L'avantage d'avoir un age avancé et donc d'avoir une bibliothèque abondante, c'est que l'on peut ponctuellement puiser dedans et relire de vieux livres et redécouvrir des héros du passé. Jess Long en fait parti. Ce personnage emblématique du journal de Spirou est apparu en 1969.C'est un enquêteur du FBI ; homme grand, brun, silencieux fumeur de pipe et flegmatique. Il passe d'un état à un autre accompagné de son collègue Slim Sullivan au borsalino et aux lunettes de soleil récurrents. Les deux font la paire ; le flic calme et réfléchi et un deuxième plus remuant et redoutable tireur. Le style graphique est réaliste. Une sorte de ligne claire de l'époque fortement colorisée. On notera 22 albums quand même. Ce qui est une belle longévité, il est vrai qu'à l' époque les histoires sont diffusées dans des périodiques qui permettent de communiquer sur les héros et de tenir le lecteur en haleine en distillant au compte-goutte les planches pour mieux les proposer après en reliure. Une époque qui change tant il est vrai que les hebdomadaires ont progressivement disparu. Le dessinateur en charge de cette série était Arthur Piroton dont ce sera la série-phare. Le scénario est confié à André Tillieux qui écrira le plus d'histoires même si quelques autres prendront la suite. La série est aujourd'hui éteinte mais se laisse lire avec plaisir.
Arthur Piroton est belge et naît en 1931. Sur les conseils d'Hergé qui reconnaît son talent il prend des cours de dessin par correspondance. En 1956, sa carrière démarre quand il entre chez Dupuis. Il réalise des dessins pour les Histoires de l'Oncle Paul, environ une quarantaine ce qui est important. Il participe à quels autres séries comme les Krostons de Deliège. Il meurt en 1996.
Maurice Tillieux (à droite) naît en 1921. C'est un scénariste majeur de la BD des années 70/80. il créé Gil Jourdan, Marc Lebut et son voisin et aussi donc Jess Long. Il reprendra aussi des héros emblématiques comme Tif et Tondu, Natacha ou la Ribambelle, fleurons de Spirou après Will, Walthéry ou Roba, ce qui n'est pas rien. Il est aussi dessinateur ; on parle de lui comme d'une synthèse entre Hergé et Franquin, chacun appréciera. Sa polyvalence fera sans doute qu'il n'ira pas aussi long dans le perfectionnisme de ses maîtres. Il n'en reste pas moins un dessinateur attaché aux proportions de ses personnages et en capacité à créer une atmosphère. Il nous quitte en 1978.