement.

 

C’est délicat de ne citer qu’un seul titre… J’ai malgré tout envie de mentionner S’Enfuir, récit d’un otage, de Guy Delisle. D’une part parce que cet ouvrage est remarquable, ce qui n’est pas une surprise quand on connaît le talent de l’auteur… D’autre part parce que cet album a une histoire particulière dans le sens où nous avions parlé de ce projet avec Guy il y a plus de dix ans déjà... Il faut savoir être patient dans ce métier ! Il s’est posé beaucoup de questions sur la façon de raconter cette histoire assez difficile, la captivité de Christophe André pendant 111 jours en Tchétchénie, il a tourné autour du projet pendant plusieurs années avant que les choses se mettent véritablement en place en 2013/2014. Ce fut un marathon (432 pages quand même !) et cela a été passionnant à suivre. Humainement aussi : Guy est quelqu’un de très attachant et ma première rencontre avec Christophe André a été un beau moment, c’est quelqu’un de très calme, très réfléchi, il a réussi à surmonter et digérer cette épreuve qui aurait pu être un traumatisme profond. J’aurais aussi pu citer le nouveau Gus de Christophe Blain qui est remarquable, mais celui-ci a pris du retard en 2016 et l’album sort seulement ces jours-ci.

 

A quoi peut-on s’attendre sur l’année 2017. Allez-vous nous présenter le nouvel Hergé ou le nouveau Pratt ?

 

L’année 2017 sera dans la continuité de l’année 2016, j’espère bien que de nouveaux auteurs émergeront durablement, on en reparlera… Dans l’actualité immédiate je voudrais quand même parler du nouveau livre d’Aude Picault, Idéal Standard. C’est vraiment l’album de la maturité, une histoire pleine de finesse et de sensibilité sur les relations hommes femmes et le désir d’une trentenaire de vivre en couple, j’espère que ce livre touchera les lecteurs comme il nous a touchés chez Dargaud !

 

 

Vous avez plusieurs albums sélectionnés à Angoulême chez Dargaud cette année. Tu nous les présentes ?

 

On a déjà évoqué La Légèreté de Catherine et L’Homme qui tua Lucky Luke de Bonhomme, deux albums d’une très grande qualité. On est aussi très heureux pour Martin Veyron de voir son album Ce qu’il faut de terre à l’homme figurer dans cette sélection, on pense que c’ est effectivement un ouvrage marquant dans la carrière de Martin. C’est drôle, intelligent, tragique, vraiment un album à découvrir pour ceux qui ne l’aurait pas encore lu. Il ne faut pas oublier L’Eté Diabolik d’Alexandre Clérisse et Thierry Smoldoren qui figure dans la sélection polar. Cela fait plaisir car ça fait de nombreuses années que l’on croit en Alexandre et ce travail finit par payer, la qualité des scénarios de Thierry y est aussi pour quelque chose ! La sélection de Musnet par Kickliy dans la sélection jeunesse est une bonne surprise surtout qu’il est compliqué d’imposer une série jeunesse qui prend en général plus de temps. Et, enfin, l’intégrale Harry Mickson de Florence Cestac fait partie de la sélection patrimoine, c’est mérité car Florence est une grande dame de la bande dessinée et là-aussi on l’accompagne depuis pas mal de temps, on espère bien que ça continuera encore longtemps ! Il y a enfin, dans la même catégorie, Time is money de Fred et Alexis, une édition complète en noir et blanc qui permet d’apprécier la maestria graphique d’Alexis et l’imagination sans limite du regretté Fred.

 

Et qui vois-tu gagner ?

 

Je n’en ai strictement aucune idée ! Vous avez peut-être des infos à ce sujet ? (rires)

Non aucunes (rires). Que le meilleur gagne. A bientôt François et merci.

 

François Le Bescond Directeur Editorial Adjoint Chez Dargaud : L'interview 2017
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