Durant le prochain Festival d’Angoulême, l’espace Franquin nous proposera une exposition dédiée à Hermann. Si ce créateur n’est plus à présenter et pour cause, il ne sera pas inutile de s’y rendre. Son travail qui s’est inscrit sur presque toute une vie aura permis à plusieurs générations de prendre un plaisir incroyable. Le dessin d’Hermann n’a cessé d’évoluer. Les mutations ne sont pas seulement des changements réguliers d’outils de travail (pinceau, plume, Rotring, aquarelle). La première partie de l’exposition montrera que, chaque étape étant en gestation dans la précédente, il n’y a pas de rupture dans le style d’Hermann, mais une continuité et de la recherche. A travers l’exposition de ces 166 œuvres originales, le Festival se propose de témoigner de la richesse et de la cohérence d’une œuvre qui s’est déployée comme il a déjà été dit sur plus d’un demi-siècle et qui se poursuit. À travers les époques et les styles, Hermann a creusé son sillon sans se soucier des modes, ce qui ne l’a pas empêché de séduire le grand public. Car à l’image du titre de son dernier livre, publié en 2016, Hermann est un passeur de la bande dessinée. Cela sera à découvrir absolument du 26 au 29 janvier.
Hermann Huppen est né en Belgique en 1938, Hermann est repéré par Greg dès 1963. Il collabore à Spirou pour Les Belles Histoires de l’Oncle Paul. Sur un scénario de Greg, il lance dans le journal Tintin la série Bernard Prince qui compte aujourd’hui 18 tomes. Il entame ensuite Jugurtha en 1967 avec Jean-Luc Vernal. En 1969, il réalise Comanche toujours avec Greg. À la fin des années 1970, il attaque Jeremiah, puis conçoit Les Tours de Bois-Maury dès 1984. En 1981 et 1982, Hermann a également signé trois albums de Nic avec Morphée, alias Philippe Vandooren. En plus d’Abominable paru chez Glénat, il est l’auteur de nombreux ouvrages dont Missié Vandisandi (1991), Sarajevo-Tango (1995), Lune de Guerre (avec Jean Van Hamme, 2000) ou encore les deux tomes du Diable des sept mers (2009) pour la collection Aire Libre des éditions Dupuis. Sur un scénario de Yves H., il dessine des albums pour la collection Signé au Lombard, dont The Girl from Ipanema (2005), Afrika (2007) ou, plus récemment, Station 16 (2014) et Sans pardon (2015). Chez Glénat, avec le même Yves H., il signe deux one shot : Une Nuit de pleine lune (2011) et Retour au Congo (2013). En 2014, Glénat réédite Abominable avec, en bonus, une histoire inédite écrite par Christian Godard. Unanimement salué comme l’un des grands de la BD, Hermann étonne toujours son public et continue ses recherches graphiques. En 2009, il a été élevé au rang de Chevalier des Arts et des Lettres de la République Française. Jeremiah a été adapté en série TV aux États-Unis, en 2001. Hermann est traduit en de nombreuses langues, a reçu de multiples prix internationaux. Il est Grand Prix de la ville d' Angoulême pour le Festival 2016.
Espace Franquin, salle Iribe, 1, boulevard Berthelot du 26 au 29 janvier 2017