Le synopsis de Futuropolis :
« Paris, 1943. Justin a vingt-deux ans. Il aime Renée et voudrait l'épouser. Mais le gouvernement de Vichy, pour fournir à l'occupant la main-d'oeuvre qu'il réclame, crée le STO, le Service du travail obligatoire. Comme des centaines de milliers de jeunes Français, Justin est alors contraint de partir en Allemagne. Comme eux, il ignore ce qui l'attend là-bas. Toute sa vie, Justin s'en voudra d'avoir obéi à Vichy. Avait-il le choix ? ».
Futuropolis est un éditeur de BD intellectuels. On ne va pas s’en plaindre. Les livres sont souvent reliés à des thèmes relatifs à l’Histoire, à la politique ou à la sociologie, la liste n’est pas exhaustive. Cet album n’échappe pas à cette logique. Le STO ? Que nous dit Wikipédia : « Le service du travail obligatoire (STO) fut, durant l’occupation de l’a France par l’Allemagne Nazie, la réquisition et le transfert vers l’Allemagne de centaines de milliers de travailleurs français contre leur gré, afin de participer à l’effort de guerre allemand que les revers militaires contraignaient à être sans cesse grandissant (usines, agriculture, chemins de fer, etc.). Les personnes réquisitionnées dans le cadre du STO étaient hébergées, accueillies dans des camps de travailleurs localisés sur le sol allemand. Il fut instauré par la loi du 16 février 1943 faisant suite au relatif échec des politiques de volontariat et du système dit de "la Relève", qui aboutit à la présence en 1942, de 70 000 travailleurs venus de France en Allemagne, très en deçà des exigences de l'Occupant ». C’est un sujet historique et c’est aussi un sujet qui a touché bon nombre de familles françaises. On l’évoque peu car il est considéré souvent comme un sujet honteux et peu glorieux de notre histoire nationale. C’est intéressant de l’évoquer via la BD, le noir et blanc et surtout le trait sobre et sensible de Nadar se prête bien au récit. Julien Frey distille la dramaturgie avec patience et intelligence. C’est élégant, intéressant et sensible. On sent que les deux auteurs se connaissent et ont déjà collaborés. Une réussite.
Julien Frey est né en 1977. Il grandit à Paris. Titulaire d'une licence de cinéma, il participe à l'écriture d'une quinzaine de séries d'animation pour la jeunesse ("Casper, "Ava Riko Téo, "Geronimo Stilton", etc.). Dès 2013, il participe régulièrement à la revue de bande dessinée ‘Papier', dirigée par Lewis Trondheim. Puis vient une collaboration avec Dominique Mermoux avec la publication de "Un jour, il viendra frapper à ta porte" (Delcourt), un premier album autobiographique. Avec Lucas Varela, il sort "Michigan" (Dargaud, 2017). Il publie déjà avec Nadar « Avec Edouard Lunz, le cinéaste des Âmes inquiètes » déjà chez Futuropolis.
Nadar est espagnol. Il nait en 1985. Il est issu des Beaux-Arts de l'université de Barcelone. Ses premiers travaux ont été distingués par les Prix Noble villa de Portugalete et Concurs de Comics « Ciutat de Cornella ». Lauréat de la résidence Alhóndiga (Bilbao) et du CIBDI à Angoulême. Il s’y installe en 2012. Plus précisément à la Maison des auteurs d'Angoulême afin de réaliser son premier roman graphique Papel estrujado (Papier Froissé, Futuropolis), qui obtiendra le Prix du Public au Salon International de la BD de Barcelone en 2014 vient ensuite Le Monde à tes pieds son second roman graphique.