le synopsis (partiel) de Futuropolis :
«Sur une plage, un homme se sent mal. On appelle les secours, il est conduit dans une clinique spécialisée. On suspecte une schizophrénie subite, avec des attitudes obsessionnelles compulsives à orientation monothématique… L’homme, Silvano Landi, est un écrivain qui n’écrit plus. Un inventeur d’histoires qui vivait en écoutant des histoires et en en racontant à son tour. Un créateur de mondes qui n’est plus capable à présent que de dessiner sur une feuille la stylisation de deux obsessions : un arbre mort et une station-service. De les dessiner des centaines, des milliers de fois... »
Très bel ouvrage que celui-là. Il semble de Futuropolis se décide à aller vers le roman graphique.
Le futur ne serait plus la BD classique avec ses cases et ses phylactères pour cet éditeur mais la création artistique pure sans code et la narration d'histoire. Gipi sait faire. Ce créateur nous livre un album de création pure. C'est à la fois un conte et aussi une succession de pages magnifiques graphiquement. On tourne les pages avec envie et on suit le fil de l'histoire ravi et étonné de ce que l'on découvre. C'est novateur et passionnant. Ce sont autant de planches ou de représentations graphiques qui alimentent le récit et permettent à l'imaginaire de vagabonder. C'est un moment de pur récit et une découverte artistique. Ce qui rend le concept intéressant c'est que le lecteur est complice de l'auteur et a d'une certaine façon de l'autonomie
dans son avancée dans la narration et dans l'histoire. C'est différent. Peut être plus participatif dans la mesure où l'imaginaire du lecteur à sa place. Bel ouvrage en effet. Belle découverte. C'est un 128 pages.
Gipide son vrai nom Gianni Alfonso Pacinotti est un surdoué. Il est italien et dès 1994 il publie ses premiers strips. Son talent est plus que reconnu ; ses récompenses sont légions ; Son livre Notes pour une histoire de guerre reçoit un prix à Angoulême en 2006 pour le meilleur album, prix Max und Moritz à Erlangen pour le meilleur album étranger, le prix au Romics pour le meilleur livre de l'Ecole italienne en 2004....un autre prix à Naples et même une nomination au Eisner awards toujours en 2006. Un plébiscite. Un artiste à suivre de très près.