Le synopsis des Requins Marteaux :
«...Dans cette compilation non exhaustive de contes scabreux, Sourdrille décline ses phantasmes avec une maestria de loufoquerie qui n'a rien à envier à Windsor Mac Kay, Walt Disney, Le Prisonnier ou La 4 ème Dimension... Toute une veine romanesque où l'imagination et les érections sont au beau fixe et où son dessin d'un noir et blanc acéré rappelle les maîtres du genre : Buzzelli, Magnus et bien sûr Crumb.... »
Le Vieux Fumetti n'appartient au genre qui s'offusque facilement ou qui se cabre à tout bout de champ. C'est un vieillard chenu à l'expérience affûtée. Un de ceux qui croit que l'on ne lui fera plus. Cet après-midi il a agrandi son univers en découvrant un aspect de la Bande Dessinée qu'il n'avait jusque-là jamais trop exploré. Sourdrille... Etrange créateur que celui-là. Alors ce n'est pas une BD que l'on trouve dans les grandes surfaces de la culture...Trop tendancieux. Trop cru sans doute. Il n'en reste pas moins qu'il y a une vraie créativité. Le dessin est superbe. Il y a une vraie maîtrise technique. Une patte fabuleuse. C'est esthétiquement parfait. Les proportions sont excellentes et c'est tant mieux parce que le sujet est érotique ou pour le moins fantasmagorique, énorme, étonnant, extraordinaire, extravagant, fabuleux, formidable, hallucinatoire, illusoire, imaginaire, incroyable, invraisemblable, surnaturel...Bref on a pas vu cela souvent. Il s'agit là de rêves érotiques voire plus d'un homme qui aime les femmes mais qui s'aime pas, qui se maltraite...comme l'a écrit très bien Robert Crumb dans les Inrocks en avril dernier «...Dans ses BD, il est très obsédé par les femmes et il se dessine comme un loser sans attraits, un petit gars moche. Toutes ses BD sont là-dessus. C’est un artiste brillant. Il n’est pas apprécié à sa juste mesure en France.” . C'est vrai et il est à découvrir absolument. C'est sorti hier. Dans les vraies bonnes librairies.
David Sourdrille est né en 1970. En 2000, il monte à la Ville et propose des dessins à l'Echo des Savanes qui les accepte et lui commande des planches. Il publie chez Psychopat et dans diverses autres revues. Malheureusement le succès ne vient pas et les finances ne suivent pas. Il reprend les petits boulots et les livres publiés à compte d'auteur à La Rouquine sa maison d'édition. Un auteur et un créateur à suivre...