Le synopsis de Glénat :
« Dans un hameau Normand au début du XXe siècle, Rosa, mariée par ses parents à Mathieu, veuf et alcoolique de 25 ans son aîné, bientôt atteint de la tuberculose, tient dans la ferme conjugale un bistrot fréquenté par les rustauds du village. Alors que seule la lecture lui permet de s’évader, elle est mêlée à un pari absurde aux enjeux énormes initié par des « hommes » vantards, braillards, émouvants dont certains influents dans la commune. En en édictant les règles, la femme insignifiante qu’elle était hier à leurs yeux éprouvera le plaisir indicible que procure le pouvoir. Rosa découvrira les « hommes », leurs ambitions, leurs faiblesses, leur ignorance, leurs peurs, leurs tares cachées, leur cupidité, leur soif de domination… Elle s’émancipera de sa condition de femme de la fin du XIXe siècle, et s’affranchira du joug de la religion, omniprésente à cette époque. »
Françoise Dermaut nous propose avec la sortie de ce tome 1, une œuvre intimiste sur une chronique villageoise. Il nous prouve si jamais c'était utile qu'il sait sortir du registre de la BD historique pour une narration plus psychologique. C'est donc à une série de deux albums que nous sommes conviés. On ne va pas vous réécrire le synopsis. Beaucoup y est dit. C'est le parcours d'une femme qui par des ressorts inattendus prend le pouvoir sur les hommes à une époque où l'épouse est dominée par son mari et à une époque où la communauté impose et broie les individus par un mode de vie difficile et aliénant. Le graphisme est superbe. On connait le talent de Françoise Dermaut. Le travail sur les physionomies est très réussi. La dramaturgie est bien menée. Les planches sont belles et bien découpées. On suit les pérégrinations de l'héroïne avec intérêt. Il y a du Gustave Flaubert dans cette histoire. Comme on sait que le tome 2 arrive tout n'est pas joué et on a envie de connaître la suite. A découvrir absolument. Cela sort le 4 mars.
François Dermaut est né en 1949 à Roubaix. Il étudie le dessin à l'Institut Saint-Luc de Tournai. Il publie ses premières bandes dessinées dans les magazines des éditions de Fleurus sous le pseudonyme de Franjacq. Il y adapte des classiques de la littérature comme Oliver Twist en 1974, ou Les Misérables en 1975 dans l'hebdomadaire Djin. Puis vient son œuvre majeure développée avec Daniel Bardet en 1982 Les Chemins de Malefosse déjà chez Glénat. Il travaille par la suite avec Didier Convard. En 2003 vient Carnets de Saint-Jacques de Compostelle notamment. Avec Bernard Ollivier, il travaille sur Carnets d'une longue marche : la Route de la soie chez Phébus en 2005. Après 12 tomes, il passe la main à Brice Goepfert pour le dessin des Chemins de Malefosse. Il dessine et co-scénariser Malefosse avec Xavier Gelot. C'est un fidèle de Glénat.